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Donner est-ce asservir ?

Publié le 04/03/2004

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Lorsque l'on reçoit un don, on se sent toujours obligé vis à vis du donneur. Le don apparaît pourtant comme un échange unilatéral, gratuit. Mais il met en place un rapport complexe : il demande une réciprocité d'une autre nature. Si ce n'est pas un autre don ultérieur, c'est au moins un sourire ou un sentiment que le donneur attend en retour. Par l'intermédiaire de l'objet, c'est donc le sujet que le donneur cherche à avoir. Dans ce sens, donner est asservir. Mais ce rapport est il nécessairement tyrannique? Ne peut il pas être le moyen de renforcer des relations lorsqu'il est consenti par tous les individus?

  • Problématique :
Le don apparaît comme un gain pour le receveur mais ne met il pas en place un rapport de dépendance vis à vis du donneur?

I : Donnant-donnant
Tout don exige un contre don
Principe de réciprocité
Les systèmes d'échanges

II : Être et avoir
La propriété et le propre
Économie de la volonté dans le don
Générosité et tyrannie

III : Partage et don gratuit
Partage consenti
Don gratuit?

« 1. manifeste notre liberté au sein de l'objet.

L'objet qui nous appartient est l'extension mondaine de notre volonté,c'est par la propriété que le monde est sous notre volonté et nous obéit. La propriété est donc la forme objective de notre personnalité, elle exprime objectivement ce qui nous est propresubjectivement comme l'empreinte de notre volonté dans le monde. Économie de la volonté dans le don 2. Dans le don, c'est le donneur qui décide de l'objet.

Il y a donc une aliénation à recevoir un don par ce que l'on faitpropre à soi ce qui est propre à la volonté d'un autre.

Donner c'est asservir puisque c'est plier la volonté d'un autresous sa forme objective à la sienne en décidant de la propriété de l'autre. Générosité et tyrannie 3. La générosité n'est donc pas un sentiment désintéressé mais au fond c'est le goût de s'asservir l'autre.

On dénoncesouvent chez les philanthropes la motivation de la gloire, d'entrer dans l'histoire pour leur générosité exceptionnelle.Kant explique que le don comme pratique désintéressée est tout à fait impossible.

Il va même jusqu'à soutenir quetoute action désintéressée est impossible.

En effet, il montre qu'un acte désintéressé voudrait que le donateur nese rende même pas compte qu'il fait un acte désintéressé, car le moindre petit plaisir ou la moindre petite joie quel'on ressentirait après un don de bienveillance serait déjà un intérêt que nous trouverions dans ce don.

Ainsi l'actedésintéressé pour Kant, est acte dans lequel celui qui reçoit est heureux, et celui qui donne ne ressent rien, etsurtout ne reçoit rien.

En effet, il suffirait que celui qui reçoit remercie celui qui donne pour que le don devienneintéressé : le donateur ayant reçu quelque chose en échange.

Un acte désintéressé est tout à fait impossible etquand bien même il arriverait, personne ne le saurait, car sinon il deviendrait intéressé. III : Partage et don gratuit Partage consenti 1. Le don perd de sa tyrannie au sein d'une communauté qui consent au partage mutuel.

Il est bien plus facile de faireun cadeau en retour au cadeau d'un ami que d'un inconnu.

Des communautés sont fondées autour d'un partageconsenti des objets ou des capitaux : amis, familles, mutuelles...

Au sein de ces communautés, le contre don n'estpas un problème. Don gratuit? 2. Il existe un don gratuit comme la charité qui ne demande rien en retour.

On dit par exemple que la charité estmotivée au fond par la croyance en une récompense dans une vie future ou par la volonté de se donner bonneconscience...

Mais c'est parfois simplement par sympathie ou par bonnes dispositions que l'on donne, sans demandede retour du receveur mais par une générosité gratuite qui peut être fondée par exemple sur un désir d'aider lasociété.

Ce genre de don gratuit nécessite une certain luxe : il faut être libéré du besoin pour donner sans arrièrepensée.

C'est le cas par exemple lorsque l'on donne des anciennes affaires : vêtements, livres, meubles...

Ce donest gratuit psychologiquement : le donneur n'exige rien en retour, mais il asservit l'autre en mettant en place unsystème d'échanges dans lequel ceux qui n'ont rien dépendent de la volonté des possédants. Conclusion : Le don asservit en tant qu'il enferme dans un système d'échanges et qu'il plie l'autre à notre volonté.

Mais dans unecommunauté, le don peut renforcer les liens et le partage peut être librement consenti.. »

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