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Empirisme et rationalisme ?

Publié le 17/11/2004

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A l'opposé de l'empirisme, le rationalisme dogmatique affirme que l'esprit humain possède en lui-même toutes les conditions de son savoir a priori, c'est-à-dire antérieurement à toute expérience. C. L'idéalisme transcendantalL'idéalisme transcendantal de Kant s'oppose aussi bien à l'empirisme qui affirme que toute connaissance vient de l'expérience qu'au rationalisme qui pose qu'on peut connaître en dehors de toute expérience. Si l'expérience est le point de départ de toute connaissance, elle ne nous donne jamais rien qui soit universel et nécessaire. Or connaître c'est utiliser des mots comme « nécessairement «, « tous «, « toujours « ou même « demain « qui ne dérivent pas de l'expérience même s'ils s'appliquent à elle. Connaître ce n'est pas constater « j'ai vu tant de fois le soleil se lever « mais c'est juger « le soleil se lèvera demain « ou encore « dans des conditions de pression atmosphérique déterminées, l'eau entre nécessairement en ébullition à cent degrés «. Connaître c'est donc dire plus que ce qui est donné dans l'expérience. Kant affirme qu'un tel dépassement est rendu possible grâce à des formes a priori transcendantales, c'est-à-dire à la fois transcendantes (elles ne dérivent pas de l'expérience) et immanentes (elles ne se montrent que dans l'expérience). Il y a les formes a priori de la sensibilité (espace et temps) et les formes a priori de l'entendement (concepts a priori comme, par exemple, le concept de cause). L'objet est donné dans les intuitions sensibles, il est pensé par l'entendement et ses concepts.

 

  • Rationalisme

Doctrine qui privilégie la raison comme faculté de connaissance ou mode d'explication de la réalité. Descartes et Leibniz, par exemple, sont rationalistes dans la mesure où ils tiennent la raison pour un moyen de connaissance sûr en lui-même, et ce indépendam­ment de l'expérience sensible.

« L'idéalisme transcendantal de Kant s'oppose aussi bien à l'empirisme quiaffirme que toute connaissance vient de l'expérience qu'au rationalisme quipose qu'on peut connaître en dehors de toute expérience.

Si l'expérience estle point de départ de toute connaissance, elle ne nous donne jamais rien quisoit universel et nécessaire.

Or connaître c'est utiliser des mots comme «nécessairement », « tous », « toujours » ou même « demain » qui ne dériventpas de l'expérience même s'ils s'appliquent à elle.

Connaître ce n'est pasconstater « j'ai vu tant de fois le soleil se lever » mais c'est juger « le soleilse lèvera demain » ou encore « dans des conditions de pressionatmosphérique déterminées, l'eau entre nécessairement en ébullition à centdegrés ».

Connaître c'est donc dire plus que ce qui est donné dansl'expérience.

Kant affirme qu'un tel dépassement est rendu possible grâce àdes formes a priori transcendantales, c'est-à-dire à la fois transcendantes(elles ne dérivent pas de l'expérience) et immanentes (elles ne se montrentque dans l'expérience).

Il y a les formes a priori de la sensibilité (espace ettemps) et les formes a priori de l'entendement (concepts a priori comme, parexemple, le concept de cause).

L'objet est donné dans les intuitionssensibles, il est pensé par l'entendement et ses concepts.

Ce qui est donnédans la sensibilité (et dans ses formes a priori de l'espace et du temps), c'estla multiplicité des sensations (« un multiple intuitionné »).

L'entendement, demanière active, par sa puissance de liaison, prend en charge ce multiple, eten fait des représentations. Intuitions et concepts sont donc les éléments de toute notre connaissance de telle sorte que ni les concepts sansune intuition qui leur corresponde de quelque manière, ni l'intuition sans les concepts ne peuvent fournir uneconnaissance.

Comme l'affirme Kant, « l'intuition sans concept est aveugle », « le concept sans intuition est vide ».En affirmant l'existence de concepts a priori « sur lesquels tous les objets de l'expérience doivent nécessairement serégler et avec lesquels ils doivent s'accorder », Kant reconnaît l'effectivité d'une connaissance a priori, c'est-à-dired'une connaissance antérieure à l'expérience et qui permet de fonder celle-ci.

Mais cette connaissance n'est qu'uneforme vide que seule l'expérience peut remplir.Notons que parmi les connaissances a priori sont pures celles qui ne contiennent aucun élément empirique.

Ainsi, parexemple, la proposition « tout changement a une cause » est une proposition a priori mais qui n'est pas pure carl'idée du changement ne peut venir que de l'expérience.

Le concept de cause, quant à lui, est a priori et pur. D.

Dialogue de la raison et de l'expérience Il n'y a pas de coupure radicale entre l'expérience et la raison.

Comme le constate Brunschvicg, on ne saurait « nirêver d'un savoir rationnel qui dispenserait d'interroger l'expérience, ni imaginer une expérience passive quidispenserait d'exercer l'activité propre à la pensée ». Rappel: Pour Bacon, l'esprit dispose de trois façons de travailler: celles de araignée, de la fourmi et de l'abeille.

Il peut, comme l'araignée, tout tirer de son propre fond: c'est ainsi que procèdent les dogmatiques.

Il peut comme lafourmi, se contenter d'amasser ce qu'il trouve ça et là: c'est ainsi que font les empiristes.

Enfin, il peut faire commel'abeille, cad élaborer son miel à partir de ce qu'il trouve, et telle est aux yeux de Bacon, la méthode supérieure quieffectue la synthèse des deux autres. Au xvie siècle, Francis Bacon comparait déjà l'empirique à la fourmi qui se contente d'amasser au hasard desprovisions dont, très souvent, elle ne fait rien, et le rationaliste dogmatique à l'araignée qui ourdit des toiles dont lamatière est extraite d'elle-même.

Et il conseillait d'imiter l'abeille qui, par un art qui lui est propre, transforme en mielle suc des fleurs des champs et des jardins qu'elle recueille.

Toutefois, et c'est sans doute là que l'idéalismetranscendantal de Kant rencontre ses limites, l'esprit ne doit pas seulement transformer les données brutes del'expérience, il doit se transformer lui-même pour s'adapter à une expérience qui change.

Les révolutionsscientifiques contemporaines (théorie de la relativité, mécanique quantique) obligent à réviser la vue kantienne d'unentendement structuré de manière rigide et immuable.

Au contact de l'expérience, la raison est amenée à élargirconstamment et à modifier ses propres cadres.

Principes et catégories sont sans cesse refondus.

Ce thème dudialogue de la raison et de l'expérience est mis en avant par Bachelard : « Si l'on pouvait traduire philosophiquementle double mouvement qui anime actuellement la pensée scientifique, on s'apercevrait que l'alternance de l'a priori etde l'a posteriori est obligatoire, que l'empirisme et le rationalisme sont liés, dans la pensée scientifique, par unétrange lien, aussi fort que celui qui unit le plaisir et la douleur.

En effet, l'un triomphe en donnant raison à l'autre :l'empirisme a besoin d'être compris ; le rationalisme a besoin d'être appliqué.

» CITATIONS: « L'expérience : c'est là le fondement de toutes nos connaissances, et c'est de là qu'elles tirent leur premièreorigine.

» Locke, Essai sur l'entendement humain, 1690. « Toute connaissance est d'expérience.

Entendez que celui qui voudrait ne consulter que son esprit et fermertous ses sens ne pourrait rien penser du tout.

» Alain, Propos du 3 février 1934.. »

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