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DIDEROT (1713-1784) : le philosophe et le littérateur

Publié le 08/11/2011

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I. - LE PHILOSOPHE

1. - Diderot, dans ses ouvrages personnels et dans sa direction de l'Encyclopédie, a été un phllosophe au sens ordinaire du mot ainsi qu'au sens spécial du xviiie siècle.

2: - Philosophe : il a uni ses efforts à ceux de Voltaire et des Encyclopédistes pour la lutte contre l'absolutisme. Il a été, comme la plupart d'entre eux, modéré et partisan de réformes dans le cadre monarchique. Comme eux, il voulait la fin des abus et la liberté de penser ; comme eux, il aurait aimé un roi détaché des préjugés religieux et sociaux...

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« D.

-LE LITTERATEUR 4.

- Dans la· littérature du siècle , Diderot a tenu un rôle important, et surtout comme inventeur de deux genres nouveaux.

5.

- On lui doit la théorie de la comédie sérieuse , ou « drame bourgeois », et l'application qu 'il en a tentée dans le Fils naturel et dans le P è re de famil le.

- a) Il prétendait subst ituer à la peinture des caractères et des mœurs générales celle des relations de famille et celle des conditions ; c'est-à-dire qu'au lieu d'un avare , d'un philosophe ou d'une précieuse, il voulait peindre un père, une mère, un juge, un financier, un commerçant, un ouvrier, toute une humanité moyenne et quc;>tidlenne.

- b) Il comptait trouver dans ce nouveau domaine les mêmes contrastes , les mêmes heurts, le même pathé­ tique ; et par surcroît, il espérait instruire et moraliser.

:- c) Malheureusement , il n'arriva qu'à être ennuyeux.

Sa trouvaille était féconde, mais il ne s'était pas assez rendu compte que la condition sociale n'est dramatique que par le caractère humain qui s'y révèle.

Sedaine, qui le comprit, utilisa avec fruit l'idée intéressante qu'avait eue Diderot et c'est lui qui nous a laissé, dans le Philo­ sophe sans le savoir, le chef d'œuvre du « drame bour­ geois »1.

Plus tard, Emile Augier devait exploiter cette nouveauté.

6.

- Diderot a été le principal créateur de la critique d'art , avec les comptes rendus des Salons de peinture qu'il rédigeait pciur la Correspondance littéraire de Grimm.

- a) Il a fait une critique de littérateur, s'in­ téressant surtout aux sujets, à leur valeur morale et psychologique, aux sentiments des personnages repré­ sentés.

Aussi préférait-il à tout la peinture d'histoire, qui est facilement philosophique, et la peinture de genre révélatrice de sensibilité et de bonnes mœurs , dans laquelle Greuze lui parut être le maitre des maltres : il a décrit avec émotion des tableaux célèbres de ce pein­ tre moralisateur, et notamment « Le mauvais fils puni ».

-b) Cependant il a donné dans sa critique une 1.

Cf.

les analyses de ces pièces dans ABaT ...

, pp.

416-417.. »

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