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Le destin, arbitraire divin ou nécessité aveugle ?

Publié le 27/01/2004

Extrait du document

a)      En réalité, la conception du cours du monde comme une chaîne, ou un rouleau comme l'imagine Diderot dans Jacques le Fataliste, n'empêche pas l'existence d'un Dieu. La nécessité n'empêche pas une volonté qui ait créé un monde capable de se conduire seul. b)      Hobbes, qui est un philosophe mécaniste considérant que tout à une cause, n'en déduit pas que Dieu ne puisse pas rompre le cours des choses. Si l'on remonte la chaîne des causes à une première cause, on rejoint Dieu en tant que cause première. Dieu peut régner sur le monde en laissant les lois faire, et en intervenant de façon miraculeuse. On connaît l'importance du miracle dans toutes les religions, ce sont les miracles qui selon certains croyants « prouvent » l'existence de Dieu. Mais Hobbes supprime la volonté humaine comme auto-fondement car il en fait une conséquence des passions. c)      Kant affirme dans la Critique de la raison pure que la question de l'existence de Dieu ne peut être prouvée, elle dépasse le domaine de la connaissance. Kant tentera par ailleurs de sauver le libre arbitre et ce faisant la responsabilité, en tentant de concilier d'une part les causes secondes, causées par des évènements précédents et donc soumises au principe de causalité, des causes premières, qui sont des actes volontaires qui ne sont pas causés. Mais les paradoxes ne sont pas résolus et mettent en avant des difficultés, notamment sur le célèbre rapport du phénomène, soumis à la causalité et le monde nouménal (monde de la chose en soi) qui nous est inconnu.

 

Analyse du sujet :

  • Il faut avant tout remarquer que le sujet propose une alternative entre deux conceptions, classiques en philosophie, à propos du destin.
  • Tout d’abord, la prédestination divine a été l’enjeu de nombreux débats. Dieu étant omniscient et tout puissant, comment l’individu pourrait-il être responsable de ses actes ? Le problème de la liberté prend corps dans ce paradoxe entre la toute puissance divine et le jugement divin sur les actions humaines.
  • Cette première conception du déterminisme est à différencier du déterminisme mécanique qui pense que tout est déterminé par des lois, sans pour autant penser une volonté à même de changer le cours des choses.
  • En réalité, les deux conceptions du destin s’opposent puisque la nécessité empêche l’intervention d’une puissance quelle qu’elle soit et qui viendrait briser le cours des choses. Par ailleurs, le miracle a pu être considéré comme une intervention extraordinaire de Dieu dans le cours des évènements.
  • D’autre part, l’arbitraire désigne une intervention qui ne trouve sa cause que dans la volonté et non dans une cause passée.

 

Problématisation :

Les deux conceptions du destin se heurtent, l’une et l’autre, au principe du libre arbitre mais s’opposent sur la raison du destin. Il nous faudra bien montrer les enjeux de l’alternative dans ce devoir mais aussi, et c’est essentiel, montrer que cette alternative est en réalité très contestable.

 

« Le monde pourrait se passer de Dieu le règne des lois, fussent-elles divines, supprime lavolonté comme seule cause des évènements. b) Denis Diderot écrit :"Il n'y a pas de mouvement sans cause ; s'il en est ainsi, tout arrive par les causes qui donnent l'impulsion ; s'il en est ainsi, tout arrive par le destin." Rien dansle monde n'est soustrait à la chaîne des causes et des effets. c) Le déterminisme qu'on pourrait qualifier de scientifique ne peut répondre à la question du pourquoi.

Les évènements sont expliqués, prévus mais ils ne sont pas justifiés (par exemplepar un péché quelconque).

Le malheur devient une fatalité aveugle. d) En réalité, cela pose un problème considérable à savoir que l'ordre de l'univers, l'existencede principes d'organisation n'est pas expliquée.

De plus, si tout est déterminé par des causesantérieures, il n'y a ni volonté divine ni volonté humaine.

Le monde devient plus prévisiblemais néanmoins absurde. e) Le déterminisme scientifique s'oppose au libre-arbitre, d'autant que par lui c'est non seulement l'action humaine qui est déterminée, mais aussi la prise de décision.

Les sciencescognitives se fondent sur la croyance au déterminisme psychique.

Freud écrivait déjà : « Lacroyance profondément enracinée à la liberté et à la spontanéité psychiques est tout à faitantiscientifique et doit s'effacer devant la revendication d'un déterminisme psychique » 3.

Le dépassement de ces deux conceptions . a) En réalité, la conception du cours du monde comme une chaîne, ou un rouleau comme l'imagine Diderot dans Jacques le Fataliste , n'empêche pas l'existence d'un Dieu.

La nécessité n'empêche pas une volonté qui ait créé un monde capable de se conduire seul. b) Hobbes, qui est un philosophe mécaniste considérant que tout à une cause, n'en déduit pas que Dieu ne puisse pas rompre le cours des choses.

Si l'on remonte la chaîne des causesà une première cause, on rejoint Dieu en tant que cause première.

Dieu peut régner sur lemonde en laissant les lois faire, et en intervenant de façon miraculeuse.

On connaîtl'importance du miracle dans toutes les religions, ce sont les miracles qui selon certainscroyants « prouvent » l'existence de Dieu.

Mais Hobbes supprime la volonté humaine commeauto-fondement car il en fait une conséquence des passions. c) Kant affirme dans la Critique de la raison pure que la question de l'existence de Dieu ne peut être prouvée, elle dépasse le domaine de la connaissance.

Kant tentera par ailleurs desauver le libre arbitre et ce faisant la responsabilité, en tentant de concilier d'une part lescauses secondes, causées par des évènements précédents et donc soumises au principe decausalité, des causes premières, qui sont des actes volontaires qui ne sont pas causés.

Maisles paradoxes ne sont pas résolus et mettent en avant des difficultés, notamment sur lecélèbre rapport du phénomène, soumis à la causalité et le monde nouménal (monde de lachose en soi) qui nous est inconnu. d) D'un autre point de vue, la nécessité fait que tout ce qui arrive est causé par un premieracte, s'il y a nécessité c'est il n'y a pas de hasard. Conclusion Parler de nécessité aveugle est donc presque une oxymore, puisque le cours des choses est fixé.

Un sujetomniscient considèrerait le monde passé et futur comme un rouleau déployé, il verrait dans le monde présentl'ensemble des conséquences et des antécédents.

Mais parler d'arbitraire divin l'est tout autant, ce que veutDieu ne peut être tout à fait arbitraire.

Si Dieu produit tout ce qui arrive c'est qu'il y a des raisons, même si cesraisons nous sont par ailleurs cachées.

Le destin pourrait aussi bien être une nécessité divine, qui annihilecependant le règne miraculeux de Dieu, qu'une nécessité qui se justifierait non pas par celui qui l'a produit maispar sa destination.. »

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