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Discours sur l'universalité de la langue française par Rivarol

Publié le 12/04/2013

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Le XVIIIe siècle est le Siècle des Lumières et il est aussi celui de l'Europe française ; toutes les cours, de l'Angleterre à la Russie, del' Allemagne à l'Autriche, parlent le français et suivent les modes françaises. Les académies, dédiées à toutes les sortes d' art, abondaient en Europe et proposaient souvent des concours ou des sortes de compétitions dans le dessein de faire progresser les connaissances et le niveau des arts.

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« 1 EXTRAITS -------~ Rivarol cherche à expliquer pourquoi un certain nombre de langues européennes n'ont pu postuler à l'universalité.

C'est le cas notamment de l'espagnol Mais, en supposant que l'Espagne ait conservé sa prépondérance politique, il n'est pas démontré que sa langue fût devenue la langue usuelle de l'Europe.

La ma­ jesté de sa prononciation invite à l'enflure, et la simpli­ cité de la pensée se perd dans la longueur des mots et sous la plénitude des désinences.

(.

.

.)Charles Quint lui-même, qui parlait plusieurs langues, réservait l'espagnol pour des jours de solennité et pour ses prières.

En effet, les livres as­ cétiques y sont admirables, et il semble que le commerce de l'homme à Dieu se fasse mieux en espagnol qu'en tout autre idiome.

Des différences de caractère entre Anglais et Français L' Anglais, sec et taciturne, 1oznt à l'embarras et à la timidité de · l'homme du Nord une impatience, un dégoût de toute chose, qui va souvent jusqu'à celui de la vie ; le Français a une saillie de gaieté qui ne l'abandonne pas, et, à quelque ré­ gime que leurs gouvernements les aient mis l'un et l'autre, ils n'ont jamais perdu cette première empreinte.

Le Français cherche le côté plaisant de ce monde, l' Anglais semble toujours assister à un drame : (.

..

) on ne gagne pas plus à ennuyer un Français qu'à divertir un Anglais.

Celui-ci voyage pour voir, le Français pour être vu.

( ..

.)Mais le Français, visité par toutes les nations, peut se croire dispensé de voyager chez elles comme d'apprendre leurs langues, puisqu'il retrouve partout la sienne.

Les spécificités de la langue française se sont forgées au fur et à mesure A travers ces variations, on voit cependant combien le caractère de la nation influait sur elle : la construction de la phrase fut toujours directe et claire.

La langue fran­ çaise n'eût donc que deux barbaries à combattre : celle des mots et celle du mau­ vais goût de chaque siècle.

Les conqué­ rants français, en adoptant les expressions celtes et latines, les avaient marquées chacune à son coin : on eut une langue pauvre et décousue, où tout fut arbi­ traire, et le désordre régna dans la disette.

Mais, quand la monarchie acquit plus de force et d'unité, il fallut refondre ces monnaies éparses et les réunir sous une empreinte générale, conforme d'un côté à leur origine et de l'autre au génie même de la nation, ce qui leur donna une physionomie double : on se fit une langue écrite et une langue parlée, et ce divorce de l'orthographe et de la prononciation dure encore.

Enfin le bon goût ne se développa tout entier que dans la perfection même de la société ; la maturité _du langage et celle de la nation arrivèrent ensemble.

Sa conclusion aurait pu être de La Fayette L'histoire de l'Amérique se réduit désor­ mais à trois époques : égorgée par l'Espagne, opprimée par l'Angleterre et sauvée par la France.

NOTES DE L'ÉDITEUR Les autres œuvres de Rivarol style est brillant ; il a de la chaleur, de la rapidité et de la mollesse.

Ses pen sées, tout aussi profondes que philosophiques, « Rivarol est le Français par excellence.

» Voltaire, cité par Jean Dessay, Rivarol, Perrin, 1989.

(1753-1801) sont notamment: le Petit Almanach de nos grands hommes (1788), et le Petit Di ctionnaire des grands hommes de la Révolution (1790), où il fait preuve d'une ironie perçante à l'égard de ses contemporains.

« Le plan qu'il s'est tracé est juste et bien ordonné, et il ne s'en écarte jamais.

Son et tous ses tableaux où l'on admire souvent l'énergique pinceau de Tacite, intéressent par le coloris, par la variété et ( ...

) par la nouveauté.

( ...

)On lui trouve toujours un goût épuré et formé par les grands modèles.

» Borelli , secrétaire général de l'académie de Berlin , cité par Jean Dessay.

1 coll.

Yiollet 2, 3 , 4 calligraph ies de M.

Otthoffer , Ordre européen des cheva liers de Gutenberg, Seraincourt, 1984 /B.

N.

- --------~' « Quand Rivarol entre dans la littérature, les grands écrivains qui avaient illustré le siècle étaient déjà morts ou allaient disparaître : c'était le tour des médiocres et des petits.

» Sainte-Beuve, cité par Jean Dutourd, dans L' Universalité de la langue française, présentation, Arléa, 1991.

RIVAROL \)2. »

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