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L'Eglise doit-elle exercer un pouvoir politique ?

Publié le 10/03/2004

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POLITIQUE (gr. polis, cité)

Hannah Arendt, commentant Aristote, distingue le politique qui est l'espace public (polis), commun à tous les citoyens, lieu où chacun délibère en vue de l'intérêt général, de la politique qui est l'art de délimiter cet espace et de conserver son intégrité. Cette distinction révèle l'essence du politique. S'il faut en effet protéger cet espace, c'est que le politique risque toujours d'être corrompu par le non-politique, par ces intérêts privés que sont les intérêts économiques. Ainsi, l'antagonisme des volontés partitique est en puissance l'espace de la raison, il est en fait le lieu où s'affrontent les passions qui naissent des différences sociales entre les hommes. Le politique est donc moins une réalité effective qu'une tâche infinie et impossible en raison des effets déviants de l'économique sur le politique, du privé sur le public. Il est par essence une valeur , la limite idéale vers laquelle tend la vie sociale. La citoyenneté, alors, est elle-même une conquête qui requiert le désintéressement et cette ferme volonté de résister aux pressions de l'intérêt privé qu'on appelle la vertu ou esprit civique et qu'on exige de chacun, vertu dont l'abandon, si l'on en croit Montesquieu, signale la mort des républiques.

POUVOIR: Du latin populaire potere, réfection du latin classique posse, «être capable de ». 1° Verbe : avoir la possibilité, la faculté de. 2° Avoir le droit, l'autorisation de. 3° Nom : puissance, aptitude à agir. 4° En politique, ressource qui permet à quelqu'un d'imposer sa volonté à un autre, autorité. 5° Employé seul (le pouvoir), les institutions exerçant l'autorité politique, le gouvernement de l'État.

« L'Église ne doit pas exercer de pouvoir politique •n·H• L'ordre du monde n'est pas l'ordre divin.

Selon les Évangiles, le pouvoir du christianisme doit être purement spirituel.

Les prétentions du pape et de l'Église à exercer un pouvoir temporel sont injustifiées.

Ce monde n'est pas le reflet du del G uillaume d'Ock­ ham fonde sa cri­ tique de la papaut é su r de s arguments phil oso­ p hiques.

Parti san, dan s la querelle de s Univer- •Le chrétien ne doit recon· l1llilnt qu'un seul joug, celui de l'~vangile.• Guillaume d'Ockham , Œuvres théologiques saux, du nominali sm e, il estime -avan t Sar tre -que les h ommes et les c ho ses n'ont pas d'es­ sence.

L'or dre du monde n'es t pas le reflet d'un ordre divin supérieur.

Les ho mmes sont livrés à la co ntin ­ gence et à la liberté.

Le temporel est indépendant du spirituel L e nominali s me a des impli ca tions po li­ tiques.

En effet, si l'ordr e du mond e (ou temporel) es t ind épe ndant de l'ordre divin (ou spiri­ tuel) , a lo rs il fau t sé pa­ r e r le domaine d e l'État d e ce lui de l'Ég lise.

Le pape n'est plus fondé à exercer un pouvoir politique, car sa sou­ veraineté n'est qu e spi­ ritu elle, elle ne s'ap­ pliqu e pas aux affaires hwnain es.

Les homme s ont des libertés natu- rell es qu e l'Égli se n e peut pas entraver.

Le pape n'a pas de pouvoir politique D ès lors, la papauté doit renon cer à la préten tion de gouverner l es hommes et se conten­ t er de gouverner les â m es.

L'unit é de l'É g lise ne provient pas de la so u­ mis sion à l'autorité , mais de la parti cipation de cha cun à un e m êm e foi: l e vra i c hef de l'Égl ise , ce n'est pa s le pap e, mai s J és us.

Si Jésus a r ejeté la loi judaïqu e, ce n'est pas pour instaurer une loi ecclésiastiq ue.

Il faut obé ir à l'Évangile , non à l'É glise.

Le Christ a voulu régner spirituellement sur les hommes et a renoncé à tout pouvoir politique.

Il faut séparer le pouvoir temporel du pouvoir spirituel.. »

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