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Epicure: Abondance et opulence

Publié le 16/04/2009

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C'est un grand bien, croyons-nous, que le contentement, non pas qu'il faille toujours vivre de peu en général, mais parce que si nous n'avons pas l'abondance, nous saurons être contents de peu, bien convaincus que ceux-là jouissent le mieux de l'opulence, qui en ont le moins besoin. Tout ce qui est fondé en nature s'acquiert aisément, malaisément ce qui ne l'est pas. Les saveurs ordinaires réjouissent à l'égal de la magnificence dès lors que la douleur venue du manque est supprimée. Le pain et l'eau rendent fort vif le plaisir, quand on en fut privé. Ainsi, l'habitude d'une nourriture simple et non somptueuse porte à la plénitude de la santé, elle fait l'homme intrépide dans ses occupations, elle renforce grâce à l'intermittence de la frugalité et de la magnificence, elle apaise devant les coups de la fortune. Partant, quand nous disons que le plaisir est le but de la vie, il ne s'agit pas des plaisirs déréglés ni des jouissances luxurieuses ainsi que le prétendent ceux qui ne nous connaissent pas, nous comprennent mal ou s'opposent à nous. Par plaisir, c'est bien l'absence de douleur dans le corps et de trouble dans l'âme qu'il faut entendre. Car la vie de plaisir ne se trouve point dans d'incessants banquets et fêtes, ni dans la fréquentation de jeunes garçons et de femmes, ni dans la saveur des poissons et des autres plats qui ornent les tables magnifiques, elle est dans la tempérance, lorsqu'on poursuit avec vigilance un raisonnement, cherchant les causes pour le choix et le refus, délaissant l'opinion, qui avant tout fait désordre dans l'âme. Epicure

De "C'est un grand bien « à « besoin d'elle « Epicure énonce sa thèse selon laquelle, il faut savoir se suffire à soi-même, et pour ce faire, s’habituer à une vie frugale. Il répond ainsi à ses détracteurs, corrigeant les lieux communs qui se rattachent à l’épicurisme, à savoir généralement l’idée de débordement sensuel. Sa philosophie s’inscrit de ce fait dans la ligne générale de la philosophie grecque qui prône la modération comme principe de vie. Pour Epicure, le plaisir est avant tout le plaisir de l’autarcie, de l’autosuffisance. Toutefois la raison de cette frugalité n’est pas la même chez Epicure que chez les autres philosophes grecs. Il ne s’agit pas comme chez les stoïciens de se priver pour éprouver sa vertu, ou comme chez les cyniques par mépris pour les fausses valeurs, mais de s’habituer au peu afin d’être toujours satisfait. La frugalité épicurienne permet d’être indépendant à l’égard des plaisirs, et si l’opulence se présente, d’apprécier encore plus ce qui apparaîtra alors comme un supplément agréable. Ceci explique que l’on ait pu qualifier l’épicurisme, d’hédonisme ascétique.    De « Tout ce qui est naturel « à « se fait vivement sentir « Epicure, en opposant le vain au naturel rappelle que pour parvenir à l'ataraxie (la tranquillité d’esprit), il faut faire un tri parmi tous ses désirs. Epicure distingue en conséquence, les désirs naturels et nécessaires, ceux naturels mais non nécessaires, et ceux ni naturels ni nécessaires. Pour parvenir au bonheur il propose, de ne satisfaire que les seuls premiers (c'est-à-dire la faim et la soif), dans la mesure où les autres types de désir sont insatiables. Pour lui, le plaisir doit être déterminé rationnellement. Il faut ainsi refuser les plaisirs, lorsqu’ils doivent entraîner un désagrément plus grand, voire rechercher telle douleur, si elle permet d’en éviter de pires ou d’obtenir un plaisir plus vif ou plus durable.  

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« § C'est bien cette maîtrise qui est alors dans le texte, au sens où bonheur plaisir et désir sont reliés dansl'homme, et ce au moyen de cette maîtrise qui permet de faire du désir un désir raisonné et du plaisirun véritable bonheur. § Comment Epicure parvient-il à intégrer le désir dans le processus même du bonheur, parvenant dumême coup à redéfinir la plaisir comme le vrai but de la vie et comme état ce que possède la sage parexcellence ? PROPOSITION DE PLAN. I) Une morale du contentement : les désirs naturels et nécessaires. § Ce texte d'Epicure, tiré de la Lettre à Ménécée traite du bonheur comme contentement, c'est-à-dire comme satisfaction des désirs naturels et nécessaires, par opposition à un faux bonheur que rendraitune satisfaction des désirs non naturels et non nécessaire.

