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La diversité des langues est-elle un obstacle à l'entente entre les peuples ?

Publié le 08/04/2004

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La diversité des langues sous le signe de la malédiction.

On peut ici se référer à la Bible et plus particulièrement au passage de l'histoire de Babel. La diversité des langues est une punition infligée par Dieu aux hommes trop vaniteux de Babel. La diversité des langues annonce donc le chaos, la fin d'un ordre et l'impossibilité de l'harmonie. Avec la diversité des langues naît le brouhaha dépourvu de sens. C. La diversité des langues est une insulte à la fonction langagière. Après avoir insisté ici sur la distinction entre langue et langage, on peut souligner le fait que l'existence de plusieurs langues différentes (qui sont pourtant les réalisations et les matérialisations du langage) empêche, pour une part au moins, la fonction langagière de se concrétiser. C'est donc le moyen du langage - la langue - qui entrave le langage et sa fonction de communication.

  • a - les langues

 Système de communication et d’échange propre à une culture, une nation, avec une grammaire, une syntaxe, un vocabulaire spécifiques. La diversité des langues doit tout de suite conduire à prendre en compte l’unité et l’universalité du langage - mode humain de communication et de ses fonctions.  

  •  b - l'entente

 C’est un terme vague : entente ne signifie ni simplement communication ni, de manière plus positive, concorde. Il faut " entendre " les deux sens du terme : s’entendre, c’est communiquer mais aussi partager, s’accorder, se comprendre. Ainsi on peut communiquer sans pour autant se comprendre et s’accorder.    Enfin, un obstacle n’est pas une barrière, c’est-à-dire qu’il appelle un dépassement ou, si l’on préfère, il ne désigne pas une stricte impossibilité de fait.    Partons de ce simple constat : la diversité des langues n’empêche pas les peuples de contracter, de s’associer, de commercer, de collaborer. Elle n’est donc pas, à l’évidence, un obstacle ou alors les peuples ont appris à le surmonter.    Néanmoins, cela va-t-il beaucoup plus loin qu’une simple entente ? Conflits, litiges, contentieux sont fréquents. Est-ce donc un effet de la diversité des langues ? Si oui, faudrait-il penser à la supprimer ? Est-ce même pensable ?

« 3.

Mais les remèdes à la diversité des langues ne sont peut-être que des pis-aller. A.

La langue n'est pas un code neutre. Cependant, les remèdes envisagés pour réduire la diversité des langues ont quelque chose de naïf.

La langue estcertes le medium du langage, sa traduction, et il existe peut-être même, comme le prétend le linguiste NoamChomsky, une grammaire universelle et donc commune à toutes les langues (une unité de toutes les langues estalors envisageable).

Mais la langue ne fait pas que réaliser le langage: la langue modèle aussi la pensée.

On penseavant tout dans une langue (avant de penser avec le langage) et cette langue est faite de sons qui, parassonances, par jeux de mots, par contrepèteries même, si l'on veut, font résonner d'autres pensées que celles quela traduction prend en charge.

Une langue est aussi le reflet et le ciment d'une culture particulière que la traductionne peut pas toujours rendre pleinement. B.

La poésie échappe à la traduction. Vouloir faire abstraction du «corps» du langage (on désigne par là la langue) en croyant que l'on peut en donnerainsi tout l'esprit, c'est faire preuve d'une inconséquence que la tentative de traduction de la poésie met au jour demanière flagrante.

Comment traduire la phrase de Mallarmé: «Abolis bibelots d'inanité sonore» en une autre langue?La chose est impossible puisque l'on perd le son qui fait le sens.

L'exemple est paradigmatique: il ne cherche qu'àmontrer qu'il y a toujours perte dans la traduction et que l'entente ne peut que s'en trouver faussée. C.

L'entente entre les peuples n'est possible que par l'assomption du fait que la diversité des languesconstitue bien un obstacle. Dire quelque chose dans une langue, ce n'est pas simplement exprimer une pensée qui pourrait se dire de touteautre manière.

Dire est un acte, comme l'a montré John Austin, et les modalités de cet acte modifient parfoissubstantiellement le sens de ce dire.

Aussi, si une entente entre les peuples est possible, ce n'est que parl'acceptation d'une différence irréductible de l'autre qui parle une autre langue (on pourrait dire de l'autre qui vitdans un monde différent parce que modelé et construit par une autre langue).

En cette assomption de la différencese trouve peut-être l'unité du langage comme faculté libre d'exprimer librement une pensée. 1) L'analyse du sujet a - les langues Système de communication et d'échange propre à une culture, une nation, avec une grammaire, une syntaxe, unvocabulaire spécifiques.

La diversité des langues doit tout de suite conduire à prendre en compte l'unité etl'universalité du langage - mode humain de communication et de ses fonctions. b - l'entente C'est un terme vague : entente ne signifie ni simplement communication ni, de manière plus positive, concorde.

Ilfaut " entendre " les deux sens du terme : s'entendre, c'est communiquer mais aussi partager, s'accorder, secomprendre.

Ainsi on peut communiquer sans pour autant se comprendre et s'accorder. Enfin, un obstacle n'est pas une barrière, c'est-à-dire qu'il appelle un dépassement ou, si l'on préfère, il ne désignepas une stricte impossibilité de fait. Partons de ce simple constat : la diversité des langues n'empêche pas les peuples de contracter, de s'associer, decommercer, de collaborer.

Elle n'est donc pas, à l'évidence, un obstacle ou alors les peuples ont appris à lesurmonter. Néanmoins, cela va-t-il beaucoup plus loin qu'une simple entente ? Conflits, litiges, contentieux sont fréquents.

Est-ce donc un effet de la diversité des langues ? Si oui, faudrait-il penser à la supprimer ? Est-ce même pensable ?. »

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