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Le développement technique transforme-t-il les hommes ?

Publié le 13/08/2010

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technique

Il s'agissait donc ici de réfléchir sur les conséquences de cette accroissement sur l'homme lui-même et non pas sur sa vie ou sur la nature. (Développer les effets de l'industrialisation sur la nature, la pollution n'était pas l'objet principal de ce sujet)Cette modification pouvait porter sur différents aspects humains : le corps, la conception du monde, la pensée,etc... Mais il fallait aussi s'étonner : l'homme n'est-il pas responsable de cette transformation ? ne la maîtrise-t-il pas ?   

Introduction

Le terme "technique" dérive du grec technê qui signifiait "art" ou "habileté". Il ne se différencie pas originalement de l'art, au sens de savoir-faire. Mais une grande différence existe entre la finalité des deux domaines d'activité : si l'art ne vise aucune utilité matérielle, la technique quant à elle, se rapporte à une mise en œuvre de moyens permettant d'obtenir un résultat déterminé, de produire efficacement les choses nécessaires à la vie humaine. L'expression "développement technique" renvoie ici à l'accroissement des sciences, des savoirs-faire et des machines qui permettent à l'industrie d'évoluer. Le mot "transformer" renvoie à l'action de changer complètement quelque chose, de le faire devenir autre. Comment un développement de savoirs-faire peut rendre l'homme complètement étranger à lui-même? Il fallait ici s'interroger aussi sur ce qu'est l'homme. L'homme est une réalité multiple difficile à définir mais vous pouviez essayer d'en dégager des grands traits : l'homme est un être raisonnable et pensant, c'est aussi un être biologique qui possède un corps propre,... Or, on peut s'interroger sur le lien entre la technique et les hommes : la technique n'est pas propre à l'être humain ? N'est-elle pas inscrite dans sa nature ? Le but premier du développement technique n'est-il pas plutôt de transformer la nature pour permettre aux hommes de survivre ? Cependant, le développement technique en transformant le monde dans lequel nous vivons ne peut-il pas changer les hommes ? Ne peut-il pas avoir des effets autant sur notre manière de vivre, que de bouger ?

 
La technique est inscrite dans la nature humaine et a pour but de transformer la nature[

1. L'intelligence de l'homme est technique La technique semble originairement être inscrite dans la nature humaine.  Bergson dans L'évolution créatrice caractérise l'homme comme un être technique : il affirme en effet que l'homme avant d'être homo sapiens( homme sage) a été homo faber (l'homme qui fabrique). L'intelligence de l'homme est originairement tournée vers l'extérieur et vise à fabriquer objets, outils.. On peut lire ainsi "En définitive, l’intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils et d’en varier indéfiniment la fabrication". 

De même, Marx voit dans l'activité technique la principale différence entre l'animal et l'homme. On peut penser que les abeilles ou les castors font preuve de techniques puisqu'ils construisent des édifices assez complexes mais ils n'ont en réalité aucune représentation de ce qu'ils font.Ils agissent pas instinct et leurs gestes sont prédéterminés. Pour qu'il ait technique, il faut que la conscience pose un but à atteindre, un objet à produire par exemple, et qu'elle mette aux points des moyens et des outils pour y arriver. En bref, il faut qu'elle ait une représentation de ce qu'elle doit faire. Pour Marx, cette représentation fait défaut aux animaux. Il écrit dans Le capital que "Ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche." Le développement technique parce qu'il vient de la nature même de l'homme ne peut donc pas la modifier. 2. Le développement technique permet à l'homme de modifier la nature Si l'intelligence de l'homme est technique, c'est que le développement technique a justement pour but d'assurer la survie des hommes dans un monde qui leur est à la base hostile. La technique est donc l'activité vitale par excellence. C'est ce que met en scène le mythe de la naissance de l'homme dans le protagoras de Platon. Avant la création du monde, Épiméthée est chargé par les dieux de distribuer les qualités et les dons aux différentes espèces : il donne par exemple les plumes et le bec aux oiseaux, les griffes aux animaux sauvages,etc... Arrivé à l'espèce humaine, il ne lui reste plus rien. Son frère, Prométhée, effrayé, vole donc le feu et l'art aux Dieux et donne à l'homme la connaissance et la technique. En cela l'homme est caractérisé de "nu, sans chaussures, ni couvertures, ni armes" par Platon. Mais son intelligence technique lui permet une certaine maîtrise de la nature. Ainsi, la technique n’est pas tant la transformation des hommes, dont elle provient, mais modification de la nature pour qu'elle devienne avantageuse pour l'homme. C’est ce que veut dire  Descartes quand il écrit dans le Discours de la méthode que l'homme doit se rendre "comme maître et possesseur de la nature". Il ne s'agit pas de prôner la toute puissance de l'homme mais de permettre à celui-ci de conserver son être. Descartes assigne comme but suprême à la technique la santé qui est le plus grand bien des hommes.

