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DON JUAN de MOZART

Publié le 15/10/2010

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opéra italien du XVIII ème siècle de Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)  

  • dramma giocoso (drame comique) en deux actes

  • titre original : Don Giovanni, ou Il Dissoluto punito (Le Débauché puni)

  • livret italien de Lorenzo da Ponte (d'après El Burlador de Sevilla de Tirso de Molina, et Dom Juan de Molière)

  • créé en 1787 à Prague

 

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« Acte I: - C'est la nuit.

Leporello (b), le valet de Don Giovanni (Don Juan), se plaint de sa dure condition, en attendant sonmaître qui poursuit une aventure galante.

Don Giovanni (bar) apparaît, poursuivi par Donna Anna (sop), chez qui ils'est introduit.

Provoqué en duel par le père d'Anna, le Commandeur de la cité (b), Don Giovanni le tue et s'enfuit.Don Ottavio (t), le fiancé d'Anna, lui jure de la venger. Dans une rue, Don Giovanni entend une femme qui crie son désespoir.

Attiré, il s'approche, mais reconnaîtDonna Elvira (sop), l'épouse qu'il a abandonnée, et s'enfuit.

Resté seul avec Elvira, Leporello déroule le«catalogue» des conquêtes de son maître. Le village s'apprête à célébrer les noces de Zerline (sop) et Masetto (b).

Don Giovanni fait la cour à Zerline enlui promettant le mariage.

Au moment où elle va céder, Donna Elvira apparaît et dissuade Zerline de suivre sonséducteur.

Zerline calme Masetto fou de rage. - Tous les personnages sont réunis dans un bal masqué.

Don Giovanni entraîne à nouveau Zerline.

On le surprend.

Ilaccuse alors Leporello et réussit à s'enfuir. Acte II: Le maître et le valet échangent leurs habits.

Elvire paraît à un balcon.

Don Giovanni fait chanter à Leporello déguisé une sérénade : elle se laisse abuser, tandis que Don Giovanni séduit la camériste d'Elvire, qui est aussi labonne amie de Leporello.

Masetto se fait rouer de coups par Don Giovanni déguisé.- On entoure le faux Don Giovanni (Leporello), qui se démasque et s'enfuit.

Elvire, qui aime encore son séducteur,renonce à sa vengeance.- Don Giovanni arrive en riant au cimetière, escorté par Leporello.

Une voix d'outre-tombe s'élève, celle de la statuedu Commandeur.

Sur l'ordre de Don Giovanni, Leporello tremblant invite le Commandeur à dîner.- Don Giovanni, attablé, reçoit la visite de la statue du Commandeur, qui lui demande par trois fois de se repentir.

Ilrefuse, et meurt dans les flammes.

Les autres personnages entonnent alors un choeur moralisateur. ANALYSE «l'opéra des opéras»Avec Don Juan, le thème de l'infidélité amoureuse, que l'on retrouve dans Les Noces de Figaro et Cosi fan tune,acquiert une dimension véritablement tragique.

Dans le mythe de Don Juan se croisent l'amour et la mort, le désir etla loi, l'individu et la société.

Le libertin n'est pas seulement un séducteur effréné mais un provocateur qui refuse dese plier à l'ordre social, moral, religieux, jusqu'à en mourir.

La mort, seule maîtresse digne du viveur, rôde sans cesseautour de lui, le frôlant dès son entrée sur scène (le duel avec le Commandeur), et finit par consumer dans sesflammes celui dont l'ardeur la défie.

Mozart profite de l'ambivalence du personnage pour transcender les conventionsde l'opera buffa.

Dans cet opéra qui combine le drame (dramma) avec la comédie (giocoso), le réalisme côtoie lesurnaturel, la gaieté la plus folle voisine avec la tragédie la plus sombre.

L'ouverture introduit cette dualité : aprèsun sombre andante, qui annonce le thème de la mort, associé aux apparitions du Commandeur, vient un allegrofringant qui traduit l'espèce de frénésie propre à Don Juan.

La construction de l'opéra est exemplaire, encadrant lacomédie par la tragédie.

A la scène grandiose et dépouillée de la mort du Commandeur au premier acte, fait écho, àla fin, la scène de la mort de Don Juan.Moins intellectuel que le Don Juan de Molière, le Don Giovanni de Mozart se signale par son rayonnement sensuel.Doté d'une énergie vitale hors du commun, capable de repérer les femmes à leur odeur («Mi pare sentir l'odor difemmina», Il me semble sentir une odeur de femme), c'est un jouisseur insatiable, un ogre toujours en quête defestins culinaires et érotiques : «Quelles bouchées !» s'effraie Leporello en le regardant manger.

Mozart insiste surson magnétisme.

Ainsi un des sommets de l'opéra est le célèbre duo d'amour entre Don Juan et Zerline au premieracte : «Là ci darem la mano» (Là tu me donneras la main).

En dehors de «l'air du champagne» au premier acte, quiest un hymne à l'ivresse amoureuse autant que spiritueuse, et de la ravissante sérénade à la camériste, leséducteur ne s'attarde guère à des arias.

Des récitatifs nerveux et expressifs le montrent d'abord homme d'action,toujours sur le qui-vive, et s'il participe à des ensembles, il manifeste sa marginalité en chantant toujours demanière décalée, à côté des autres.Portée à un degré plus haut encore que dans Les Noces de Figaro ou Cosi fan tune, l'osmose du tragique et ducomique donne à cette oeuvre une ambiguïté et une vie extraordinaires.

Le brio de l'opera buffa se justifie ici pleinement.

Le séducteur, qui organise sa vie comme une fête perpétuelle, imprime son rythme débridé à la musique.Don Juan contient des situations typiques de l'opera buffa, comme la scène où le jaloux (Masetto) se fait rosser par son rival déguisé, puis consoler par sa fiancée (Zerline).

La dimension métaphysique reste constamment masquéepar la bouffonnerie du ton : le valet Leporello (basso buffo, basse comique) est le personnage le plus présent sur scène.

Ses deux grands airs sont, au premier acte, «Notte et giorno fatigar (Nuit et jour se fatiguer), et surtout lefameux catalogue «Madamina» (Petite madame), où, seul devant Elvire, il détaille complaisamment les conquêtes deson maître, répétant, avec une grasse ironie, comme une rengaine: «Voi sapete qual che fa» (Vous savez ce qu'ilfait).

Ce personnage un peu vulgaire, peureux (en italien, Leporello signifie «petit lièvre»), fait rire même aux. »

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