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LE DROIT A LA LIBERTE EST-IL SANS LIMITE ?

Publié le 25/03/2004

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Il désigne le degré d'indépendance de l'individu à l'égard du groupe auquel il appartient - mais degré souhaitable dès lors que  « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. » (Art 4. Déclaration de 1789). 4° Dans le sens psychologique et moral la liberté  se rapproche de l'autonomie, de la responsabilité et de la réflexion. Elle se distingue de l'inconscience et de l'insouciance. 5° Elle se distingue aussi des passions, dès lors qu'elle est exercice de la raison. Elle devient de fait normative. 6° La liberté se dégage aussi du déterminisme dès lors qu'elle est libre arbitre et que le sujet seul est cause de son action. 7° La dernière acception est proprement kantienne - c'est ce qu'on appelle la liberté intelligible qui souligne que l'explication complète de tout phénomène est double : phénoménale ( tout phénomène doit être rattaché à des phénomènes antérieurs), mais aussi intelligible (les phénomènes ont des causes intemporelles qui ne sont pas des phénomènes - leur rapport à ces causes constitue la liberté.   Limite : Géographiquement tout du moins spatialement, la limite est le point, la ligne ou la surface qui marque la séparation entre deux territoires.

La liberté au sens courant du terme est ce qu'on appelle la licence, autrement dit le droit de faire ce qu'on veut, tout ce qu'on veut – le fameux « je fais ce que je veux de toutes façons « ; le « toutes façons « soulignant le caractère illimité de la liberté. Ainsi poser la question : « le droit à la liberté est-il sans limite ? « ne va pas de soi. Poser cette question remet directement en question notre conception habituelle, tout du moins primitive de la liberté. La question en elle-même est une aporie (problème) : liberté et limites semblent de façon courante ne pas aller de paire. Cependant au regard de la polysémie du terme « liberté «, on voit que l'opposition entre liberté et limite n'est pas si radicale que cela – il va donc falloir nuancer. Si la réponse instinctive de tout un chacun serait de répondre : oui, le droit à  la liberté est sans limite, il va falloir dépasser cette immédiateté. Notons cependant que la question n'est pas la liberté est-elle sans limite, mais bien le droit à la liberté est-il sans limite. Nous allons donc devoir nous lancer dans une distinction conceptuelle entre le droit et le fait, entre droits et devoirs. Dans quelle mesure peut-on dépasser les deux contradictions apparentes constitutives de notre sujet ? La contradiction entre liberté et limites ainsi qu'entre droit et illimité dès lors qu'un droit est nécessairement limité par un devoir ou un autre droit ?

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« La liberté licence – une liberté de facto illimitée ? I. 1.

La liberté primitivement : ce n'est pas être contraint Cette opposition originaire de la liberté et de la contrainte ou voire même de l'esclavage est manifeste àl'époque de la Grèce antique.

Il y avait les hommes libres et les autres : métèques, esclaves...

L'hommelibre est donc celui qui n'est pas contraint, esclave d'un autre homme, celui qui se détermine lui-même,qui fait ce qui lui plaît.

En effet primitivement la liberté consiste dans le fait de faire ce qu'on veut.C'est ainsi que le prisonnier est privé de liberté : il n'a plus le droit de sortir, de faire ce qu'il entend.Quand il sort, on dit qu'il fait à nouveau l'expérience de la liberté.

Néanmoins cette définition primitivede la liberté que l'on qualifie de « licence » n'est qu'une pâle copie de la liberté 2.

Remise en question de la « liberté-licence » PLATON, Gorgias et République principalement.

Dans ces deux dialogues, Platon associe la liberté à la maîtrise par l'esprit (le nous ) des passions, des désirs.

On le voit cette conception de la liberté se distingue radicalement de la liberté-licence.

Platon en est conscient.

Ainsi il décrit le tyran, homme quise croit le plus libre de tous dès lors qu'il réalise tous ses désirs au gré de son humeur, comme étantcelui qui est le moins libre de tous.

Dès lors que la liberté est ordre, commandement du nous sur les désirs, et que chez le tyran l'ordre est inversé, le tyran n'est absolument pas libre.

Ainsi on peut penserau film Le dictateur de Charlie Chaplin ou bien au texte der Diktator de Thomas Bernhard qui soulignent bien que le dictateur loin d'être libre est dépendant des gens qui l'entourent au point que cetteentourage peut lui faire tout perdre même la vie. * Deux textes à l'appui de la critique de cette forme dévoyée de la liberté : SPINOZA, L'Ethique « Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que leshommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les déterminent.

Un enfant croitlibrement appéter le lait, un jeune garçon irrité vouloir se venger et, s'il est poltron, vouloir fuir.

Univrogne croit dire par un libre décret de son âme ce qu'ensuite, revenu à la sobriété, il aurait voulutaire.

De même un délirant, un bavard, et bien d'autres de même farine, croient agir par un libre décretde l'âme et non se laisser contraindre ». NIETZSCHE, « Aussi longtemps que nous ne nous sentons pas dépendre de quoi que ce soit, nous nous estimonsindépendants : sophisme qui montre combien l'homme est orgueilleux et despotique.

Car il admet iciqu'en toutes circonstances il remarquerait et reconnaîtrait sa dépendance dès qu'il la subirait, sonpostulat étant qu'il vit habituellement dans l'indépendance et qu'il éprouverait aussitôt unecontradiction dans ses sentiments s'il venait exceptionnellement à la perdre.

» Le droit à la liberté : une limitation de la liberté licence ? II. 1.

La liberté primitive est moins liberté qu'indépendance. ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'origine parmi les hommes Dans le 2 nd Discours, Rousseau souligne que cette liberté primitive est moins liberté qu'indépendance. Rousseau ne cesse de dire que le sauvage de l'état de nature était indépendant, solitaire.

« Voilà lesfunestes garants que la plupart de nos maux sont notre propre ouvrage, et que nous les aurionspresque tous évités, en conservant la manière de vivre simple, uniforme, et solitaire qui nous était prescrite par la nature .

» ( nous soulignons dans le texte) Cependant cette indépendance, cet état de solitude pour des raisons contingentes ( catastrophe naturelle, changements de climats) nepeut pas durer ; dès lors il y a regroupement successif. 2.

Quand les « libertés licences » nécessitent de passer à une authentique liberté – la liberté de droit etnon plus de fait. L'invention des arts (agriculture et métallurgie) entraîne la sédentarisation des familles et latransformation de l'inégalité naturelle en inégalité économique.

D'où l'avènement d'un état de guerre néde la propriété, du conflit entre le droit de premier occupant et le droit du plus fort.

Ce sont dans cesconditions que les « libertés licence » individuelles s'affrontent et qu'il est nécessaire de passer à uneautre forme de la liberté, la liberté institutionnalisée, la liberté de droit.

Le droit se substitue au fait. 3.

Le droit à la liberté à la fois limitateur de la liberté licence mais droit illimité à la liberté. »

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