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Doit-on satisfaire tous nos désirs ?

Publié le 16/03/2004

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Rejetant le puritanisme chrétien qui considère la satisfaction des désirs comme une faute, Gide, à l'instar des hédonistes, déclare au contraire que le plaisir et la jouissance sont les buts de la vie. L'homme, en tant que vivant, est fortement incliné à poursuivre des buts premiers, ceux qui sont induits par son corps : manger, boire, jouir de son corps sexué. Tout le pousse à chercher son bien-être, à désirer ce qui le favorise, à fuir ce qui lui apporte désagrément et douleur. C'est ce que l'hédonisme antique, qui affirmait que l'accès au bonheur passait nécessairement par le plaisir, avait compris. REFOULEMENT : Action par laquelle des pulsions ou désirs inconscients sont arrêtés, par la censure du surmoi, dans leur manifestions conscientes. Il est vain de refouler ses désirs. Libérer le désir Comme l'a découvert Freud, le refoulement des désirs est la cause des névroses. Renoncer à ses désirs est donc vain. Il faut soit les satisfaire, soit les sublimer dans des activités intellectuelles créatrices. SUBLIMATION : Capacité d'échanger le but sexuel et asocial d'une pulsion contre un autre but, qui n'est plus sexuel ou agressif, mais qui lui est psychiquement apparenté et socialement valorisé (création artistique, compétition sportive, etc.

« dans un pansexualisme.

Mais l'énergie érotique libérée deviendrait une force créatrice de culture.

[L'homme n'est pas un animal.

La vie sociale exige qu'il renonce à satisfaire tous ses désirs.

D'ailleurs comme le note Schopenhauer, le désir véhicule souffrance et illusion.] On doit renoncer aux désirs superflus,Ainsi pour Épicure, le plaisir ou la satisfaction du désir est un bien.

Mais s'il affirme que l'homme doit s'employerà rechercher le plaisir pour être heureux, il ne doit pas en faire la visée ultime ou le but de toutes ses actions.Le plaisir ne doit pas être recherché pour lui-même, mais seulement pour éviter la souffrance et avoir la paixde l'âme.

Le bonheur n'est pas le fruit de la luxure : « Ce ne sont pas les beuveries et les orgies continuelles,les jouissances des jeunes garçons et des femmes, les poissons et autres mets qu'offrent une table deluxueuse qui engendrent une vie heureuse, mais la raison vigilante qui recherche minutieusement les motifs dece qu'il faut choisir et de ce qu'il faut éviter et qui rejette les vaines opinions, grâce auxquelles le plus grandetrouble s'empare des âmes » (« Lettre à Ménécée »).Aussi Épicure distingue-t-il :• Les désirs naturels et nécessaires au bien-être du corps et de l'âme, qui s'appliquent aux objets susceptiblesde supprimer la douleur, tels la boisson qui étanche la soif ou la pain qui calme la faim.• Les désirs naturels et non nécessaires.

Les objets de ces derniers sont, par exemple, les mets délicats quipermettent de varier le plaisir.

Ces désirs ne sont naturels que pour autant qu'ils ne se transforment pas endébauche.

Ainsi, le désir sexuel est naturel à condition qu'il ne devienne pas « un appétit violent des plaisirssexuels assorti de fureur et de tourment ».• Les désirs ni naturels ni nécessaires qu'il faut refouler si l'on veut connaître la sérénité (désirs de gloire, derichesse, d'immortalité, ambition...).

Ces désirs sont de « vaines opinions » qui trouvent leur origine dans lacrainte de la mort, notamment.Épicure nous invite donc à mettre fin à tous les plaisirs non naturels et non nécessaires qui occasionnent leplus souvent des désagréments, des frustrations, qui freinent l'accès à l'ataraxie (absence de trouble ou dedouleur). Seuls les sauvages ne se restreignent pasL'animal, qui est sans conscience morale, s'efforce de satisfaire tous ses instincts.

L'enfant-roi refuse toutecontrariété et veut réaliser immédiatement tous ses désirs.

La vie en société, en revanche, exige de l'hommequ'il renonce à certaines envies.

On ne peut assaillir sexuellement la première personne qui nous plaît, nioccire le voisin parce qu'il nous dérange.

Freud dira: Si la culture a établi le commandement de ne pas tuer levoisin que l'on hait, qui nous fait obstacle et dont on convoite les biens, cela fut manifestement dans l'intérêtde la vie en commun des hommes qui, autrement, serait impraticable.»Pour sa part, Lévi-Strauss verra dans l'interdit du désir d'inceste le trait distinctif du passage de la nature à laculture.Où finit la nature ? Où commence la culture ?Dans « Les structures élémentaires de la parenté », Lévi-Strauss a tenté de répondre à cette doublequestion.La première méthode, dit-il, et la plus simple pour repérer ce qui est naturel en l'homme, consisterait à l'isolerun enfant nouveau-né, et à observer pendant les premiers jours de sa naissance.

Mais une telle approches'avère peu certaine parce qu'un enfant né est déjà un enfant conditionné.

Une partie du biologique à lanaissance est déjà fortement socialisé.

En particulier les conditions de vie de la mère pendant la périodeprécédant l'accouchement constituent des conditions sociales pouvant influer sur le développement del'enfant.

On ne peut donc espérer trouver chez l'homme l'illustration de comportement préculturel.La deuxième méthode consisterait à recréer ce qui est préculturel en l'animal.

Observons les insectes.

Queconstatons-nous ? Que les conduites essentielles à la survivance de l'individu et de l'espèce sont transmiseshéréditairement.

Les instincts, l'équipement anatomique sont tout.

Nulle trace de ce qu'on pourrait appeler «le modèle culturel universel » (langage, outil, institutions sociales, et système de valeurs esthétiques, moralesou religieuses).Tournons-nous alors vers les mammifères supérieurs.

Nous constatons qu'il n'existe, au niveau du langage, desoutils, des institutions, des valeurs que de pauvres esquisses, de simples ébauches.

Même les grands singes,dit Lévi-Strauss, sont décourageants à cet égard : « Aucun obstacle anatomique n'interdit au singe d'articulerles sons du langage, et même des ensembles syllabiques, on ne peut qu'être frappé davantage par sa totaleincapacité d'attribuer aux sons émis ou entendus le caractères de signes .

» Les recherches poursuivies cesdernières décennies montret, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut utiliser des outilsélémentaires et éventuellement en improviser », que « des relations temporaires de solidarité et desubordination peuvent apparaître et se défaire au sein d'un groupe donné » et enfin qu' « on peut se plaire àreconnaître dans certaines attitudes singulières l'esquisse de formes désintéressées d'activité ou decontemplation ».

Mais, ajoute Lévi-Strauss, « si tous ces phénomènes plaident par leur présence, ils sont plus. »

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