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Le droit peut-il être indépendant de la morale ?

Publié le 16/03/2004

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droit

Vaut-il mieux subir l'injustice que la commettre ? Pour Socrate, la justice est une valeur absolue. Elle est pour lui le bien et la vertu par excellence. Glaucon propose ici de définir la justice non comme une fin, mais comme un moyen. Elle n'a donc qu'une valeur relative. Il oppose la nature et la loi. Par nature, l'injustice est préférable. Par la loi, la justice est préférable.

Le droit a un fondement objectif et logique: objectif parce qu'il est antérieur à l'homme, et logique parce qu'il repose sur une relation de réciprocité entre les citoyens. C'est mutuellement que nous apprenons à être libres.

MAIS...

Aucun droit ni aucune loi ne peuvent être dits absolus. La morale en constitue le contenu et la motivation. Le droit vise en effet le respect et le maintien d'un bien général, comme la conservation de la vie, de notre corps et de la propriété.

droit

« subie : ce serait folie de sa part.

Voilà donc, Socrate, quelle est la nature de la justice, et l'origine qu'on luidonne.

» Platon, La République, livre 2, 358d/359b.

Traduction Chambry. Vaut-il mieux subir l'injustice que la commettre ? Pour Socrate , la justice est une valeur absolue.

Elle est pour lui le bien et la vertu par excellence.

Glaucon propose ici de définir la justice non comme une fin, mais comme un moyen.

Elle n'a donc qu'une valeur relative.

Il oppose la nature et la loi.

Par nature, l'injustice estpréférable.

Par la loi, la justice est préférable.

Ce changement s'explique par le fait que les hommes ont fait uncalcul.

Avant l'établissement de toute loi, le risque de subir l'injustice étant supérieur à l'occasion de pouvoirla commettre dans la majorité des cas, les hommes s'entendent entre eux et établissent une convention parlaquelle ils se protègent de l'injustice subie et renoncent à l'injustice commise. La justice n'est donc pas naturelle.

Elle résulte d'une institution, d'un contrat.

C'est sur la loi qu'il fauts'appuyer pour la faire exister, et non sur la nature . Le droit repose sur le respect de la personneSi le droit n'est pas seulement théorique, mais également pratique, il doit alors appliquer un principe qui leprécède: ce principe est le respect d'autrui.

Selon Kant, «Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussibien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamaissimplement comme un moyen.» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs (1785). • L'impératif catégorique de Kant est distinct du commandement christique quant à son fondement.

En effet lecommandement d'amour du Christ vient de l'extérieur et est fondé sur un commandement antérieur qui prescritl'obéissance inconditionnelle au Christ.

L'impératif kantien vient, lui, de la raison.

C'est en nous-mêmes quenous le trouvons, comme une structure de notre propre esprit, qui fonde notre moralité.• Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que nous soyons contraints à nous y plier, mais il est en nouscomme une règle selon laquelle nous pouvons mesurer si nos actions sont morales ou non (d'où la «mauvaiseconscience»).• Il se distingue aussi par sa portée.

En effet, traiter les autres «comme une fin» ne signifie pasnécessairement les «aimer».

C'est à la fois moins exigeant, car il s'agit «seulement» de les respecter, enreconnaissant en eux la dignité humaine.

Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respect mêmequand on n'aime pas! C'est là que le «devoir» est ressenti comme tel. Le droit est le reflet de la justiceLe droit absolu n'existe pas.

Nous avons toujours affaire au droit de commettre un acte ou au droit de ne pasle commettre.

Il s'agit de rendre la réalité sociale conforme à un certain idéal de la justice.

Pour Alain, «ledroit n'est pas le fait».

Il est «un système de contrainte (...) fondé sur la coutume» [Les Dieux).

Le droitprescrit ce que la justice dicte.

[] Pour Fichte, la morale ne peut en aucun cas fonder le droit, car elle ne repose, en elle-même, sur aucunenécessité.

Seul le droit nous contraint.

Mais cela n'empêche pas la morale de dépendre du droit.

Selon lephilosophe allemand, c'est le droit qui constitue le point de départ de la morale, et non l'inverse.

Pour lui, ledroit est le domaine où les volontés humaines, encore attachées aux besoins et aux intérêts matériels,s'accomplissent de manière légitime; tandis que la morale- est plus du domaine de la conscience et de laspiritualité.

Le droit n'est donc que l'esquisse de la morale, une sorte de morale de première nécessité,pratique et sommaire, indispensable pour régir, dans un premier temps, les rapports des hommes entre eux.Néanmoins, on peut se demander au nom de quoi on peut poser que les rapports entre les hommes doiventêtre réglementés.

Lorsqu'on dit que le droit sert à garantir la liberté individuelle, ne se fonde-t-on pas sur unjugement de valeur - la liberté est une bonne chose - qui est un jugement moral? Pour un esprit d'aujourd'hui,il paraît donc évident que c'est la morale qui fonde le droit.. »

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