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Que donne-t-on quand on donne sa parole ?

Publié le 27/02/2005

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En effet, pour le philosophe britannique J.L. Austin, certaines énonciations, c'est exécuter une action. Ici, la proposition "donner sa parole" ne constate pas, mais elle tend à accomplir quelque chose. Elle est performative : c'est un énoncé linguistique ayant pour fonction de faire. "Quand je dis, à la mairie ou à l'autel, etc "oui[je le veux], je ne fais pas un reportage d'un mariage, je me marie"( Quand dire, c'est faire, Austin)   2. Donner sa parole ne correspond à rien et n'oblige pas l'homme à se conduire comme il l'a dit Mais en définitive, que donne-t-on réellement quand on donne sa parole? Il semble que l'on ne donne pas grand chose. Déjà, donner dans cet expression se détourne de son sens originel, puisque l'on donne toujours sa parole, en vue d'obtenir quelque chose, ne serait-ce que la confiance de l'autre, en face de nous. Dès lors, il s'agit d'un échange.

On connaît tous le sens de l'expression "donner sa parole". Cela signifie en effet, dans le sens commun promettre quelque chose à quelqu'un, lui donner la certitude que l'on fera ce qu'on a dit. Et pourtant si on se penche plus précisément sur l'expression, celle-ci semble un petit peu plus complexe. En effet, qu'entend-on exactement par donner sa parole. Tout d'abord, il y a l'idée de donner qui est l'acte par lequel une personne( le donateur) se dépouille sans contrepartie d'un bien en faveur d'un autre( la donataire).  La parole, quant à elle, à bien sûr avoir avec le langage mais en est bien distincte. Si le langage est un système particulier de mots, de signes, la parole désigne l'acte individuel par lequel s'exerce la fonction du langage. Dès lors la parole appartient toujours à quelqu'un puisque elle est ce par quoi l'individu parle, exprime. Donner sa parole, c'est donc céder sans retour ce qui nous est propre? Mais que donne-t-on réellement? Cela est-il un gage de sincérité?

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