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Le développement technique peut-il être un facteur d'esclavage

Publié le 20/03/2004

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technique
Cette promotion de l'aliénation suppose que l'économie marchande elle-même couvre tous les rapports de l'homme à la nature, par la production et la consommation, et ceux de l'homme à l'homme, par la relation d'échange. L'aliénation vient de l'oubli du rapport de l'homme à la nature, de son recouvrement par des lois d'échanges qui n'ont rien de naturel. L'homme n'est plus possesseur de son essence, le mode de production capitaliste va contre la nature de l'homme. Aussi, Marx et ses disciples tenteront de redonner au travail une dimension plus humaine par le biais du communisme. Il tente en vérité de rapprocher l'homme du produit de son travail, et de revenir à une vraie reconnaissance du travail de l'ouvrier dans son objet. Dans ce cadre, l'activité technique est ce qui a engendré l'aliénation, la division du travail, la parcellisation engendrée par la mécanisation et l'automatisation. 2) Un esclavage consenti ?   L'aliénation n'est plus réductible aux structures économiques ; plus profondément, elle porte sur le langage, sur la communication interhumaine. L'homme est asservi à ses outils de communication : Internet, téléphonie mobile. Il doit reformater son discours pour l'adapter à l'objet de communication, et il ne peut plus procéder autrement.
technique

« introduction a) L'opinion commune porte des jugements contradictoires sur le développement technique.

Elle s'émerveille devantcertaines réalisations spectaculaires, mais elle en redoute telle ou telle retombée.

Elle pense que le progrèstechnique peut libérer l'homme, mais elle craint les machines qui pourraient, sinon se révolter contre leurs auteurs,du moins finir par les soumettre à sa logique.

-b) Le problème.

L'humanité est-elle, ou non, menacée par ses propres inventions ? Le développement technique, aulieu d'avoir pour conséquence une libération des hommes, peut-il être un facteur d'esclavage ? 1) le projet d'une technique libératrice a) Le « développement » technique• Homo faber : être qui fabrique des outils.

Cette définition rappelle que la technique n'est pas un phénomènerécent.

Elle semble en effet contemporaine de l'apparition et du développement de l'humanité.

Elle désignel'ensemble des procédés, outils, instruments, savoir-faire, par lesquels s'accomplit un certain travail, unemodification ou une transformation consciente de la nature.• Mais « le développement technique » ne désigne pas, d'ordinaire, les lentes évolutions des techniques artisanalesau cours des siècles.

Il évoque essentiellement l'extension considérable du machinisme depuis le XVIIe siècle, etl'application croissante des sciences aux techniques par lesquelles s'effectue la transformation de la réalité.

On parlealors d'un progrès parallèle des sciences et des techniques, c'est-à-dire d'une amélioration indéfinie desconnaissances de type scientifique et des applications qu'il est possible d'en tirer. b) Descartes : « des connaissances fort utiles »• « Sitôt que j'ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique(...), j'ai remarqué jusques où elles peuvent conduire (...).

Elles m'ont fait voirqu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie; et qu'au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans lesécoles, on en peut trouver une pratique par laquelle, connaissant la force etles actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux et de tous lesautres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissonsles divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façonà tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre commemaîtres et possesseurs de la nature » (Discours de la Méthode, 1637, 6epartie).• On voit que Descartes prend acte de la naissance des sciencesexpérimentales, et conscience des applications pratiques qu'elles autorisent.Il annonce la possibilité d'une technique dont le développement, loin d'être unfacteur d'esclavage, devrait libérer l'humanité, et la libérer en particulier :– de la souffrance du travail : certaines inventions techniques « feraientqu'on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes lescommodités qui s'y trouvent » ;– de la maladie, voire du vieillissement lui-même : le progrès des techniquesdevrait permettre d'assurer un jour « la conservation de la santé, laquelle estsans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie » ;– de la nature en général, de cette puissance dont nous sommes les jouets malheureux tant que nous n'avons pasconquis sur elle le pouvoir que donne le savoir.

Puisque l'on nomme « Dieu », traditionnellement, le maître de lanature, le projet cartésien nous promet de participer quelque peu à la puissance divine.

On voit combien estlibératrice une technique qui nous affranchirait, peut-être, des limites de l'humaine condition.• Il est remarquable que Descartes affirme que le développement de la technique passe par la substitution des «force et actions du feu, de l'eau, de l'air », aux forces musculaires des hommes ou des animaux.

En ce sens, ilannonce les révolutions industrielles des siècles suivants.

Mais celles-ci ont-elles réalisé le projet libérateur annoncépar Descartes ? Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrine d' Aristote . Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir. Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux.. »

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