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Donner pour recevoir, est-ce le principe de tout échange ?

Publié le 24/01/2004

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Dès lors, l'échange semble toujours impliquer une réciprocité : on donne pour recevoir, comme dans l'échange de marchandises.  Cette réciprocité paraît alors constituer le principe de l'échange, c'est-à-dire sa cause unique, nécessaire et suffisante. Pourtant, l'échange n'est pas limité à l'échange marchand : on peut échanger des paroles, des pensées. Dans ce cas, la réciprocité est-elle réellement au principe de l'échange ? Donne-t-on pour recevoir en retour ? Mais s'agit-il encore d'un échange à proprement parler ? Le sujet invite ainsi à s'interroger sur le paradoxe d'un échange sans réciprocité, autrement dit d'un échange qui cesse d'en être un.      I) La réciprocité au principe de tout échange.    1 - L'échange de biens  Comme le montre Smith dans La Richesse des Nations, l'échange de biens est lié à la division du travail. Les produits du travail sont échangés pour que l'ensemble de la société subsiste et satisfasse ses besoins.

Remarque importante :  Le sujet contient un présupposé, d'après lequel, donner pour recevoir serait au principe de quelques échanges. Celui-ci doit être justifié et remis en question au cours du devoir.   L'ANALYSE DU PROBLÈME    La notion d'échange renvoie d'abord à l'ensemble des activités sociales au cours desquelles des biens sont donnés contre d'autres biens. Dès lors, l'échange semble toujours impliquer une réciprocité : on donne pour recevoir, comme dans l'échange de marchandises.  Cette réciprocité paraît alors constituer le principe de l'échange, c'est-à-dire sa cause unique, nécessaire et suffisante. Pourtant, l'échange n'est pas limité à l'échange marchand : on peut échanger des paroles, des pensées. Dans ce cas, la réciprocité est-elle réellement au principe de l'échange ? Donne-t-on pour recevoir en retour ? Mais s'agit-il encore d'un échange à proprement parler ? Le sujet invite ainsi à s'interroger sur le paradoxe d'un échange sans réciprocité, autrement dit d'un échange qui cesse d'en être un.

« 2) Une réciprocité universelle ? 1 - Un échange désintéressé. Pourtant, dire que l'on donne pour recevoir revient à affirmer que l'échange obéit nécessairement à un intérêt.

C'estbien le cas dans l'échange de biens matériels, mais ceux-ci ne constituent pas la totalité des échanges entreindividus.

que d'une tradition ethnographique et muséographique française encore balbutiante.

Dans cette vastefresque comparative, Lévi-Strauss s'essaie à réunir sous un schème explicatif unique la mosaïque hétéroclite descomportements matrimoniaux observés dans les sociétés humaines.

Dans le célèbre ouvrage Structure élémentaire de la parenté oppose, dans les premiers chapitres, l'universalité des phénomènes naturels à la diversité caractéristique des faits culturels, il s'interroge sur la position ambivalente de cette règle - aux frontièresfluctuantes et néanmoins universelle - qu'est la prohibition de l'inceste.

Loin des théories physiologiques oupsychologiques de l'époque, Lévi-Strauss revendique une vision proprement sociologique du phénomène, considérécomme spécifiquement humain (il nuancera cette position par la suite) ; il décèle dans cette prohibition le modus operandi fondant la transition entre deux ordres, les faits de nature et les faits de culture.

Là où tous les aspects de la filiation biologique sont naturellement déterminés, l'alliance ne l'est que partiellement.

Elle répond certes àl'exigence universelle qui préside à l'union des sexes mais témoigne aussi de « l'indifférence de la nature » quant auxmodalités du choix des partenaires : « la nature impose l'alliance sans la déterminer ».

Cette « forme vide » que lesautres espèces laissent béante, Homo sapiens sapiens va, toujours et partout, la combler, l'investir de ces règles culturelles qui définissent les interdits incestueux.

Ces derniers ne sont à leur tour, pour l'auteur, que l'expressionnégative d'une obligation positive fondamentale : celle de l'échange.

S'interdire l'accès aux femmes de son groupec'est s'obliger à épouser celles d'autres familles et à céder les premières ; cet échange seul permet d'établir unerelation durable entre des groupements humains autrement voués à l'isolement et au conflit.

À ce titre, lesstructures élémentaires apparaissent exemplaires ; elles ne se satisfont pas, contrairement aux structurescomplexes, d'une simple règle négative qui définit les interdits, mais lui associent une règle positive de déterminationdu conjoint.

La suite de la démonstration examine les modalités de ces échanges et emprunte ses exemples auxsociétés aborigènes d'Australie, puis, dans la seconde partie de l'œuvre, à celles de l'Asie du Sud, de la Chine et del'Inde.

Lévi-Strauss distingue ici deux grands modèles : l'échange restreint et l'échange généralisé.

La premièreformule témoigne d'une volonté de réciprocité immédiate : on échange une femme contre une femme entre deuxgroupes de partenaires.

L'échange généralisé suppose pour sa part au moins trois unités échangistes (ou seulementdeux groupes si le retour est différé dans le temps) et établit une distinction entre « preneurs » et « donneurs » defemmes.

La conclusion de l'étude ouvre alors sur la vaste question de la transition des structures élémentaires auxstructures complexes.

Ainsi, l'échange des savoirs obéit à une fin proprement désintéressée : la culture comme finen soi.

2 - Donner et recevoir ne sont pas des fins en soi. Durkheim insiste ainsi, dans De la division du travail social , sur l'idée que l'échange n'est pas une fin en soi mais doit servir des fins plus hautes que l'intérêt : la cohésion de la société et le progrès.

Dès lors, donner et recevoir nepeuvent être les seuls principes de l'échange : celui-ci doit obéir à d'autres fins. 3) un présupposé contestable.

On peut d'ailleurs se demander, comme le suppose le sujet, si donner pour recevoir est bien au principe de quelqueéchange.

En effet, la réciprocité n'est peut-être que l'effet des échanges et non leur cause : ainsi, l'échange debiens a pour motif la survie de la société ; l'échange de cadeaux, le maintien des liens sociaux et familiaux.

La réciprocité n'est donc que la face visible des échanges et non leur cause . Conclusion.

Il convient donc de prendre toute la dimension de ce qu'est l'échange dans toutes ses dimensions et non simplementéconomiques.

Il est difficile de se représenter ce qui est cause et ce qui est effet dans l'échange car la sociétéhumaine est notre seule réalité qui a toujours exister en même temps que nous.

Le don et la réception du don, et lecontre-don sont certainement tellement intriqués, car il n'y a pas de société sans réciprocité et sans échange.. »

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