3. Le développement technique ne peut que permettre à l'homme de s'épanouir En outre, si la technique influence l’homme, il ne semble pas que cela soit une modification radicale de sa nature. Le développement technique correspondrait seulement à un développement, à un épanouissement des capacités intellectuelles de l'homme. En effet, Marx soulignait à quel point l'activité technique appelait un épanouissement de la pensée et des capacités humaines. En inventant sans cesse de nouveaux moyens de produire objet, outils,etc... il est obligé d'exploiter toutes ses capacités.  On peut donc dire que la technique fait partie de la nature humaine, qu’elle permet la transformation de la nature. Elle change l’homme en ce qu’elle lui permet d’améliorer ses capacités et sa nature, mais en aucune façon elle ne semble le rendre totalement autre. 

 
La technique aliène l'homme autant dans sa pensée que dans son corps

1. Le développement technique soumet le corps à un autre fonctionnement Le développement technique n'a eu de cesse de soumettre le corps de l'homme à des gestes ou des postures plus efficaces. On peut penser que cette spécialisation et ce perfectionnement dans la gestuelle a fait perdre au corps humain sa plasticité. Michel Foucault dans Surveiller et punirmettait en évidence la transformation qui était advenue dans les usines au XVIIIe siècle. Il s'agissait de soumettre le corps des ouvriers à des mouvements précis et donc à investir le corps de forces étrangères. Simondon dans Du mode d'existence des objets techniques voyait deux révolutions dans le développement technique : une au XVIIIe siècle qui se consacrait sur l'organisation des gestes de l'individu. "Le progrès du XVIIIe siècle est un progrès ressenti par l'individu dans la force, la rapidité et la précision de ses gestes." Le progrès qui intervient au XIXe siècle est centré sur les machines. Dans les deux cas, nous avons une aliénation du corps : dans le premier le corps accomplit des mouvements répétitifs qui façonnent son corps et dans le deuxième, l'individu suit le rythme de la machine, il perd son rythme et sa gestuelle propre. Hannah Arendt écrit dans La condition de l’homme moderne : « cela signifie bien que pendant toute la durée du travail à la machine, le processus mécanique remplace le rythme du corps humain. L'outil le plus raffiné reste au service de la main qu'il ne peut ni guider ni remplacer. La machine la plus primitive guide le travail corporel. « Dans la même optique, Leroi-Gourhan, auteur de l’ouvrage Le geste et la main, affirme que la main, pouvant remplir à la base de multiples fonctions, tend à régresser justement parce qu'elle s'habitue à des mouvements spécifiques.  2. Le développement technique met en danger la nature pensante de l'homme Ce qui fait la spécificité de l'homme par rapport au reste des êtres vivants, semble être la pensée. Dans Ethique à Nicomaque, Aristote affirmait que la différence des hommes résidait dans leur vie raisonnable. Cependant, il semble que la technique modifie cette vie raisonnable sur deux plans : - tout d'abord, l'homme n'a plus à réfléchir, à penser pour accomplir certaines actions : il appuie sur un bouton et la machine réalise la chose sans effort - ensuite : le développement technique recherche toujours la plus grande efficacité et la plus grande productivité. En faisant peser ainsi des contraintes utilitaires, le développement technique change la vision de l'homme qui ne voit plus que l'efficacité. Alors que la vie raisonnable de l'homme a besoin de s'extraire de cette utilité pour pouvoir réfléchir, s'interroger sur des questions existentielles. Le développement technique enlève au monde sa dimension symbolique. Étudiant la vision d'Heidegger sur la technique, Alain Boutot écrit "La technique met l'homme en péril, non seulement parce que les moyens techniques rendent désormais possible une destruction de l'espèce humaine tout entière, mais parce qu'elle menace de manière bien plus profonde, l'essence pensante de l'homme."( Alain Boutot, Heidegger) De plus, les analyses de Marx sur le travail de l'ouvrier au milieu des machines soulignent à quel point, la technique réduite à la productivité peut être appauvrissant pour l'individu, le vider de sa substance. En effet, celui-ci est réduit à n'être qu'un maillon de la chaîne de production qu'il ne peut même pas se représenter. Son humanité est niée au profit de sa seule force de production. De fait il devient un "infirme" au lieu de s'affirmer comme un homme et de développer toutes les facultés qui sont en lui. Marx affirme que "plus l'ouvrier se dépense dans son travail, plus le monde [...] qu'il crée en face de lui devient puissant, et plus il s'appauvrit en lui-même, plus son monde intérieur devient pauvre." (Manuscrit de 1844)Le développement technique serait alors un danger pour l'intériorité des hommes, contribuerait à réduire leur confiance en leurs propres forces et à les rendre "infirmes". 3. Le développement technique permet de modifier génétiquement les hommes Enfin, les développements techniques et la mise au point de nouvelles machines peuvent maintenant modifier l'homme génétique. Il suffit de penser aux greffes mais aussi maintenant à la manipulation génétique. La transformation possible génétique dépasse de loin toutes les modifications que nous venons d'évoquer. Qui sait les conséquences que ces manipulations peuvent avoir sur la génétique humaine et sur nos descendants?

