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Y a-t-il un droit du plus fort ?

Publié le 06/09/2004

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droit

Dans la vie en société, l'individu craint un pouvoir fort qui garantit sa sécurité mais qui lui demande une obéissance quasi absolue.Pour que ce passage de l'état de nature à la société puisse avoir lieu, il est donc nécessaire que soit mis fin à « la guerre de chacun contre chacun « par un contrat « de chacun avec chacun «.Dans le système de  Hobbes, comme cela se trouve chez certains prédécesseurs de Hobbes ou comme chez Rousseau, un contrat liant gouvernant et gouvernés. Le contrat Hobbesien est un contrat qui ne lie que les gouvernés entre eux. Chacun de ceux-ci dit à l'autre en substance : j'accepte de ne pas attenter à ta vie et, en échange, tu t'engages à faire de même. Pour garantir cet accord, nous acceptons d'obéir à une autorité dont la fonction sera d'imposer le respect des termes du contrat.La seule limite de cette autorité, et en même temps de cette obéissance, va découler de la « fin « de cette convention, c'est-à-dire de son objectif. Chacun abandonne l'essentiel de sa liberté au profit de sa sécurité. Chacun réfrène sa volonté de puissance ( Freud dirait ses pulsions agressives) pour ne pas être tué ou blessé par autrui. En conséquence pour Hobbes, si le pouvoir souverain veut attenter à ma vie (ou me blesser, m'emprisonner et autres actions qui peuvent entraîner la mort), je me trouve en état de légitime défense et j'ai le droit de résister.

Le droit semble pouvoir se définir comme l’ensemble des lois positives et des règlements régissant la liberté des membres d’une cité. Le droit développe une nécessité d’obéissance, un devoir que l’on pourrait qualifier d’obligation morale. Ou plus exactement : l’ensemble des principes qui régissent les rapports des hommes entre eux et servent à établir des règles juridiques. La force quant à elle est une puissance physique. Il semble alors que ces deux termes appartiennent à deux sphères de réalité différente à savoir le juridique et le physique. Dès lors il paraît qu’il est une contradiction à poser l’existence d’un « droit du plus fort «. Les deux termes paraissent en opposition conceptuelle voire en exclusion conceptuelle. De prime abord il semble que la force soit contraire au droit et inversement. Pourtant force est de constater qu’à travers l’histoire nous pouvons observer de nombreux cas où cette expression de « droit du plus fort « que l’on pourrait croire dénuée de sens a pris forme effectivement. Et c’est en ce sens que se pose la question de son existence donc : « y a-t-il un droit du plus fort ? «.

            Or du point de la genèse du droit et compte tenu des exemples historiques il est possible de constater l’existence de ce « droit du plus fort « (1ère partie), il nous appartiendra d’en juger le fondement, la pertinence et la valeur (2nd partie) ce qui nous permettra peut-être d’envisager l’étude de la définition du droit et de son sens donc d’étudier à l’aune d’une conception positive du droit cette expression paradoxale de « droit du plus fort « (3ème partie).

 

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« comme le fait et le veut la multitude est puni par la loi.

Au contraire, la nature montre qu'il est juste que le supérieurl'emporte sur l'inférieur, et le plus capable sur le moins capable.

La nature est le siège d'une lutte de forces, où laplus puissante est destinée à l'emporter et à dominer.

Les bâtisseurs d'Empires n'ont pas autrement agi, en pillant,massacrant, pour s'approprier et dominer.

La soumission à la justice égalitaire est donc le fait des faibles, quicraignent les puissants et sont incapables de dominer. 2.

Le droit du plus fort à l'état de nature En l'absence d'État et de loi, le droit désigne tout ce que nous pouvons faireétant donné nos capacités physiques et mentales : selon Hobbes (Léviathan),tant que le souverain n'a pas prescrit ce qui est juste et ce qui ne l'est pas,les hommes ont droit à toute chose.

Le fait que tous aient droit à toutechose est la cause de l'état de guerre de tous contre tous, qui prévaut dansla condition naturelle de l'humanité.

