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Le droit peut-il se passer de la morale ?

Publié le 16/03/2004

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droit

Définir l'obligation n'est pas aisé. Elle se distingue de la règle d'habitude : l'une et l'autre font apparaître un comportement régulier, mais seule l'obligation donne à l'individu le sentiment de devoir se conformer à ce comportement. Pour illustrer cette pensée, Kant prend un exemple concret du quotidien. Il s'agit de comparer l'attitude de trois commerçants face à la loi et à la morale. 1er commerçant : un enfant vient acheter un produit dans son magasin. Le commerçant profitant de sa naïveté ne lui rend pas toute la monnaie. Ce commerçant est donc sans foi ni loi. 2ème commerçant : même situation ; mais à l'inverse le commerçant rend toute la monnaie à l'enfant. Cependant ce que Kant souligne ici, c'est la raison de son acte. Le commerçant est honnête mais par pur intérêt personnel.

Si l’interdépendance de ces deux notions  apparaît comme évidente dans ce sujet, c’est qu’il est possible de les relier par de nombreuses autres notions intermédiaires.  En effet, les notions de devoir, de justice, de respect, de personne... sont autant de ponts qui invitent à penser ensemble le droit et la morale. Ce rapprochement comprend toutefois une limite quant à l’origine de ces deux notions. Le droit, considéré comme permission de faire quelque chose ou comme ensemble de lois, est directement issu d’une société. La seule forme qu’il puisse revêtir hors de toute société, le droit du plus fort,  serait d’ailleurs ce qui le détruirait. C’est ainsi dans le cadre de la constitution d’une société civile que le droit apparaît comme structure sociale et, le plus souvent, comme contrat. Son « horizon « est donc pleinement historique et vise à instituer durablement une société à travers le temps. La morale, à l’inverse, possède une « verticalité « propre. Elle se présente comme un fait de la conscience, exprimant un devoir-être, qui se préoccupe peu des situations particulières.  Or, si la morale comporte bien des valeurs que le droit lui emprunte, ce dernier peut-il s’en émanciper au point de créer son système de valeurs propres ? Une société de droit a-t-elle nécessairement besoin d’une transcendance qui la fonde ?  

  • I) Le droit est issu de la raison.

a) Le droit doit présider à toute action. b) Le droit est la condition de la société et de la liberté. c) Le droit a une fonction pédagogique et citoyenne.

  • II) Le droit dérive de la morale.

a) Le droit est une convention sociale. b) Le droit repose sur le respect de la personne. c) Le droit est le reflet de la justice.

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droit

« médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pour leurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sont d'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté saitqu'elle doit s'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifs catégoriques s'imposeront àn'importe quelle volonté particulière.

Ils se caractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fondqu'un seul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : «Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».De cette formule, Kant en déduit trois autres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre,toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» Troisième partie : Où le droit n'est pas la morale La morale n'est pas la loi et la loi n'est pas la morale.

Seulement, ces deux notions interagissent entre elles.

Il fautdonc distinguer ces deux notions tout en voyant qu'elles possèdent toutes deux la même spécificité, elles sontconstituées de lois.

Seuls les sujets ayant des lois morales en adéquation avec les lois du droit peuvent vivre enliberté, en paix.

Kant, Projet de paix perpétuelle : « La vraie politique ne peut faire un pas sans avoir auparavant rendu hommage à la morale.

Toute politique doit s'incliner devant le droit et c'est ainsi seulement qu'elle peutespérer d'arriver, quoique lentement, à un degré où elle brille d'un éclat durable ».

La morale et le droit sont doncdeux notions qui régissent le sujet, ses droits, et ses devoirs.

Ce sont elles qui permettent l'égalité, et la liberté.

Eneffet, un monde où les lois morales coexisteraient avec les lois du droit en se complétant serait un monde de paixcar chacun se verrait obéir à une loi tout en la trouvant justifiée.

Ainsi la loi ne serait plus une contrainte. Conclusion : Le droit se passe de la morale dans nombreuses situations de la vie courante en ce qu'il est amené à légiférer sansexception, c'est ainsi que le vol dû à la simple nécessité est assimilé juridiquement au vol commis gratuitement : lasituation misérable ou précaire du voleur n'intervient que comme argument visant à tempérer une condamnation, ellen'empêche pas celle-ci.

Cependant, tout jugement, dans la mesure où il cherche à s'entourer de précautions, doits'éloigner de la force répressive pure et pouvoir s'étayer d'arguments qui trouvent leur relais auprès des intéresséssans quoi il apparaîtrait comme expression d'une brutalité injustifiable. Introduction : Si l'interdépendance de ces deux notions apparaît comme évidente dans ce sujet, c'est qu'il est possible de les relier par de nombreuses autres notions intermédiaires.

En effet, les notions de devoir, de justice, derespect, de personne...

sont autant de ponts qui invitent à penser ensemble le droit et la morale.

Ce rapprochementcomprend toutefois une limite quant à l'origine de ces deux notions.

Le droit, considéré comme permission de fairequelque chose ou comme ensemble de lois, est directement issu d'une société.

La seule forme qu'il puisse revêtirhors de toute société, le droit du plus fort, serait d'ailleurs ce qui le détruirait.

C'est ainsi dans le cadre de laconstitution d'une société civile que le droit apparaît comme structure sociale et, le plus souvent, comme contrat.Son « horizon » est donc pleinement historique et vise à instituer durablement une société à travers le temps.

Lamorale, à l'inverse, possède une « verticalité » propre.

Elle se présente comme un fait de la conscience, exprimantun devoir-être, qui se préoccupe peu des situations particulières.

Or, si la morale comporte bien des valeurs que ledroit lui emprunte, ce dernier peut-il s'en émanciper au point de créer son système de valeurs propres ? Une société. »

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