 
Il faut réglementer le développement technique

1. Le développement technique doit être organisé par l'homme Il serait hypocrite de ne voir que les aspects négatifs du développement technique. Ce dernier permet une amélioration de vie significative des êtres humains que ce soient dans le domaine de la vie quotidienne, que sur le point de vue de la santé,...  Nous avons vu au départ que la technique était inscrite dans la nature humaine, si le développement technique peut modifier l'homme, c'est parce que les machines tendent à devenir autonomes mais aussi parce qu'on a mis ce développement au service d'une idéologie. Quand on dit que le développement technique transforme les hommes, cela donne l'impression que la technique est douée d'une vie propre et qu'elle agit toute seule. Mais c'est bien l'homme qui est à l'origine de la technique. La technique n'est pas mauvaise, c'est le principe sous lequel on s'en sert qui peut être mauvais. Ce qui est souhaitable donc, c’est accompagner la technique d'une réelle réflexion et ne pas voir dans le progrès technique seulement un salut pour l'humanité. Pour cela, Bergson affirme qu'il revient à l'homme d'organiser le progrès technique et lui assigner les fins bénéfiques à l'homme." Dune manière générale, l'industrie ne s'est pas assez souciée de la plus ou moins grande importance des besoins à satisfaire. [...] On voudrait, ici comme ailleurs, une pensée centrale, organisatrice, qui [...]assignât aux machines leur place rationnelle, celle où elles peuvent rendre le plus grand service à l'humanité." Il s'agit alors de concevoir une technique réfléchie, organisée par l'homme pour tous les hommes. 2. Inventer une nouvelle éthique Il serait alors nécessaire de réglementer le développement technique pour qu'il ne mette pas en péril l'humanité. Hans Jonas, auteur d'un ouvrage intitulé Le principe de responsabilité, invente un principe pour diriger l'activité humaine. Selon lui, nos actions d'aujourd'hui, les choix que nous prenons déterminent le futur. Il écrit ainsi en reformulant la loi kantienne : « […] la promesse de la technique moderne s’est inversée en menace […]. " Il faut donc poser de nouveaux principes d'action : « agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine, inclus dans ton choix actuel l'intégrité future de l'homme comme objet secondaire de ton vouloir." Pour cela, on peut penser qu'une réglementation soit mise en place. Pour qu'elle soit efficace, il faudrait cependant qu'elle soit universelle et que tous les états s'y soumettent. Ce qui semble très compliqué.  Notre époque voit l'émergence de comités bioéthiques qui visent justement à ce que le développement technique et l'accroissement du pouvoir humain ne soit pas préjudiciable à l'homme. Ils s'interrogent par exemple sur les conséquences de l'utilisation thérapeutique de cellules clonées,... Pour l'instant, cette réflexion s'inscrit surtout dans la pratique de la médecine et de l'expérimentation mais ne peut-on pas penser qu'elle vienne sur le terrain plus générale de la transformation de l'homme par les techniques ? 3. Repenser la finalité humaine Mais pour réellement maîtriser le développement technique, il ne s'agit pas juste de créer des lois. Tant que le développement technique s'accompagnera d'une volonté de faire toujours plus d'argent ou de faire tout au plus vite, il contiendra en lui un oubli de l'homme.  Ce qui est nécessaire, c'est une véritable réflexion sur le but de l'homme et sur nos modes de pensées. Ne pas réfléchir sur le développement technique, faire que ses influences sur nous restent inconscientes, c'est nous livrer à la transformation sans moyen de résistance. Le seul moyen de reprendre une certaine maîtrise passe par une prise de conscience des déterminations qu'engendre le développement technique. C'est dans le but d'une reprise de contrôle sur le développement technique et d'une réflexion que Simondon appelle à une véritable éducation technique. Selon lui, les connaissances techniques sur le fonctionnement même des machines permettraient d'être plus apte à découvrir les relations que l'homme entretient avec elles. Il écrit dans l'ouvrage déjà cité Du mode d'existence des objets techniques : « Pour redonner à la culture le caractère véritablement général qu’elle a perdu, il faut pouvoir réintroduire en elle la conscience de la nature des machines, de leurs relations mutuelles et de leurs relations avec l’homme, et des valeurs impliquées dans ces relations[...] l'initiation aux techniques doit être placée sur le même plan que l'éducation scientifique."

