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qu'entend-on par raison dans l'homme ?

Publié le 20/02/2004

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Appartiendrait à l'humanité, au genre humain, tout animal possédant la raison. La raison serait alors la présence de l'universalité en chacun. Elle est considérée comme une unité première à laquelle tous les hommes participent : une unité immanente à la totalité des êtres qui en sont doués. Reprenant les réflexions de Marc Aurèle selon qui il y a « une raison commune à tous les êtres doués d'intelligence », Descartes affirme au début du Discours de la méthode : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils n'en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent ; Mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes. » La raison peut donc être pensée comme cette capacité universelle qui  permet d'être définie par sa présence en chaque homme. Elle est dans l'homme au sens où elle fait essentiellement partie de lui.          II/ La raison donne du sens aux choses extérieures.             Si comme nous venons de le voir, la raison est bien cette faculté essentielle et universellement partagée par tous les hommes, il nous faut également nous interroger sur son emploi et sur l'usage qui peut en être fait. Car, enfin, qu'en serait-il de cette faculté si elle en venait à ne jamais apparaître ?

« Le « bon sens » est synonyme de « raison », cela veut dire que « la raison est naturellement égale en tout homme », que chacun possède « la puissance de bien juger et de distinguer le vrai d'avec le faux ».

Car cela signifie, après tout, que si ma mémoire ou mon imagination sont moins étendues que celles de Descartes ou d' Einstein , ils n'ont pas plus de raison que moi ! Cependant, un lecteur scrupuleux du « Discours » est assez vite désarçonné par la justification que Descartes donne de sa thèse : la preuve que la raison est égale en tout homme, c'est que si l'on désire être plus riche, ou avoir plus de mémoire, personne ne désire avoir plus de raison.

C'estnotre orgueil qui fournit la preuve.En fait, ce qui intéresse Descartes , n'est pas cette égalité de la raison.

Ce thème est déjà à l'époque un lieu commun.

Ce n'est pas avec cette thèse que commence le cartésianisme, mais avec le problème suivant : « La diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres » ; ou encore, si la raison est égale en chacun, comment se fait-il que « autant de têtes autant d'avis », que certains se trompent et d'autres pas ? La vraie question est là, la véritable thèse de Descartes suit : « Ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien. » L'essentiel réside donc dans la méthode.

« Méthode » est un mot qui vient du grec et qui signifie à l'origine « chemin » : c'est la voie qu'on emprunte pour mener sa pensée, pour ne pas s'égarer.

Si tous les hommes ont une raison égale, savent également marcher, il semble clair à Descartes que certains s'égarent, se perdent, dissipent leurs forces.

Il y a une sorte d'obsession cartésienne à ne pas se perdre.

Pour un savant ou un philosophe qui,comme lui, sort des sentiers battus et balisés de la tradition, rien ne saurait être plus important que de ne pass'égarer dans les terres inconnues à découvrir. Aussi trouve-t-on chez Descartes une magnifique définition de la méthode : « Par méthode, j'entends des règles certaines etfaciles, grâce auxquelles tous ceux qui les observentexactement ne supposeront jamais vrai ce qui estfaux, et parviendront sans se fatiguer en effortsinutiles, mais en accroissant progressivement leurscience, à la connaissance vraie de tout ce qu'ilspeuvent atteindre.

» « Règles pour la direction de l'esprit » (IV). La méthode garantit donc : q La certitude (l'élimination de l'erreur) ;q La facilité et l'économie d'efforts ;q La fécondité et l'augmentation progressive des connaissances ;q La sagesse, en ce sens que l'homme qui s'y soumet atteindra la connaissance de tout ce qu'on peut humainementsavoir. Resterait à dire pourquoi Descartes ressent le besoin de créer une méthode, applicable à tous les objets de connaissance, après vingt-trois siècle de science et de philosophie.

La première partie du « Discours » en fournit l'explication, qui se présente comme une biographie intellectuelle. Descartes y expose ce qui l'a poussé à sortir des sentiers battus, c'est une véritable crise de l'éducation qui est le signe d'une crise de civilisation. Bon élève dans un excellent collège, Descartes découvre avec consternation que tout ce qu'on lui propose, quelles que soient son utilité et sa richesse, n'est bâti « que sur du sable et de la boue ».

Le doute s'immisce dans son esprit : alors qu'il a été éduqué par les meilleurs maîtres, sa recherche d'une certitude échoue.

Il cherchait, et l'éducation lui promettait « la connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie », mais il se trouve « embarrassé de tant de doutes et d'erreurs, qu'il me semblait n'avoir fait aucun profit, en tâchant de m'instruire, sinon que j'avais découvert de plus en plus mon ignorance ». L'échec de la tradition pousse donc Descartes à trouver par lui-même et une connaissance vraie, et la méthode qui y conduit.

Ce faisant, Descartes réduit à néant les autorités traditionnelles, ce système de pensée qu'on nomme la scolastique et qui est l'héritage d' Aristote repensé par le christianisme.

Le cartésianisme récuse donc une autorité fondée sur le respect de la tradition, pour y substituer les droits de la raison.

En cesens, Descartes est le père fondateur de la pensée moderne. II/ La raison donne du sens aux choses extérieures. Si comme nous venons de le voir, la raison est bien cette faculté essentielle et universellement partagéepar tous les hommes, il nous faut également nous interroger sur son emploi et sur l'usage qui peut en être fait.

Car,enfin, qu'en serait-il de cette faculté si elle en venait à ne jamais apparaître ? Tout simplement, nous ignorerionsson existence.

Ainsi, il doit bien y avoir une présence de la raison, une manifestation extérieure de celle-ci de sortequ'elle ne serait pas « dans » l'homme comme si elle était cachée en lui.

La raison doit en effet « transparaître » aupoint d'être reconnue dans les actions quotidiennes.

Or, chez qui peut-on chercher la meilleure application possiblede la raison si ce n'est chez celui que les philosophes considèrent comme leur chef, Socrate.

Or, Socrate a étécondamné pour l'usage public qu'il faisait de sa raison dans le domaine politique.

Où est ici le rapport avec le bonsens qui appartenait essentiellement à chacun ? Ainsi, il est accusé de ne pas respecter les dieux de la Cité ou dedésobéir aux lois.

Mais, de fait, Socrate n'a ni contesté les dieux de sa Cité (qu'il invoque dans de nombreuxdialogues de Platon), ni cherché à en abolir les lois (à qui il rend hommage la veille de sa condamnation dans leCriton ).

Il cherche plutôt à les comprendre .

Non pour les détruire ou les abolir mais pour leur restituer leur importance par l'intermédiaire de la raison.

De cette compréhension, Socrate n'a donc d'autre souci que de donne du. »

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