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Entend-on par qualités premières et qualités secondes de la matière ?

Publié le 04/10/2009

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• Prenons pour exemple, dit Descartes, un morceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche .- il a la douceur du miel, l'odeur des fleurs dont il a été recueilli ; il a une couleur, une figure, une grandeur ; il est dur et froid au toucher et si on le frappe, il rend quelque son. C'est qu'on appelle les qualités apparentes, secondes.  • Mais une fois que le morceau de cire a été chauffé, toutes ses qualités sensibles se trouvent modifiées.

« lumière et ce que l'homme perçoit par le sens de la vue. - Pour illustrer cette dissemblance, Descartes se sert d'une comparaison avec un aveugle s'aidant d'un bâton dans sa marche.

Par le mouvement de son bâton frappant les corps environnants, l'aveugle se représente desarbres, des pierres, de l'herbe, alors qu'il ne peut y avoir aucune ressemblance entre tel mouvement du bâton etla figure d'un objet.

Descartes laisse entendre qu'on peut concevoir les organes des sens comme des bâtons, quivont inspecter les objets extérieurs – la prairie verte, l'étoile, le visage d'homme, les arbres, les pierres, l'herbe,etc.

– pour rapporter à l'âme des mouvements qu'elle perçoit comme de vraies choses.

C'est l'âme qui juge la distance, la grandeur, la situation des objets. - La perception n'est donc pas un simple mécanisme d'enregistrement des données extérieures par nos organes des sens ; elle est toujours une estimation, un jugement, une hypothèse sur la situation, la grandeur et autresdimensions de l'objet perçu.

Elle n'est pas une réaction à un stimulus, elle est toujours plus ou moins uneanticipation. - Cette analyse est problématique car elle semble faire de la perception une sorte de science, de connaissance.

Or, dit Descartes, cette connaissance perceptive est un savoir naturel, un savoir que l'homme n'apas eu à acquérir par son intelligence mais qui lui a été donné avec le corps et qui ne requiert pas,contrairement au savoir acquis, l'attention de l'esprit.

Or, n'est-ce pas suggérer l'existence d'une intelligencecorporelle, de telle façon que tout ce qui se fait dans le corps se fait sans la pensée ? Dès lors, n'est-ce pasune négation de la thèse de Descartes qui prétend que c'est l'esprit, l'âme qui voient ou qui perçoivent, et nonle corps ? N'y a-t-il pas là une contradiction dans la thèse de Descartes ? - En réalité, par âme ou par esprit Decartes n'entend pas une machine à calculer ou à penser mais une faculté dont sont privées les machines naturelles et artificielles : l'aperception ou la conscience de soi comme d'une chose qui pense , chose toujours identique à soi à travers la diversité infinie de ses activités (raisonner, imaginer, sentir, désirer, vouloir, etc.).

La vision semble ainsi procéder d'une sorte de «géométrienaturelle » (intelligence corporelle) mais elle ne devient véritablement perception que si l'esprit se tourne versl'objet et l'aperçoit, ce qui implique la présence de l'esprit dans cet acte , c'est-à-dire la conscience de l'objet comme tel, une représentation de l'objet qui ne va pas sans une certaine attention dirigée vers lui. - En clair, je vois vraiment une chose, j'entends vraiment un bruit parce que je me tourne vers eux.

Je n'ai évidemment aucune idée et aucun besoin de savoir ce qui se produit alors dans le cerveau, dans le corps engénéral : cette connaissance est naturelle, c'est une action (inconsciente) et non pas une représentation(consciente).

En tant qu'elle est une activité de l'esprit ou du sujet, la perception ne peut être confondue avecune impression produite par les choses dans un esprit qui serait un pur réceptacle.

La perception est fondamentalement sélection ou choix .

Elle n'est pas un enregistrement neutre, mécanique, de données insignifiantes, elle est une relation de motivation qui unit le sujet avec les choses du monde . • Si l'on fait abstraction de tout ce qui est changeant dans la matière, il reste donc quelque chose d'étendu, deflexible et muable, et de résistant.

Mais cela même est-il bien certain ?• L'étendue : pour Kant, l'espace n'est ni une propriété des choses ni le cadre dans lequel elles s'inscrivent, maisune forme a priori de notre sensibilité, c'est-à-dire la condition et le fondement de notre perception.

Pour lapsychologie scientifique, la représentation de l'étendue n'est qu'une synthèse de sensations visuelles, tactiles,kinésiques.

Elle ne peut donc être donnée à part des qualités secondes.

Par exemple, quand je perçois une étendueblanche, je ne saisis pas séparément l'étendue et la blancheur, mais de la blancheur étendue.

Cette étendue, donton affirme qu'elle appartient en propre aux corps, est donc tout simplement les rapports que soutiennent nossensations.• La résistance : elle nous est donnée à titre de sensation dans l'effort.

Quand je serre un presse-papier, je sensqu'il me résiste.

Il s'agit d'une sensation tactile, musculaire.

Ce qu'il y a dans ce corps, qui résiste à la force depression que j'exerce, c'est donc quelque chose de même nature que ce que j'éprouve, c'est-à-dire que ce sont dessensations.• Ce qui existe en dehors de nous n'a donc rien de commun avec ce que nous croyons en connaître par laperception.. »

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