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Les échanges économiques sont-ils un rempart contre la violence ?

Publié le 20/01/2004

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En un mot à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhonté, directe, brutale. »             Mais le rapport de force historique ne joue plus, désormais, en la faveur d'une bourgeoisie ressemblant au « magicien qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées. »             Du fait du développement des forces productives, la bourgeoisie a grandi au sein d'un système féodal qu'elle a fini par renverser. Aujourd'hui un processus analogue est en cours. Une nouvelle étape est franchie : le développement économique que la bourgeoisie a favorisé devient pour elle une menace car « le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein. ». Du coup se dresse au coeur même de la société une nouvelle classe qui va abattre le monde bourgeois tout comme la bourgeoisie a abattu le monde féodal : cette classe, c'est le prolétariat. Misérable, privé de tout, il n'a rien à perdre à se jeter tout entier dans le combat contre la classe possédante pour mettre fin au système de l'exploitation capitaliste. En renversant la bourgeoisie, le prolétariat réalisera la révolution ultime, la première à n'être pas faite pour une minorité oppressive mais pour celle de la majorité tout entière : « Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l'immense majorité au profit de l'immense majorité.

« 1 Quel est le principal facteur de la richesse nationale ?2 La « main invisible » qui mène le cours des choses est-elle celle de l'État ?3 Les agents économiques doivent-ils être dirigés par l'État ? Réponses: 1 - Ce n'est pas le dévouement au bien public, mais plutôt celui à son propre intérêt qui conduit chaque acteur de lavie économique à accroître la richesse nationale et à servir ainsi, sans le vouloir expressément, l'intérêt de toute lasociété.2 - Non, la « main « de l'État tire des ficelles bien visibles : juridiques, politiques.

Il s'agitdes lois du marché, des lois économiques, lois invisibles qui régissent les échanges.3 - Ce serait une grave erreur, un politique n'ayant ni intérêt ni compétence particulière pourprendre des décisions dans ce domaine. 2.

Derrière les échanges : l'exploitation. «Mais dès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre, dès qu'ons'aperçut qu'il était utile à un seul d'avoir des provisions pour deux, l'égalitédisparut, la propriété s'introduisit, le travail devint nécessaire, et les vastesforêts se changèrent en des campagnes riantes qu'il fallut arroser de la sueurdes hommes, et dans lesquelles on vit bientôt l'esclavage et la misère germeret croître avec les moissons.» Rousseau, Discours sur l'origine et lesfondements de l'inégalité parmi les hommes (1755). • Rousseau montre que, dans les échanges, la situation de départ est en faitrarement égalitaire.

Du coup, les échanges, même s'ils semblent équitables,creusent les inégalités.• Ainsi, avec l'invention de la propriété privée (distincte de la simplepossession), un système apparemment équitable d'égalité devant le droit depropriété, est venu recouvrir et renforcer les inégalités de fait.

Telle a été la«ruse des riches», de faire passer l'inégalité de fait pour une égalitéapparente.• La notion marxiste de «lutte des classes» reprend cette idée, en montrantque les acteurs sociaux n'ont, face aux échanges, ni le même statut ni lemême pouvoir selon qu'ils sont propriétaires des moyens de production (les«bourgeois» dans la société industrielle) ou qu'ils n'ont que leur force detravail (les prolétaires). Puisque « la production économique et la structure sociale qui en résulte nécessairement forment, à chaque époque, la base de l'histoire politique et intellectuelle de l'époque », le « Manifeste » affirme que « toute l'histoire a été une histoire de lutte de classes ».

Mais la démonstration à laquelle se livre Marx ne s'arrête pas là: rendant intelligible le passé de l'humanité, elle en annonce également l'inéluctable avenir.

En effet, « Cette lutte a actuellement atteint une étape où la classe opprimée et exploitée (le prolétariat) ne peut plus se libérer de la classequi l'exploite et l'opprime sans libérer en même temps et pour toujours la société entière de l'exploitation, del'oppression et des luttes de classes.

» Réfutant un certain nombre d'interprétation fautives du Marx isme, Lénine affirme dans « L‘Etat & la Révolution » que l'oeuvre de Marx ne saurait se limiter à cette seule découverte de la lutte des classes : l'idée de la « lutte des classes » n'est rien en effet si on ne la combine pas à celle de « dictature du prolétariat ».

Elle reste pourtant l'un des concepts clés de la théorie Marx iste et Lénine le reconnaissait bien qui, dans un texte de 1914 consacré à Marx déclarait : « Que, dans une société donnée, les aspirations des uns aillent à l'encontre de celles des autres, que la vie sociale soit pleine de contradictions, que l'histoire nous montre une lutte entre les peuples etles sociétés, aussi bien qu'en leur sein, qu'elle nous montre en outre une alternance de périodes de révolutions et depériodes de réaction, de guerres et de paix, de stagnation et de progrès rapide ou de déclin, ce sont là des faitsuniversellement connus.

Le Marx isme a fourni le fil conducteur qui permet de découvrir l'existence de lois dans ce labyrinthe et ce chaos apparents : c'est la théorie de la lutte des classes.

» La théorie de la lutte des classes est donc, aux yeux d' Engels , l'idée maîtresse de Marx comme elle est, aux yeux de Lénine , le fil conducteur qui permet de comprendre l'histoire humaine.

C'est sur elle en tout cas que s'ouvre le texte du « Manifeste ». Ce que pose en son début ce texte est bien une règle d'interprétation générale de l'histoire. Quelle que soit l'époque que l'on considère, la société est en effet le lieu du conflit –ouvert ou dissimulé- que selivrent oppresseurs et opprimés : « Hommes libres et esclaves, patricien et plébéien, baron et serf, maître d'un corpsde métier et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerreininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformationrévolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction de deux classes en lutte.

» Marx & Engels proposent donc bien une vision de l'histoire.

Celle-ci est totalement en accord avec leur philosophie. »

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