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Les devoirs à la maison

Publié le 06/04/2013

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4781552091690Les devoirs à la maison à l'école élémentaire NOM Prénom EDDU 03 - Regard sur l'éducation SOMMAIRE INTRODUCTION Historique des devoirs à la maison Apparition des devoirs à la maison Débat quant à la suppression des devoirs Loi de 1956 Un problème qui persiste Des parents pas convaincus Interrogation des psychologues Vers une nouvelle forme de devoirs ? CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXES Les devoirs à la maison à l'école élémentaire EDDU 03 - Regard sur l'éducation. « L'essentiel se fait en classe [...] ou devrait se faire en classe ! « C'est ainsi que Philippe Meirieu introduit son ouvrage sur les devoirs à la maison.Les devoirs à la maison sont un travail écrit de mémorisation ou d'application de connaissances qu'un élève doit exécuter sans la présence d'un professeur après l'école. La question et les débats, bien que d'actualité, ne datent pad d'aujourd'hui. Les préoccupations quant au bien-fondé des devoirs ou à leur suppression sont ancrées historiquement. Si les parents en ont après les devoirs de leurs enfants, ils n'en sont pas pour autant contre leur survie dans l'apprentissage de leurs petits. Bien que plusieurs lois et circulaires aient été mises en place, leur application n'est pas constatée. Mais alors, pourquoi les devoirs à la maison posent-ils problème ? Devrait-il y avoir une remise en question de ces pratiques ? Ou peut-être seulement limiter ou réduire ce qui avait été alors supprimé ? C'est pourquoi nous nous demanderons, à travers des textes officiels, des déclarations de parents ou des écrits d'auteurs, pourquoi la question des devoirs à la maison n'a toujours pas été résolue et pose encore problème de nos jours ? Pour cela, nous nous interrogerons d'abord sur l'histoire des devoirs à la maison à l'école élémentaire, de leur apparition à leur suppression politique et enfin sur la ténacité de ce problème qui persiste et, essayer de le comprendre par l'avis des psychologues. Il a été retrouvé des tablettes écrites il y a peu prés 4 000 ans, sur lesquelles on pouvait lire «Mon maître a dit : "Ton écriture n'est pas bonne" et il m'a fouetté. Il m'a dit : « Tu n'as pas bien pratiqué l'art du scribe «. Cette découverte ancienne nous prouve que l'existence des devoirs ne date pas d'aujourd'hui. Cependant, leur forme et leur objectif diffèrent des devoirs à rendre que l'ont connait de nos jours. Alors que les enfants, aujourd'hui, doivent s'appliquer dans leurs exercices sous peine de se vois attribuer une mauvaise note, avant, le but ultime était d'apprendre la vie aux petits élèves par le biais de matières diverses. L'école accompagnait les enfants sur le chemin difficile de la vie, aujourd'hui elle forme les enfants à une intelligence exclusive des mathématiques et vise à en faire des élites. C'est peut-être ce changement d'enseignement, ou l'apparition des deux écoles dans l'après guerre qui amène les décideurs à se poser des questions quant aux devoirs à la maison. Ces devoirs, faits en dehors des heures d'écoles, ne tendent-ils pas à renforcer les inégalités comme le stipule P. Bourdieu (1930-2002, sociologue français - 1982 Leçon sur la leçon) ? En effet, avant les années 1950, les élèves n'effectuaient pas leurs devoirs à la maison, mais en classe. Ce n'est qu'après l'apparition de nouvelles matières telles que la musique ou les arts plastiques, que les heures de cours augmentent et obligent donc les professeurs à donner des devoirs à la maison afin de terminer la leçon et le programme. Henri Wallon (1879-1962, psychologue et pédagogue français) s'oppose rapidement à ce nouveau fonctionnement et dénonce le fait que des élèves « aillent en classe pour prendre de l'information et repartent chez eux pour faire leurs devoirs «. Cette situation est également critiquée par Robert Gloton (1906-1986, pédagogue et ancien président du Groupe Français d'Éducation Nouvelle) qui ira jusqu'à rédiger un rapport qui aboutira en 1956 à l'interdiction des devoirs à la maison à l'école primaire. Ce rapport, à la base de la circulaire de 1956 est toujours en vigueur mais jamais respecté. Rappelons quand même qu'avant cela, il existait d'autres circulaires prônant la même décision, comme celle de Mr Blanguernon (Poète (1876 - 1928), inspecteur d'académie en Haute-Marne) en 1912 ou le bulletin officiel de 1938 stipulant : « On a depuis longtemps dénoncé les méfaits des travaux successifs