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l'échange est-il le principe de toutes sociétés possibles ?

Publié le 09/11/2005

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En effet, « Cette lutte a actuellement atteint une étape où la classe opprimée et exploitée (le prolétariat) ne peut plus se libérer de la classe qui l'exploite et l'opprime sans libérer en même temps et pour toujours la société entière de l'exploitation, de l'oppression et des luttes de classes. »             Réfutant un certain nombre d'interprétation fautives du Marxisme, Lénine affirme dans «L'Etat & la Révolution » que l'oeuvre de Marx ne saurait se limiter à cette seule découverte de la lutte des classes : l'idée de la « lutte des classes » n'est rien en effet si on ne la combine pas à celle de « dictature du prolétariat ». Elle reste pourtant l'un des concepts clés de la théorie Marxiste et Lénine le reconnaissait bien qui, dans un texte de 1914 consacré à Marx déclarait : « Que, dans une société donnée, les aspirations des uns aillent à l'encontre de celles des autres, que la vie sociale soit pleine de contradictions, que l'histoire nous montre une lutte entre les peuples et les sociétés, aussi bien qu'en leur sein, qu'elle nous montre en outre une alternance de périodes de révolutions et de périodes de réaction, de guerres et de paix, de stagnation et de progrès rapide ou de déclin, ce sont là des faits universellement connus. Le Marxisme a fourni le fil conducteur qui permet de découvrir l'existence de lois dans ce labyrinthe et ce chaos apparents : c'est la théorie de la lutte des classes. »             La théorie de la lutte des classes est donc, aux yeux d'Engels, l'idée maîtresse de Marx comme elle est, aux yeux de Lénine, le fil conducteur qui permet de comprendre l'histoire humaine. C'est sur elle en tout cas que s'ouvre le texte du « Manifeste ».               Ce que pose en son début ce texte est bien une règle d'interprétation générale de l'histoire. Quelle que soit l'époque que l'on considère, la société est en effet le lieu du conflit -ouvert ou dissimulé- que se livrent oppresseurs et opprimés : « Hommes libres et esclaves, patricien et plébéien, baron et serf, maître d'un corps de métier et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction de deux classes en lutte. » Marx & Engels proposent donc bien une vision de l'histoire. Celle-ci est totalement en accord avec leur philosophie matérialiste telle qu'ils ont pu déjà l'exposer en partie dans « L'idéologie allemande ».

« réalisation d'un chef-d'oeuvre).

Avec les manufactures cette capacité à réaliser le produit en entier se perd et, dansla grande industrie, avec le machinisme, elle disparaît totalement. • Pour le libéralisme moderne, c'est dans les échanges que se construit le bien commun.

II rejette toutefois l'idéed'une organisation «par le haut» du travail et des échanges.

Se référant à l'image de la «main invisible» d'AdamSmith (1776), il préfère penser que les échanges s'autorégulent, l'offre et la demande tendant spontanément às'entre-équilibrer, sans intervention de l'État.Smith dira: "On n'a jamais vu de chien faire de propos délibéré l'échange d'un os avec un autre chien." Adam Smith,La Richesse des nations, 1776. Comment expliquer que, malgré la compétition généralisée, une harmonie se dégage entre les hommes ? Pour Smith,tout se passe comme si une "main invisible" dirigeait l'ensemble des égoïsmes dans l'intérêt de tous: tout en necherchant que son intérêt personnel, l'individu oeuvre souvent d'une manière efficace pour l'intérêt de lacommunauté toute entière.

En effet, n'est-ce pas la quête de l'enrichissement personnel qui concourt à fonder laprospérité d'un pays ?Cette fiction de la main invisible - hypothèse providentialiste à souhait - est le symbole de l'optimisme libéral quicroit en l'harmonie des règles spontanées du marché et à l'agrégation des intérêts individuels en intérêts collectifs.L'explication de cette surprenante main invisible est que le conflit entre des intérêts opposés oblige les partenairesde l'échange à limiter leurs prétentions, à s'accorder sur des compromis, à réaliser un équilibre correspondant àl'affectation optimale des ressources.

Au XXe siècle, Hayek proposera une explication supplémentaire : l'interactiondes pensées de tous les acteurs de l'activité économique l'emporte en connaissances et en capacités d'inventionsur n'importe quelle instance centrale.

Le meilleur ordre possible est donc celui qui résulte de la régulation opéréepar des millions d'individus qui prennent des décisions rationnelles en fonction de leur intérêt. L'espèce humaine occupe dans l'histoire de la vie une place particulière.

Si les hommes partagent avec tous lesêtres vivants la même condition matérielle, ils n'en ont pas moins développé un monde qui échappe à la seule logiquedes besoins naturels.

En effet, l'homme ne se contente pas de vivre dans la nature mais il la transforme, il produitdes richesses qui font l'objet d'échanges.

Par la circulation des marchandises mais aussi des hommes, il acquiert unemaîtrise sur la nature et traduit ainsi le désir de construire un monde à son image. Derrière les échanges : l'exploitation. «Mais dès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre, dès qu'on s'aperçut qu'il était utile à un seuld'avoir des provisions pour deux, l'égalité disparut, la propriété s'introduisit, le travail devint nécessaire, et lesvastes forêts se changèrent en des campagnes riantes qu'il fallut arroser de la sueur des hommes, et danslesquelles on vit bientôt l'esclavage et la misère germer et croître avec les moissons.» Rousseau, Discours surl'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755). • Rousseau montre que, dans les échanges, la situation de départ est en fait rarement égalitaire.

Du coup, leséchanges, même s'ils semblent équitables, creusent les inégalités. • Ainsi, avec l'invention de la propriété privée (distincte de la simple possession), un système apparemmentéquitable d'égalité devant le droit de propriété, est venu recouvrir et renforcer les inégalités de fait.

Telle a été la«ruse des riches», de faire passer l'inégalité de fait pour une égalité apparente.• La notion marxiste de «lutte des classes» reprend cette idée, en montrant que les acteurs sociaux n'ont, face auxéchanges, ni le même statut ni le même pouvoir selon qu'ils sont propriétaires des moyens de production (les«bourgeois» dans la société industrielle) ou qu'ils n'ont que leur force de travail (les prolétaires).. »

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