Il convient de limiter le droit par la loi,dans le cadre de l'État, pour vivre en sécurité. « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommesvivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont danscette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est la guerre dechacun contre chacun.

» HOBBES. Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre civile dont les causessont à la fois religieuses et politiques.

Le principe même de la monarchie estcritiqué et le roi atteint dans sa personne.

En Angleterre, Charles Ier estexécuté en 1649 et Jacques II doit s'enfuir en 1688.Hobbes va s'atteler à une tâche à la fois pratique et théorique.

Il s'agit desoutenir la monarchie au pouvoir ; ce soutien prend la forme d'un ouvragethéorique qui justifie l ‘autorité quasi absolue du pouvoir en place. L'oeuvre de Hobbes est axée sur le concept de souveraineté (autorité politique, puissance de l'Etat, pouvoir decommander) dont il affirme qu'elle est indivisible et quasi absolue.Avant d'expliquer ce qui fait la spécificité de la pensée de Hobbes, exprimée principalement dans le « Léviathan »(1651), il est nécessaire de préciser quelques points de vocabulaire. « République » (« Common-Wealth ») correspond à ce que nous appelons l' « Etat ».

Hobbes lui-même donne lemot « Stade » comme un équivalent.

« Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin, désigne l'âme de la République, en ce sensqu'il exprime l'autorité de l'Etat, telle qu'elle existe indépendamment des individus.

Le mot « souverain » peut donc,comme le mot « personne » étudié ci-après, se rapporter à plusieurs individus.

« Personne » est employé dans le sens moderne de « personne morale ».

Cette personne qui détient lasouveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple.

Quant Hobbes dit que la souveraineté nepeut pas être divisé et doit être détenue par une « personne unique », il envisage ces trois situations (un seul, uneassemblée, la totalité du peuple).

Le fait que ses préférences aillent à la monarchie dont le roi détient effectivementle pouvoir (qui s'oppose à la monarchie parlementaire où le parlement détient une part de la souveraineté) nel'empêche pas de penser que, dans les trois cas, la souveraineté doit être quasi absolue et indivisible. Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l'Angleterre, alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu parler duRoyaume-Uni.

Nous avons suivi en cela, et continuerons à suivre, l'usage populaire.

A strictement parler, le motGrande-Bretagne convient mieux parce qu'en 1603, Jacques VI Stuart, roi d'Ecosse, devient Jacques I erd'Angleterre.

Même s'il faudra attendre 1707 pour qu'ait lieu la fusion des couronnes, on date de 1603 le début duRoyaume-Uni.Si l'on devait résumer en une seule phrase l'oeuvre politique de Hobbes, la phrase étudiée ici, qui figure au chapitre13 du « Léviathan », est certainement celle qui conviendrait le mieux : « Il apparaît clairement par là qu'aussilongtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition quise nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun.

» Les éléments fondamentaux sont mis en place :• parce que l'homme est poussé par un insatiable appétit de domination et qu'il cherche aussi à se protéger contreles agressions d'autrui par des actions préventives, la situation (« état de nature ») qui précède la vie en société seramène à une guerre perpétuelle ;• la paix entre les hommes ne peut être obtenue que si tout le monde se soumet à une autorité (« un pouvoircommun ») qui contraint (« les tient en respect ») les hommes à ne plus attenter à la vie d'autrui. Le passage de l'état de nature à la société se présente comme le remplacement d'une crainte par une autre.

Dansl'état de nature, l'homme craint son semblable qui peut à chaque instant le tuer ou le déposséder.

Dans la vie ensociété, l'individu craint un pouvoir fort qui garantit sa sécurité mais qui lui demande une obéissance quasi absolue.Pour que ce passage de l'état de nature à la société puisse avoir lieu, il est donc nécessaire que soit mis fin à « laguerre de chacun contre chacun » par un contrat « de chacun avec chacun ». Dans le système de Hobbes, comme cela se trouve chez certains prédécesseurs de Hobbes ou comme chez. »

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