imposés à l'enfant en dehors des heures de classe. Il ne servirait à rien de prendre des précautions contre le surmenage scolaire, si l'on devait accabler les élèves sous le poids de travaux supplémentaires qu'ils accomplissent souvent dans des conditions matérielles les plus fâcheuses. «. Ces textes, bien que fondés politiquement, n'ont pas abouti et ne seront jamais respectés. C'est certainement la représentation de l'enfant qui change à cette époque là, comme l'explique Marie-Pierre Trinquier : « La prise de conscience que l'enfant n'était pas foncièrement mauvais amène à une représentation ambivalente de l'enfant «. Il faut peut-être alors le protéger, éviter de le surmener au détriment de son sommeil, sa santé et ses loisirs. Un autre circulaire (28 janvier 1958) a donc été conçue afin de rappeler les propos mis en avant pas la première. Les textes se multiplient dans le but de faire appliquer les lois. Les devoirs à la maison auront de nouveau été interdits en 1964 par le ministre de l'éducation nationale, M. FOUCHET, en 1971 et en 2002 où les devoirs sont seulement limités « Dans les classes élémentaires, le travail scolaire à faire à la maison est limité : les devoirs écrits sont proscrits ; par contre, des lectures, des recherches, des éléments à mémoriser peuvent constituer le travail proposé aux élèves. Tout travail à la maison fait l'objet d'une vérification par le maître. Progressivement, les élèves de cycle 3 commencent à gérer leur travail sur la semaine. «, sans plus de succès. Il est alors mis en place des études surveillées à la demande d'un directeur d'école, Marcel Duhamel, en 1994. Aujourd'hui le problème persiste. Que faire des devoirs à la maison à l'école élémentaire ? Doit-on écouter les lois ? Et pourquoi celles-ci ne sont pas appliquées et respectées ? Les parents ont un avis tranchés sur la question : « les devoirs à la maison c'est inadmissible « exprime un parent dont le fils de 7 ans est en CE1et « perd beaucoup de temps à rabâcher des leçons «, « c'est de la sous-traitance « avance même une maman d'une petite fille de CP. Cependant, ils sont également les premiers à demander des devoirs. Une institutrice en CP témoigne : « Je ne voulais pas donner de devoirs à faire le soir à la maison, cependant les parents ont été de plus en plus nombreux à m'en faire le reproche. J'ai donc essayé de leur expliquer mon mode de fonctionnement, mais quelques semaines plus tard, vers octobre, ce sont les enfants eux même qui m'en réclamaient. Dès lors, je donne donc des devoirs à mes élèves à contrecoeur. «. Une récente étude montre que 68% des français sont opposés à cette réforme interdisant les devoirs à la maison (sondage Ifop réalisé pour radio Alouette, octobre 2012). En effet, force est de constater que les parents se reconnaissent dans ce système de devoirs et de notation. Si on leur supprime ce qu'ils connaissent, ils n'ont plus aucun repère et ne peuvent plus suivre la scolarité de leurs enfants. C'est donc un fonctionnement qui plait aux parents parce qu'il les rassure. Les psychologues ont eux des avis divergents sur le problème que pose la question des devoirs à la maison. Pour Patrick Rayou, (Pédagogue, Professeur à l'Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis) « il y a une pression de l'ensemble des acteurs sociaux pour conserver ces devoirs «. Jean Piaget (médecin psychologue (1896 - 1980) par la littérature de Comenuis) appelle à réduire le plus possible les devoirs à la maison : «  Surcharge le moins possible la mémoire, Je veux dire ne fais apprendre par coeur que les choses principales, abandonnant le reste aux exercices libres « (1957 Jean Piaget -- alors directeur du Bureau international d'éducation). Philippe Meirieu (1949, chercheur et écrivain pédagogue, vice président de la région Rhône-Alpes) se joint à lui et ajoute « Les devoirs sont "efficaces s'ils sont accompagnés (...) mais là nous renvoyons à une forme d'inégalité sociale et d'injustice très lourde « ainsi que « le temps scolaire doit englober les apprentissages scolaires et travaux personnels habituellement faits en dehors de l'école ou du collège, sous la responsabilité d'enseignants « dans son ouvrage consacré aux devoirs à la maison : Les devoirs à la maison. A ce débat, Jean-Michel Zakhartchouk (professeur de collège ZEP) est quant à lui favorable aux devoirs car « l'école ne devrait pas être uniquement le lieu où on apprend et la maison uniquement le lieu des loisirs. C'est important qu'il y ait un lien entre les deux «. Mais il rejoint Bourdieu et insiste sur la