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Le développement technique peut-il être un facteur d'esclavage ?

Publié le 14/07/2004

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technique
 
  • Technique : ensemble des procédés d'un art, d'un métier. La technique consiste en la fabrication d'outils.
 En quel sens peut-on dire que la fabrication d'outils qui libère l'homme - Aristote pensait que l'esclavage cesserait lorsque « les navettes marcheraient toute seules « -peut-elle l'aliéner au point de le rendre esclave?
  • Le sujet ne demande pas si c'est la technique qui peut être un facteur d'esclavage, mais son développement. Il ne faut donc pas oublier de préciser de quel «développement« l'on parle. D'autre part, le sujet ne demande pas si ce développement est aujourd'hui ou a été hier un facteur d'esclavage, mais s'il peut l'être. Il ne s'agit donc pas de s'arrêter à une analyse historique, mais de voir si un certain développement de la technique ne contient pas en lui-même un risque d'esclavage, même si cela ne s'est encore jamais réalisé.
  • 1) Le développement technique et l’esclavage moderne : l’aliénation.
  • 2) Un esclavage consenti ?
  • 3) Le développement technique au contraire facteur de libération.
 

technique

« L'ouvrier spécialisé dans la grande industrie Chez MARX "[Dans la fabrique] la classitication fondamentale devient celle de travailleursaux machines-outils (y compris quelques ouvriers chargés de chauffer lachaudière à vapeur) et de manoeuvres, presque tous enfants, subordonnésaux premiers.

Parmi ces manoeuvres, se rangent plus ou moins tous lesfeeders (alimenteurs) qui fournissent aux machines leur matière première.

Acôté de ces classes principales prend place un personnel numériquementinsignifiant d'ingénieurs, de mécaniciens, de menuisiers, etc., qui surveillent lemécanisme général et pourvoient aux réparations nécessaires.

C'est uneclasse supérieure de travailleurs, les uns formés scientifiquement, les autresayant un métier placé en dehors du cercle des ouvriers de fabrique auxquelsils ne sont qu'agrégés.

Cette division du travail est purement technologique.«Tout enfant apprend très facilement à adapter ses mouvements aumouvement continu et uniforme de l'automate [...].

La rapidité avec laquelleles enfants apprennent le travail à la machine supprime radicalement lanécessité de le convertir en vocation exclusive d'une classe particulière detravailleurs.

Quant aux services rendus dans la fabrique par les simplesmanoeuvres, la machine peut les suppléer en grande partie et, en raison deleur simplicité, ces services permettent le changement périodique et rapidedes personnes chargées de leur exécution. « La spécialité qui consistait à manier pendant toute sa vie un outil parcellaire devient la spécialité de servir, sa viedurant, une machine parcellaire.

On abuse du mécanisme pour transformer l'ouvrier, dès sa plus tendre enfance, enparcelle d'une machine qui fait elle-même partie d'une autre.

[...] Dans la manufacture et le métier, l'ouvrier se sertde son outil ; dans la fabrique, il sert de machine.

Là, le mouvement de l'instrument de travail part de lui ; ici, il nefaitque le suivre.

Dans la manufacture, les ouvriers forment autant de membres d'un mécanisme vivant.

Dans lafabrique, ils sont incorporés à un mécanisme mort qui existe indépendamment d'eux.« [...] En même temps que le travail mécanique surexcite au dernier point le système nerveux, il empêche le jeuvarié des muscles et comprime toute activité libre du corps et de l'esprit.

La facilité même du travail devient unetorture en ce sens que la machine ne délivre pas l'ouvrier du travail, mais dépouille le travail de son intérêt.

Danstoute production capitaliste en tant qu'elle ne crée pas seulement des choses utiles, mais encore de la plus-value,les conditions du travail maîtrisent l'ouvrier, bien loin de lui être soumises, mais c'est le machinisme qui le premierdonne à ce renversement une réalité technique.

Le moyen de travail converti en automate se dresse devantl'ouvrier, pendant le procès de travail même, sous forme de capital, de travail mort qui domine et pompe sa forcevivante.

La grande industrie mécanique achève enfin, comme nous l'avons déjà indiqué, la séparation entre le travailmanuel et les puissances intellectuelles de la production qu'elle transforme en pouvoirs du capital sur le travail.L'habileté de l'ouvrier apparaît chétive devant la science prodigieuse, les énormes forces naturelles, la grandeur dutravail social incorporées au système mécanique, qui constituent la puissance du Maître.« La subordination technique de l'ouvrier à la marche uniforme du moyen de travail et la composition particulière dutravailleur collectif d'individus des deux sexes et de tout âge créent une discipline de caserne, parfaitement élaboréedans le régime de fabrique.

Là, le soi-disant travail de surveillance et la division des ouvriers en simples soldats etsous-officiers industriels sont poussés à leur dernier degré de développement." [Le Capital, I.

I, t.

2, p.

102-106.] Tout cela nous apprend que les techniques ne sont aliénantes que parce qu'elles sont insuffisamment maîtrisées.

Unoutil qui n'est pas au point embarrasse plus qu'il n'aide la main.

Mais on ne peut incriminer le développementtechnique qui n'est autre que l'histoire des perfectionnements successifs apportés aux appareils et engins que legénie humain sut inventer pour s'affranchir progressivement des servitudes naturelles comme de celles attachées aucaractère approximatif de son outillage.

Toute course suppose qu'on prenne son élan et pour ce faire recule.

Seulsceux dont les yeux sont rivés sur les malheurs du temps présent ne le voient pas.Il est une chose que cet optimisme, plus conscient des inconvénients attachés à toute oeuvre humaine, ne précisecependant pas.

A quoi reconnaît-on un monde parfaitement technique, un outillage parfaitement au point, unsystème de machines tout à fait achevé? Comparaison n'est pas raison : le parallèle établi entre croissancebiologique et progrès technique est bancal.

Dans un cas, en effet, le terme est connu qui donne son sens auprocessus qui y conduit, dans l'autre le terme est indéfinissable, on n'en peut avoir une idée claire.

La preuve en estles nouvelles aliénations que la résolution des anciennes engendre.

Si le machinisme a soulagé les hommes, il a entraîné lechômage; si l'inflation du tertiaire a permis d'occuper ouvriers et paysans, elle précarise la situation du travailleur etfragilise son psychisme.

Quant aux performances de la médecine, elles portent le germe de maladies inédites.

Neparlons pas de ce nouveau marché des «compléments alimentaires» destinés à pallier la pauvreté nutritive desproduits de la culture intensive.

A quand les «compléments des compléments alimentaires»?Le concept d'univers idéalement technicisé est un non-sens.

C'est un idéal de l'imagination non de la raison.

Seulel'expérience peut lui donner de la consistance, expérience malheureusement mouvante comme le coeur de l'hommedont la technique est la proie.

Or ce coeur n'est pas le sujet de besoins mais de désirs, propulsé qu'il est vers desterres inconnues dont il aspire à faire la conquête à seule fin de s'occuper, tout en sachant secrètement qu'elles necachent pas plus le secret du bonheur que ces lieux familiers dont il s'est lassé.

Produit de l'inquiétude, le. »

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