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Doit-on toujours se réjouir des progrès techniques ?

Publié le 26/08/2005

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Elle possède un aspect positif sûr. Il suffit de bien l'utiliser Elle permettrait en effet d'alléger d'une part le travail et donc, de libérer du temps pour le développement personnel de l'individu et ses forces qu'il investit dans le travail. Pour Nietzsche, le travail "consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour." (Aurore, 1880) D'autre part la technique peut permettre de fournir à tous les éléments nécessaires et à éliminer certaines catastrophes ou maladies,  permettant ainsi une égalité de tous. Mais pour cela, Bergson affirme qu'il revient à l'homme d'organiser le progrès technique et lui assigner les fins bénéfiques à l'homme." Dune manière générale, l'industrie ne s'est pas assez souciée de la plus ou moins grande importance des besoins à satisfaire. [...] On voudrait, ici comme ailleurs, une pensée centrale, organisatrice, qui [...]assignât aux machines leur place rationnelle, celle où elles peuvent rendre le plus grand service à l'humanité." Il ne faut en effet pas oublier que la technique à sa base, a pour but de permettre à l'homme de mieux vivre.

Qualifier de progrès la transformation graduelle d'une chose ou d'un état de la réalité ne préjuge pas du sens positif de la transformation évoquée : on peut parler du progrès d'une maladie. En réalité, le mot progrès désigne le plus souvent au mouvement d'un moins vers un plus. Ici l'expression "progrès technique" ,que ce dernier soit un bien pour l'humanité, renvoie seulement au développement des techniques, des machines.  Le mot "technique" est issu du grec technè qui désigne initialement tout savoir-faire permettant d'obtenir un résultat attendu. Englobant au départ la pratique artistique, ce savoir-faire vise plus précisément la production efficace de choses utiles pour l'homme. Il semble dans un premier temps que l'intelligence de l'homme soit elle-même technique et c'est ce qui permet à l'homme de survivre dans une nature hostile et de vivre mieux. Mais le développement des machines n'est-il pas une menace pour l'humanité? En effet, aujourd'hui il semble que beaucoup s'inquiètent des conséquences de ce progrès technique? Mais peut-on dire que le progrès technique a une valeur en lui-même? Ou est-ce l'utilisation, la direction que lui donne l'homme qui en fait sa valeur?

« améliore certes la vie de l'homme, lui donnant les moyens de se protéger, de manger, de produire les élémentsnécessaires à sa conservation, mais peut-on dire qu'elle apporte une amélioration à la nature humaine? 2.

La technique aliène l'homme à une logique utilitaire Rousseau a compris très vite que la technique ne se contentait pas demodifier notre manière de vivre mais encore nos manières de penser et desentir( voir Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ).

Pour le philosophe, il n'est pas certain que le progrès technique engendre un progrès dans les relations humaines et dans la civilisation.

Audébut du XXème, les espoirs engendrés par la technique ont été déçus .HansJonas affirme que" La promesse de la technique moderne s'est inversée enmenace" Celle-ci a provoqué des effets pervers.

Son accroissement a séparéet opposé travail intellectuel et manuel qui produit une ségrégation des individus, mouvement inverse de l'humanisation . De plus, les techniques par les contraintes qu'elles font peser sur lesindividus, donnent une vision purement utilitaire du monde dépourvue detranscendance, de dimensions symboliques, philosophiques.

La pensée nes'attache plus à la méditation, au recueillement, parce qu'infléchie par lesidées d'efficacité et d'utilité de la technique omniprésente."La technique met l'homme en péril, non seulement parce que les moyenstechniques rendent désormais possible une destruction de l'espèce humainetout entière, mais parce qu'elle menace de manière bien plus profonde,l'essence pensante de l'homme."( Alain Boutot, Heidegger ) La technique met aussi en péril l'équilibre de la nature.De plus, si pendant longtemps, l'entité homme été apparue située hors duchamp de la technique transformatrice, aujourd'hui celle-ci prend l'homme comme objet de son agir, comme le montre l'exemple des manipulations génétiques, cas extrême où l'homme pourraitmettre en péril sa propre essence.

3.

La technique a une valeur neutre, c'est à l'homme de faire sa valeur Mais il faut cependant voir qu'une technique est comme l'outil à la base "neutre" : seule l'idéologie qui la sous-tendl'oriente dans une direction ou dans un autre.

Sa valeur vient donc de l'usage qui en est décidé; si elle est malorientée, elle peut effectivement nuire à l'hommeMais d'une manière générale, la condamnation radicale de la technique paraît impossible.

Elle possède un aspectpositif sûr.

Il suffit de bien l'utiliser Elle permettrait en effet d'alléger d'une part le travail et donc, de libérer dutemps pour le développement personnel de l'individu et ses forces qu'il investit dans le travail.

Pour Nietzsche, letravail "consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à larêverie, aux soucis, à l'amour." (Aurore, 1880)D'autre part la technique peut permettre de fournir à tous les éléments nécessaires et à éliminer certainescatastrophes ou maladies, permettant ainsi une égalité de tous.

Mais pour cela, Bergson affirme qu'il revient à l'homme d'organiser le progrès technique et lui assigner les fins bénéfiques àl'homme." Dune manière générale, l'industrie ne s'est pas assez souciée de laplus ou moins grande importance des besoins à satisfaire.

[...] On voudrait, icicomme ailleurs, une pensée centrale, organisatrice, qui [...]assignât auxmachines leur place rationnelle, celle où elles peuvent rendre le plus grandservice à l'humanité."Il ne faut en effet pas oublier que la technique à sa base, a pour but depermettre à l'homme de mieux vivre.

Il s'agit alors de concevoir une techniquequi soit bel et bien dominée par l'homme.Dans Le Principe Responsabilité, Hans Jonas propose à ce sujet une analyse intéressante des nouveaux rapports entre l'homme et la nature.

Selon cetauteur, les progrès techniques accomplis par l'homme au cours de ces dernièresdécennies ont considérablement élargi le champ de la responsabilité humaine etnous obligent à reformuler les termes de notre éthique.

Les morales du passéétaient fondées sur la proximité et la réciprocité.

Elles conseillaient à l'homme dene pas nuire à son prochain ou de faire avec celui-ci comme on ferait enverssoi-même.

Mais les pouvoirs accrus acquis par l'homme du fait de sa puissancetechnique lui donnent aujourd'hui la possibilité de faire du mal à un être qui estfort éloigné de lui et à l'égard duquel ne peut se poser la question de laréciprocité: un homme qui n'existe pas encore, celui des générations à venir.Ainsi, selon Hans Jonas , devrions-nous repenser notre éthique de façon à l'adapter aux conditions présentes.

Il propose ainsi un nouvel impératif catégorique qui prendrait en compte notreresponsabilité à l'égard des hommes à venir.

Un impératif adapté au nouveau type de l'agir humain et qui s'adresseau nouveau type de sujets de l'agir s'énoncerait à peu près ainsi: « Agis de façon que les effets de ton actionsoient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur Terre »; ou pour l'exprimernégativement : « Agis de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future. »

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