Devoir de Philosophie

Le devoir est-il essentiellement rationnel ?

Publié le 02/02/2004

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Le sursaut des cas de conscience Aussi le devoir n'est-il réfléchi et pleinement conscient que dans les cas exceptionnels, traditionnellement appelés cas de conscience. Mais la plupart du temps, l'obéissance est inconsciente, elle ne nécessite ni raisons ni réelle mobilisation de la conscience morale. Débat et enjeu Le devoir, conditionnement social ? Si l'origine de l'obligation est l'habitude, ne sommes-nous pas moralement conditionnés par la société ? Comment parler de devoir moral, si l'obligation est un penchant déterminé par l'éducation, si elle n'est qu'un simple conformisme ? Le devoir n'est-il qu'une forme de dressage social, ne laissant aucune place à la liberté ? La possibilité du choix Assurément pas, car à la différence de l'animal, l'être humain peut fuir les obligations que la société lui impose : il peut désobéir. L'individu est scindé entre son appartenance à la communauté et sa liberté individuelle. Il peut prendre tout à coup conscience du surmoi social qui le domine, et décider consciemment d'y adhérer ou de s'y soustraire. Si l'obligation est à la nécessité ce que l'habitude est à la nature, l'homme n'est pas définitivement prisonnier des valeurs de la société à laquelle il appartient.

« Si l'origine de l'obligation est l'habitude, ne sommes-nous pas moralement conditionnés par la société ? Comment parler de devoir moral, si l'obligation est un penchant déterminé par l'éducation, si elle n'est qu'un simpleconformisme ? Le devoir n'est-il qu'une forme de dressage social, ne laissant aucune place à la liberté ? La possibilité du choix Assurément pas, car à la différence de l'animal, l'être humain peut fuir les obligations que la société lui impose : ilpeut désobéir.

L'individu est scindé entre son appartenance à la communauté et sa liberté individuelle.

Il peutprendre tout à coup conscience du surmoi social qui le domine, et décider consciemment d'y adhérer ou de s'y soustraire.

Si l'obligation est à la nécessité ce que l'habitude est à la nature, l'homme n'est pas définitivementprisonnier des valeurs de la société à laquelle il appartient. Devoir et émotion Mais alors, quel est le moteur du progrès du droit et du devoir ? La raison ne suffit pas à nous imposer des devoirset l'habitude s'oppose au progrès moral.

Ne faut-il pas dès lors chercher dans l'émotion la source des devoirs qui,au-delà de la famille, du groupe, de la nation, nous rattachent à l'humanité tout entière ? Le respect de l'autren'est-il pas, au-delà de l'impératif rationnel, une expression de l'amour qui porte chacun à reconnaître en chaquehomme son semblable, son frère ? « Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi.

» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785.« Par respect pour la loi » : une action accomplie en conformité apparente avec le devoir n'est pas nécessairementune action morale ; pour qu'elle le soit, il faut qu'elle ait été accomplie par devoir, c'est-à-dire par pur respect de laloi morale. « Celui qui sauve un de ses semblables en danger de se noyer accomplit une action moralement bonne, que sonmotif d'action soit le devoir ou l'espoir d'être payé de sa peine.

» John Stuart Mill, L'Utilitarisme, 1861. « Devoir ! mot grand et sublime, [...] ou trouver la racine de ta noble lige [...] ? Ce ne peut être rien de moinsque ce qui élève l'homme au-dessus de lui-même.

» Kant, Critique de la raison pratique, 1788. « Il n'y a donc qu'un impératif catégorique, et c'est celui-ci : Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tupeux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785.L'impératif kantien désigne un commandement de la raison pratique.

Il est hypothétique quand il indique simplementles moyens d'atteindre un objectif extérieur (si tu veux ceci, fais cela) ; il est catégorique quand il ordonneabsolument et sans condition. « L'obéissance au devoir est une résistance à soi-même.

» Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion, 1932.. »

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