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Dire de l'homme qu'il a une histoire, est-ce renoncer à l'idée de nature humaine ?

Publié le 16/02/2004

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histoire
Nous avons à assumer l'angoisse d'une telle liberté, au lieu de sombrer dans la mauvaise foi. * Mais quelle que soit la pensée initiale, l'homme ne révèle sa nature que dans l'histoire. La conscience, la liberté, la capacité créatrice sont le propre de l'homme, et ne surgissent que dans l'histoire. L'homme est à la fois un être naturel et un être culturel. Vouloir séparer les deux est illusoire. « Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme », comme l'écrit Merleau-Ponty. C'est le privilège de l'humanité que d'avoir une histoire, et cela ne signifie pas que l'homme abandonne quoi que soit. Au contraire, seul le temps lui permet de développer ses potentialités. A)   L'homme n'a pas de nature mais il a, ou plutôt il est une histoire.   1)    L'homme est le produit d'une évolution.
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« sujétion politique. Il entend d'abord réfuter le parallèle établi par Grotius (1583-1645) entre l'esclavage privé et la soumission des peuples.

Si l'on pouvait comprendre qu'un homme se vende pour pouvoir survivre, il n'en resterait pas moinsincompréhensive qu'un peuple se donne à un maître qu'il devra nourrir.

Rétorquer que le peuple gagne au moins sasécurité revient à dire, selon Rousseau , que les compagnons d' Ulysse étaient en sécurité dans l'antre du Cyclope : ils attendaient tranquillement d'être dévorés chacun à leur tour.

Enfin, même si u peuple pouvait se donner, il ne pourrait en aucun cas engager la liberté de ses enfants, nés libres, car en admettant que l'on puissedisposer de sa liberté, on ne peut engager celle des autres. Rousseau commence ici à démontrer les arguments fallacieux qui justifient l'emprise du pouvoir sur les hommes, et les privent de leur bien le plus précieux au nom d'une prétendue sécurité.

Mais il va plus loin en montrant que même un contrat de soumission est, en fait, juridiquement nul,moralement inconcevable. Un contrat suppose un échange de biens entre contractants, or renoncer à sa liberté, c'est renoncer à tout, c'estéchanger un bien un bien infini (ma liberté) contre un avantage qui sera par définition disproportionné.

Si je donnetout, que pourra-t-on me restituer en échange ? Ce contrat est un contrat de dupe.

Je renonce à tous mes droits,je les donne à une autre qui en use à sa guise.

Qu'aurais-je à réclamer contre lui ? Que pourrais-je faire s'il veut menuire ? « C'est une convention vaine et contradictoire de stipuler d'une part une autorité absolue et de l'autre une obéissance sans borne.

» Renoncer à ma liberté revient à promettre d'obéir inconditionnellement à un autre, donc à me considérer comme unsimple instrument, un simple objet, une chose dont l'autre peut disposer à sa guise.

Or, vouloir être un objet, unesclave, est impossible Je n'abdique pas alors simplement mes droits, mais que je renonce aussi à mes devoirs, queje me détruis comme être moral.

Si celui auquel j'ai promis d'obéir m'ordonne de faire une action que je juge atroce,de deux choses l'une, ou bien j'obéis, mais alors j'abdique tout jugement, me considère comme une machine, et menie comme être moral, je ne suis alors (à mes propres yeux) qu'un instrument animé, ou bien je refuse d'obéir etdans ce cas je fais éclater au grand jour que ce contrat de soumission est intenable, que je n'ai jamais puvéritablement vouloir obéir inconditionnellement. Ne pas être libre signifie ne pas accomplir sa volonté mais celle d'un autre.

Or, Rousseau montre que la liberté définit l'homme comme tel, et que nul e peut vouloir renoncer à sa liberté, cad nul ne peut vouloir véritablement sesoumettre.

Ce serait « renoncer à sa qualité d'homme », vain & contradictoire : autant dire qu'un homme voudraitdevenir un esclave, un instrument, une chose.

L'importance de la conception de Rousseau n'est donc pas tant de montrer que l'homme est naturellement libre que d'affirmer que cette liberté est inaliénable, et doit perdurer sous leslois, sous le pouvoir.

La liberté ne s ‘échange pas, on n'échange pas tout contre rien.

Sont ainsi disqualifiées toutesles théories qui, sous couvert d'assurer à l'homme sa sécurité, sa simple survie biologique, le privent en réalité del'essentiel.

Cette sécurité est illusoire, cette survie est dégradante, en tant qu'elle transforme l'homme en chose etle prive de toute moralité.

En ce sens, La pensée de Rousseau se veut libératrice : « Les esclaves perdent tout dans leurs fers, jusqu'au désir d'en sortir ; ils aiment leur servitude comme les compagnons d'Ulysse aimaient leurabrutissement. » Rousseau anticipe sur le premier article de la « Déclaration des droits de l'homme » : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Faire ainsi éclater l'illégitimité de toute forme d'esclavage ou de soumission impose de penser une forme d'Etat où laliberté soit préservée.

Mais Rousseau nous contraint aussi à nous interroger sur toutes les formes de servitude volontaire, celle où les hommes « perdent tout dans les fers, jusqu'au désir d'en sortir ».

(Et les formes contemporaines, comme le totalitarisme, imposent sans doute de repenser la question à nouveaux frais). – L'homme n'a pas de nature humaine mais a une histoire : pensez aux philosophes marxistes du XIXe siècle, pensezà Sartre.

L'homme est un être historique qui a une condition humaine et non une essence humaine.

Au départ,l'homme «n'est rien », dit Sartre.

Il est à faire et doit se faire dans le temps.

C'est pourquoi l'homme est projet.. »

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