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A-t-on le droit de se contredire ?

Publié le 30/01/2004

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droit
Dans l'homme se rejoignent les contraires, et la contradiction est surmontée, rendue possible dans un ordre supérieur.   -          Hors de la logique du seul monde humain, où la contradiction est inacceptable, il existe une autre logique, où la contradiction n'est pas une erreur, où elle est réalisable, où elle n'est qu'une étape dans le cheminement d'une pensée. Il faut voir dans quelle mesure la contradiction est un droit précieux pour l'individu.   III. les contradictions existent dans l'homme, qui les surmonte.   -          La création du monde, selon La Genèse, fut en réalité une qualification contradictoire des choses : la terre et l'eau, la lumière et les ténèbres, le bien et le mal. Mais cette capacité de faire tenir côte à côte des contradictions est une prérogative divine, en aucun cas l'homme ne doit tenter de parvenir à ce type de connaissance, sous peine de se voir exclu de l'Eden...   -          Nicolas de Cues a cherché à démontrer qu'en Dieu, de par sa volonté infinie, coïncident les opposés, qu'il n'y a pas de contradiction en lui. Sans se prévaloir d'une logique divine, l'homme peut en lui-même réunir des affects contraires, des jugements contradictoires, et dans une logique poétique, esthétique, psychologique, peut surmonter ces contradictions.   -          En philosophie des sciences, une énigme magnétique illustre cette problématique. Si l'on coupe un aimant en son milieu, on n'isole pas pour autant un pôle négatif et un positif, on obtient toujours deux éléments avec deux pôles opposés.

Lorsque l’on formule un jugement, on s’efforce de ne pas faire état de contradictions. Entendons par là que nous ne souhaitons pas faire une relation entre l’affirmation et la négation d’un même élément de connaissance. L’effort s’exprime à deux niveaux : ne pas contredire l’opinion commune, et ne pas se contredire. Mais, dans les deux situations, le rapport à la vérité est différent. Le jugement, structuré par une dialectique (il n’existe pas d’idée sans son contraire), est enclin à la contradiction, consciemment comme inconsciemment, par erreur ou volontairement. Face à l’opinion publique, la contradiction place à la marge, elle isole. Mais dans une logique personnelle, dans le développement d’une seule et même pensée, n’a-t-on pas le droit de se contredire ? Si dans un cadre logique strictement rationnel, la contradiction est un écueil à éviter, autrement formulée la contradiction n’est-elle pas souhaitable ? Se contredire, serait-ce la preuve d’une infinie liberté ?

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