nécessité de « simplifier les consignes de travail « car les énoncés des exercices sont « faits pour les bons élèves «. Encore en 2012, la question est d'actualité : que faire des devoirs à la maison ? Qu'est ce qui pose problème ? Certains psychologues optent pour une suppression des devoirs écrits tandis que d'autres les voient comme le fondement du travail de l'élève. Néanmoins, Philippe Meirieu expose que les chercheurs et pédagogues s'entendent aujourd'hui sur quelques principes, notamment la rééquilibration des temps scolaires incluant des heures d'études dirigées en présence de professeurs, l'interdiction de donner aux élèves des devoirs sur une leçon non vue en classe et enfin promouvoir au maximum l'entraide des élèves entre eux. Meirieu lui, appelle à écouter les besoins des enfants : « alors que chacun s'accorde sur le fait que les journées de travail scolaire sont trop longues, que les élèves sont fatigués et manquent de sommeil, il n'est pas très raisonnable d'en rajouter... au risque d'accroître l'échec contre lequel on cherche à lutter. Il convient donc de travailler sur l'équilibre des journées et, plus globalement, de l'année scolaire afin de permettre un développement harmonieux de l'enfant «. Des devoirs pour s'assurer que l'enfant a compris, pour l'aider à mémoriser, cela semble ne pas pouvoir évoluer contre ces pratiques. En revanche, pourquoi les noter ? Comme le dit Bourdieu, les notations des devoirs à la maison ne font qu'accentuer les inégalités à l'école. Les classes sociales n'en ressortent que davantage et la démotivation des petits élèves face à ces injustices s'en ressent. La question des devoirs à la maison pose un réel problème qu'encore aujourd'hui aucune loi ne semble pouvoir résoudre. Si ce problème perdre, c'est qu'il est ancré historiquement et fait aujourd'hui partie intégrante des moeurs de l'école. Les propos de Philippe Meirieu (Professeur à l'université Lumière-Lyon 2, spécialiste de l'éducation) de mars 2012 concluent bien ce sujet : « Plus globalement, l'éducation consiste, bien sûr, à aider l'enfant à accéder à l'autonomie, à la capacité de travailler tout seul. « Aide-moi à faire tout seul «, disait la pédagogue Maria Montessori. Cela nécessite, tout à la fois, un travail en classe (cette autonomie doit faire l'objet d'une formation sous l'oeil vigilant du maître qui « met l'élève au travail «) et un travail à l'extérieur de la classe qui permette à l'élève de réutiliser seul et à sa propre initiative ce qu'il a appris. Dans ce cadre, et dès lors que c'est strictement préparé, encadré et régulé, le « travail à la maison « (on devrait dire, en réalité, « le travail hors de la tutelle de l'enseignant «) est une composante nécessaire de l'éducation. Mais il doit pouvoir s'effectuer sans mettre à mal les équilibres de vie fondamentaux. «. Il terminera par le fait que l'Éducation Nationale, les parents, les enfants, les enseignants et les collectivités territoriales doivent construire ensemble ce qu'il appelle « l'école de la réussite de tous «. BILIOGRAPHIE Les devoirs à la maison : parents, enfants, enseignant : pour en finir avec ce casse-tête - Philippe Meirieu (août 2004) L'évolution psychologique de l'enfant - Henri Wallon (1941) Métier d'élève et sens du travail scolaire - Philippe Perrenoud (1996) SITIOGRAPHIE http://www.meirieu.com/DICTIONNAIRE/devoirs_a_ma_maison.htm http://www.huffingtonpost.fr/philippe-meirieu/devoirs-maison-ecole_b_1384442.html http://dcalin.fr/textoff/devoirs_1956.html http://www.huffingtonpost.fr/2012/03/26/devoirs-la-maison-le-debat_n_1379106.html http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/maulini/cours-tc.htm http://www.lepoint.fr/societe/les-devoirs-a-la-maison-point-final-18-10-2012-1518451_23.php http://www.lemonde.fr/education/article/2011/02/09/education-a-quoi-servent-les-devoirs-a-la-maison_1477645_1473685.html http://www.contrepoints.org/2012/10/15/100627-le-sujet-des-devoirs-a-la-maison-pose-la-question-du-role-de-lecole ANNEXES Annexe 1 : T_JECKER Université de Rouen UFR Sciences de l'Homme et de la Société Département Sciences de l'Education Laboratoire CIVIIC Année Universitaire 2008-2009 Annexe 2 : Bulletinrepdev Le Bulletin du Rep Echirolles Les devoirs « à la maison « en question Annexe 3 : Circulaires 339534564135 Annexe 4 : Circulaire 29 décembre 1956 Fiche à thème n° 9 « Les devoirs à la maison « Annexe 5 : 95_dossier Devoirs à la maison: 50 ans de travail au NOIR Annexe 6 : Perrenoud_deux_articles_sur_les_devoirs

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