Le contentement est donc littéralement lefaite de ce contenté de peu, c'est-à-dire de se contenter du strict nécessaire, voire du nécessairevital, qui permet une harmonie entre l'homme et la nature alors que vouloir satisfaire des désirs nonnaturels et non nécessaires est se mettre en écart avec la nature et par là se mettre en situation demanque et provoquer un malheur. § La seule harmonie avec la nature nous permet alors d'accéder au bonheur, un bonheur qui consiste àse contenter des choses qui nous sont nécessaires et à nous maîtriser par rapport à nos désirs et àce que la nature peut nous offrir.

La satisfaction du désir proportionné à la nature est facile à et lacessation de la souffrance immédiate, là où pour un désir non proportionné à la nature, la satisfactionest soit difficile soit impossible, et la souffrance persistante. § Cette doctrine semble faire de l'homme qui est en harmonie avec la nature l'égal des Dieux, au sensoù il ne possède plus de souffrance ni de manque.

L'ataraxie ou maîtrise de ses désirs est alors le faitd'hommes qui parviennent à se maîtriser, dans la mesure où la tendance naturelle de l'homme est derechercher des désirs non naturels et non nécessaires. § Ce texte se rapproche alors de la doctrine de l'ataraxie stoïcienne, qui veut que le bonheur oucontentement soit l'absence de désir, cette absence de désir se rapprochant des désirs naturels etnécessaires qui mettent l'homme en harmonie avec la nature chez Epicure.

Chez les Stoïciens, le bonheur est alors l'absence de tout désir et a fortiori, la domination de la raison sur le désir.

Lebonheur se définit, selon cette perspective, comme ataraxie, c'est-à-dire comme absence de trouble,comme quiétude de l'âme.

Le bonheur se définit alors comme contentement, et non plus commeplaisir.

Il est durable et dépend d'une conception rationnelle du monde.

Le bonheur, engendré par laraison est alors d'une part lié à l'individu entant que raisonnable et d'autre part, à l'individu en tantqu'il se rend capable de s'élever jusqu'à la loi divine.

Le bonheur comme bien suprême est doncl'accord avec la raison universelle et donc la loi divine.

Il nécessite l'absence de tout désir qui se voitéludé au profit de la raison.

Il n'y a pas d'autre bonheur que cet accord avec la raison universelle.Tous les autres biens dont nous ne pouvons pas disposer, c'est-à-dire les biens que nous désironssans pouvoir les atteindre, doivent nous devenir peu à peu indifférents.

Il faut désirer ce qui dépendde nous, et ce désir raisonné est proprement appelé volonté ; cette volonté est donc raisonnable.

Lebonheur, défini comme absence de tout désir et accord avec la raison universelle, semble donc êtreun bonheur contemplatif, propre à nous isoler de toute extériorité et qui paraît identifier le sage à unedivinité.

Le contentement serait en effet similaire à l'attitude d'un Dieu qui ne désire rien et qui estpurement raison universelle.

Le sage stoïcien serait donc comme un dieu sur terre, mu par uneattitude purement contemplative. § Néanmoins, Epicure parle pour cette vie réglée sur un désir simple, de plaisir.

Il n'identifie pas l'ataraxieà l'absence de tout désir, dans la mesure où le plaisir est essentiel à la vie et possible, même avec undésir limité au naturel et au nécessaire. II) Le plaisir comme absence de douleur. § Le plaisir est alors dit être le but de la vie, ce qui semble de prime abord contredire les doctrines dubonheur comme contentement de l'âme (comme chez les Stoïciens).

En effet, dire que le plaisir est lebut de la vie, c'est semble –t-il de prime abord dire que la satisfaction de nos désirs les plus déréglés,fait le bonheur. § C'est en outre la doctrine de Calliclès dans le Gorgias de Platon.

Pour lui en effet, le bonheur semble se définir comme la satisfaction de tous nos désirs, dans la mesure où nous somme constamment muspar des envies, des désirs…le bonheur serait donc « faire ce qui nous plaît ».

Le bonheur défini commeabsence de toute limite à nos désirs et leur satisfaction semble bien consister alors dans le fait de nefaire que suivre son plaisir, ses désirs, et ce, sans aucune contrainte extérieure.

Cependant cetteforme de bonheur, qui serait une sorte de liberté absolue dans la satisfaction de nos désirs, n'est-ellepas une illusion de bonheur ? En effet, si cette forme de bonheur semble n'admettre aucunecontrainte et soumission extérieure, il semble qu'il y ait une soumission interne au sujet lui-même, en. »

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