 
Conclusion

Le développement technique est inscrit dans l'épanouissement de notre intelligence pour maîtriser une nature qui ne pourvoit pas spontanément aux besoins de l'homme. De fait, la modification que la technique peut engendrer semble minime mais surtout semble aller dans un sens positif d'un épanouissement, d'une amélioration. Cependant, la place généralisée des machines et d'une logique d'efficacité qui va de pair avec le développement technique, semble modifier l'homme dans son corps et dans sa pensée. Le corps se fait plus rigide, perd sa plasticité naturelle. La pensée ne voit que l'efficace et ne s'attache plus à penser le monde dans son aspect poétique, métaphysique ou symbolique. Cette transformation de l'homme peut trouver son origine dans un assujettissement de la technique a un but productif et économique. Il s'agit alors de réorganiser le développement technique selon de nouveaux buts. Mais pour cela, encore faut-il réfléchir sur les techniques parce que le seul moyen pour l'homme de se libérer et de rendre mettre de son existence, c'est de prendre conscience des déterminations qui pèsent sur lui. 

 

technique

« On peut donc dire que la technique fait partie de la nature humaine, qu'elle permet la transformation de lanature.

Elle change l'homme en ce qu'elle lui permet d'améliorer ses capacités et sa nature, mais enaucune façon elle ne semble le rendre totalement autre. La technique aliène l'homme autant dans sa pensée que dans son corps 1.

Le développement technique soumet le corps à un autre fonctionnementLe développement technique n'a eu de cesse de soumettre le corps de l'homme à des gestes ou des postures plusefficaces.

On peut penser que cette spécialisation et ce perfectionnement dans la gestuelle a fait perdre au corpshumain sa plasticité.

Michel Foucault dans Surveiller et punir mettait en évidence la transformation qui était advenue dans les usines au XVIIIe siècle.

Il s'agissait de soumettre le corps des ouvriers à des mouvements précis et donc àinvestir le corps de forces étrangères.Simondon dans Du mode d'existence des objets techniques voyait deux révolutions dans le développement technique : une au XVIIIe siècle qui se consacrait sur l'organisation des gestes de l'individu.

"Le progrès du XVIIIesiècle est un progrès ressenti par l'individu dans la force, la rapidité et la précision de ses gestes." Le progrès quiintervient au XIXe siècle est centré sur les machines.Dans les deux cas, nous avons une aliénation du corps : dans le premier le corps accomplit des mouvementsrépétitifs qui façonnent son corps et dans le deuxième, l'individu suit le rythme de la machine, il perd son rythme etsa gestuelle propre.

