Devoir de Philosophie

Le droit doit-il être juste ?

Publié le 02/02/2004

Extrait du document

droit
Seule la force met tout le monde d'accord ! « La justice est sujette à dispute, remarque Pascal. La force est très reconnaissable et sans dispute. [...] Et ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. » « Plaisante justice, ajoute-t-il, qu'une rivière borne ! », dont les lois changent au passage des frontières et selon le caprice des puissants. Si tout droit est le fruit d'une décision arbitraire, si le bon plaisir du souverain fait force de loi, peut-on en effet encore parler de droit et de justice ? Débat et enjeu Droit et justice sont nécessaires Certes, le droit et la justice sont socialement utiles : sans la « substitution de la puissance collective à la force individuelle » note Freud, la vie en commun serait impossible. En effet, sans le droit institué par une puissance commune, les libertés individuelles se détruiraient mutuellement : ce serait la guerre de tous contre tous, la violence pré-sociale de l'état de nature 13. Le droit, et la justice qui l'applique, sont donc indispensables à toute vie sociale : ils garantissent les libertés en les limitant. L'exigence d'égalité Admettrons-nous cependant qu'« il vaut mieux une injustice qu'un désordre » (Goethe) ?
droit

« Droit et justice sont nécessaires Certes, le droit et la justice sont socialement utiles : sans la « substitution de la puissance collective à la forceindividuelle » note Freud, la vie en commun serait impossible.

En effet, sans le droit institué par une puissancecommune, les libertés individuelles se détruiraient mutuellement : ce serait la guerre de tous contre tous, la violencepré-sociale de l'état de nature 13.

Le droit, et la justice qui l'applique, sont donc indispensables à toute vie sociale : ils garantissent les libertés en les limitant. L'exigence d'égalité Admettrons-nous cependant qu'« il vaut mieux une injustice qu'un désordre » (Goethe) ? Serions-nous vraimentjustes si nous nous conformions à des lois injustes ? Non, car la justice n'est pas seulement la conformité au droit.Elle est d'abord une vertu : c'est l'exigence morale de respecter l'égalité des êtres humains .

« Le juste, écrit Aristote, est ce qui est conforme à la loi et ce qui respecte l'égalité, et l'injuste est ce qui est contraire à la loi etce qui manque à l'égalité ».

En effet, « celui qui commet une injustice a plus que sa part [...], et celui qui la subitmoins que sa part.

» Le juste, au contraire, est celui qui ne se met au-dessus ni des lois ni des autres. De la justice à l'amitié C'est que le moi, comme le dit Pascal, est « l'injuste en soi, en ce qu'il se fait centre de tout 16 ».

La justice exige de surmonter notre égoïsme premier, et s'accomplit pour cela dans l'amitié : « Amis, on n'a que faire de la justice ;justes, on a encore besoin de l'amitié », rappelle Aristote. L'équité : l'esprit et la lettre Mais comment concevoir et appliquer justement l'égalité ? Aristote nous rappelle qu'il n'y a pas, en la matière, deprocédure mécanique : le juge doit être capable de justice, c'est-à-dire d' équité .

« L'équitable, tout en étant juste, n'est pas le juste selon la loi, mais un correctif de la justice légale », car la justice exige d'adapter la généralité de la loi à la particularité des cas concrets.

Il faut savoir interpréter l'esprit de la loi à travers sa lettre et trouver ainsi le juste milieu (médiété) entre les positions extrêmes. La justice en trois sens Résumons : la justice est soit la norme du droit , soit la conformité au droit , soit enfin l' institution qui applique le droit .

1) La justice comme norme ou valeur, c'est l'exigence de rendre à chacun ce qui lui est dû, avec impartialité et équité ; c'est alors une vertu morale.

2) La justice comme conformité, c'est la conformité de ce qui est (le fait) àce qui doit être, c'est-à-dire la conformité de la réalité au droit, soit positif (justice légale), soit naturel (justicelégitime).

3) La justice comme institution, c'est le pouvoir judiciaire (avec ses tribunaux, ses magistrats...), dontl'idéal doit être de conformer les faits à la justice comme valeur, et non pas seulement de maintenir l'ordre.Tout droit positif s'offre donc à la conscience morale qui, au nom de valeurs jugées supérieures (notamment la justice), en évalue la légitimité.

La critique des législations effectives peut s'appuyer sur l'idée d'un droit naturel,certes problématique et diversement entendue.

Cet idéal manifeste cependant toujours ce doute sur le droit qui,selon Alain, définit la justice.

Le droit est toujours une conquête sur la violence des faits. LE DROIT COMME REEL.

LE DROIT COMME IDEAL. A) Droit positif et droit idéal. En ce qui concerne le droit positif, la question de son origine est relativement simple : les règles juridiques ont uneexistence dans la mesure où elles ont fait l'objet d'un acte humain d'institution, effectué par un organe compétent,l'autorité législative.

Le droit positif est donc une construction artificielle, il varie d'un Etat à l'autre, et aussi d'uneépoque à l'autre, car des lois peuvent être abrogées, des lois nouvelles adoptées; il est relatif.En ce qui concerne le droit idéal, la réponse est moins simple.

Puisqu'il s'agit d'idéal, il ne saurait y avoir d'institutionà proprement parler ; il vaut mieux considérer que ce droit découle de ce qu'en termes platoniciens on pourraitappeler l'idée de juste, et qu'il fixe un programme au législateur : instituer une juridiction positive qui soit la moinséloignée possible de l'idée du Juste, ou réformer la législation existante, pour la rapprocher de cet idéal.

Certainsestiment toutefois qu'il existe un droit idéal d'institution naturelle.Il importe en tous cas de savoir dans quel rapport l'un à l'autre se trouvent droit positif et droit idéal ou naturel, afinde déterminer des deux variétés de droit laquelle constitue le droit par excellence, et donc la nature du fondement,institutionnel ou idéal (naturel), du droit. B) L'idéalisme juridique.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles