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La différence entre opinion et vérité tient-elle à la chronologie ?

Publié le 27/02/2008

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Une telle position semble trouver sa confirmation au regard de la triple activité philosophique, historique et scientifique. Un scepticisme et un relativisme actuels nous engagent cependant à « déconstruire » cette opposition traditionnelle entre opinion et vérité.     I. L'« Histoire » comme passage de l'opinion à la vérité   Nous l'avons dit, la philosophie est par essence le discours critique de l'opinion en vue de l'établissement de la vérité. Bien que leurs méthodes soient distinctes, l'histoire et les sciences ne peuvent pas, elles non plus, se satisfaire de l'opinion. Il leur faut des preuves avant de pouvoir valider ou affirmer quoi que ce soit. Dans ces trois sphères différentes du savoir apparaît donc un point commun : l'analyse et la critique préalables de l'opinion en vue de l'établissement d'une vérité. L'opinion est définie très tôt par les philosophes comme une croyance ou une représentation imaginaire. Elle est considérée comme le plus bas degré du savoir, voire comme ignorance, selon les philosophes. Ce sens est toujours celui qu'on lui reconnaît communément aujourd'hui.
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« pourra commencer à reconstituer la chronologie des événements.

L'opinion préside certes à l'attention qu'il portera àtel ou tel événement, mais celle-ci doit être dépassée dans la volonté de fonder la validité historique des faitsretenus. Le scientifique devra d'abord émettre une hypothèse sur un phénomène qu'il a cru observer avant de pouvoir testeret confirmer ou infirmer cette hypothèse comme « valide » (synonyme de vraie) expérimentalement.

Ce passage duphénomène observé à sa valeur objective de vérité fut l'objet du « cercle de Vienne » (1922-1938), réunion depenseurs qui eut pour objectif de rendre la philosophie « scientifique », « objective », en chassant de ses discourstous ceux fondés par la simple spéculation métaphysique.

Leur volonté était de débarrasser la pensée de touteopinion et de la faire accéder au niveau d'exigence scientifique d'objectivité. Dans ces trois approches distinctes est néanmoins affirmée la primauté de l'erreur et de l'opinion sur la vérité.

Lavérité est toujours seconde dans un processus d'analyse et de vérification d'un énoncé, quel qu'il soit et quel quesoit le domaine qui l'étudie de la sorte.

C'est bien, donc, la chronologie qui fonde ultimement la différence entrevérité et opinion puisque le consensus s'arrête là.

La vérité métaphysique que proclame Platon (le monde des Idées)ne pourra être reconnue par l'histoire ou la science.

La science ne s'intéressera pas à la question du détailhistorique.

Mais dans ces trois domaines est reconnu le caractère premier de l'opinion.

La vérité sera celle quiadviendra ensuite de la critique de cette opinion préalable. Mais cette position ne doit-elle pas être reconsidérée, eu égard à notre actualité ? II.

Une distinction chronologique en crise L'idée que l'humanité s'avançait dans et par l'histoire vers toujours plus de vérité fut consacrée au siècle desLumières par nombreux penseurs de tous horizons.

Pensons aux travaux de Condorcet (cf.

Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain ) qui voyait, dans l'histoire humaine, une perfectibilité s'inscrivant dans un processus continu de dépassement de l'opinion, de l'erreur et de l'ignorance vers toujours plus de savoir et deperfectionnement moral et technique.

Kant considérera que son « criticisme » (méthodologie de la connaissance)permettait de délimiter les pouvoirs humains d'accès à la vérité en en retranchant les prétentions illusoiresn'aboutissant qu'à des opinions obsolètes car invérifiables (cf.

Critique de la raison pure ).

Hegel consacrera cette thèse de la marche progressive de l'humanité vers la vérité.

L' « Histoire » est celle de l' « Esprit » s'incarnantvolontairement au monde et prenant progressivement conscience de lui-même (cf La Phénoménologie de l'Esprit ). Mais cette idée que la vérité apparaît en dépassant chronologiquement l'opinion fausse dans l'histoire de l'humanitésuccombera par l'horreur nazie et toutes les conséquences qui devaient en découler.

L'humanité ne semble pasinconditionnellement se diriger vers le bien ou la vérité ! Ce constat fut celui des générations qui découvrirent lescamps de la mort et l'idéologie monstrueuse qui en était la source.

Aujourd'hui toujours, les phénomènes desurpopulation, de pollution, de fanatisme religieux et de terrorisme ne donnent plus, à ces théories optimistes dudevenir historique, vraiment de crédit.

Les inquiétudes sont multiples et la différence entre l'opinion et la vérité, bienqu'elle soit toujours conservée, est devenue plus floue.

La science a-t-elle aboutit à un savoir absolu ? Laphilosophie est-elle devenue cette Science des sciences ? L'histoire est-elle parvenue à se reconstituerparfaitement elle-même ? La réponse est actuellement négative et la conséquence est que tout nous pousseaujourd'hui à un scepticisme, à tout le moins un relativisme, concernant la question de la distinction du vrai et dufaux. La philosophie contemporaine, bien qu'elle ne renie pas son désir originel de vérité, s'est orientée globalement versune thèse du vraisemblable tant le monde actuel est devenu complexe à déchiffrer.

La Science, encore tant glorifiéeil y a peu, nous donne à voir son éclatement exponentiel en sciences toujours plus spécifiques et séparées, toujoursplus hermétiques à la compréhension.

l'histoire à elle-aussi subi cette logique de « déconstruction » et decomplexification puisque aujourd'hui n'importe quel fait, si anecdotique soit-il, peut être à la fois considéré et niéd'un point de vue historique. Dès lors, l'idée que la différence entre l'opinion et la vérité soit exclusivement d'ordre chronologique est devenueéminemment discutable au regard de cette actualité complexe et angoissante.

Du point de vue philosophique,Nietzsche refuse la vision classique de la différence chronologique entre vérité et opinion.

Il n'aura de cesse de« détruire » cette opposition traditionnelle qui repose sur des valeurs fausses, selon lui.

Pour remonter à la sourcequi à imposé ces valeurs, Nietzsche opère une « généalogie » (cf.

Généalogie de la morale ), c'est-à-dire un parcours en sens inverse de la chronologie historique jusqu'aux racines de cette dernière.

Les valeurs de véritétraditionnelles furent imposées par ceux qu'il appelle les « faibles » pour se prémunir des « forts ».

L'histoire humainefut celle de la consécration de ces valeurs érigées par les sentiments « réactifs », ceux de la haine de la viedébordante et du corps.

Le « ressentiment » à l'égard des « forts » fut donc à l'origine de ces valeurs fausses.

Ceque Nietzsche considère c'est que la vérité, dans ce qu'elle a de naturel, a été bafouée par les faibles au dépend de. »

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