Hannah Arendt écrit dans La condition de l'homme moderne : « cela signifie bien que pendant toute la durée du travail à la machine, le processus mécanique remplace le rythme du corps humain.

L'outil le plusraffiné reste au service de la main qu'il ne peut ni guider ni remplacer.

La machine la plus primitive guide le travailcorporel.

»Dans la même optique, Leroi-Gourhan, auteur de l'ouvrage Le geste et la main , affirme que la main, pouvant remplir à la base de multiples fonctions, tend à régresser justement parce qu'elle s'habitue à des mouvements spécifiques. 2.

Le développement technique met en danger la nature pensante de l'hommeCe qui fait la spécificité de l'homme par rapport au reste des êtres vivants, semble être la pensée.

Dans Ethique à Nicomaque , Aristote affirmait que la différence des hommes résidait dans leur vie raisonnable.

Cependant, il semble que la technique modifie cette vie raisonnable sur deux plans :- tout d'abord, l'homme n'a plus à réfléchir, à penser pour accomplir certaines actions : il appuie sur un bouton et lamachine réalise la chose sans effort- ensuite : le développement technique recherche toujours la plus grande efficacité et la plus grande productivité.En faisant peser ainsi des contraintes utilitaires, le développement technique change la vision de l'homme qui ne voitplus que l'efficacité.

Alors que la vie raisonnable de l'homme a besoin de s'extraire de cette utilité pour pouvoirréfléchir, s'interroger sur des questions existentielles.

Le développement technique enlève au monde sa dimensionsymbolique.

Étudiant la vision d'Heidegger sur la technique, Alain Boutot écrit "La technique met l'homme en péril,non seulement parce que les moyens techniques rendent désormais possible une destruction de l'espèce humainetout entière, mais parce qu'elle menace de manière bien plus profonde, l'essence pensante de l'homme."( AlainBoutot, Heidegger) De plus, les analyses de Marx sur le travail de l'ouvrier au milieu des machines soulignent à quel point, la techniqueréduite à la productivité peut être appauvrissant pour l'individu, le vider de sa substance.

En effet, celui-ci estréduit à n'être qu'un maillon de la chaîne de production qu'il ne peut même pas se représenter.

Son humanité estniée au profit de sa seule force de production.

De fait il devient un "infirme" au lieu de s'affirmer comme un hommeet de développer toutes les facultés qui sont en lui.

Marx affirme que "plus l'ouvrier se dépense dans son travail,plus le monde [...] qu'il crée en face de lui devient puissant, et plus il s'appauvrit en lui-même, plus son mondeintérieur devient pauvre." (Manuscrit de 1844)Le développement technique serait alors un danger pour l'intérioritédes hommes, contribuerait à réduire leur confiance en leurs propres forces et à les rendre "infirmes". 3.

Le développement technique permet de modifier génétiquement les hommesEnfin, les développements techniques et la mise au point de nouvelles machines peuvent maintenant modifierl'homme génétique.

Il suffit de penser aux greffes mais aussi maintenant à la manipulation génétique.

Latransformation possible génétique dépasse de loin toutes les modifications que nous venons d'évoquer.

Qui sait lesconséquences que ces manipulations peuvent avoir sur la génétique humaine et sur nos descendants? Il faut réglementer le développement technique 1.

Le développement technique doit être organisé par l'hommeIl serait hypocrite de ne voir que les aspects négatifs du développement technique.

Ce dernier permet uneamélioration de vie significative des êtres humains que ce soient dans le domaine de la vie quotidienne, que sur lepoint de vue de la santé,... Nous avons vu au départ que la technique était inscrite dans la nature humaine, si le développement technique peutmodifier l'homme, c'est parce que les machines tendent à devenir autonomes mais aussi parce qu'on a mis cedéveloppement au service d'une idéologie.

Quand on dit que le développement technique transforme les hommes,cela donne l'impression que la technique est douée d'une vie propre et qu'elle agit toute seule.

Mais c'est bienl'homme qui est à l'origine de la technique.

La technique n'est pas mauvaise, c'est le principe sous lequel on s'en. »

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