Devoir de Philosophie

Epicure et l'autosuffisance

Publié le 23/03/2005

Extrait du document

epicure
Ainsi, nous considérons l'autosuffisance comme un grand bien : non pour satisfaire à une obsession gratuite de frugalité, mais pour que le minimum, au cas où la profusion ferait défaut, nous satisfasse. Car nous sommes intimement convaincus qu'on trouve d'autant plus d'agréments à l'abondance qu'on y est moins attaché, et que si tout ce qui est naturel est plutôt facile à se procurer, ne l'est pas ce qui est vain. Les nourritures savoureusement simples vous régalent aussi bien qu'un ordinaire fastueux, sitôt éradiquée toute la douleur du manque : galette d'orge et eau dispensent un plaisir extrême, dès lors qu'en manque on les porte à sa bouche. L'accoutumance à des régimes simples et sans faste est un facteur de santé, pousse l'être humain au dynamisme dans les activités nécessaires de la vie, nous rend plus aptes à apprécier, à l'occasion, les repas luxueux et, face au sort, nous immunise contre l'inquiétude. Epicure

 

Une des constances de la philosophie d’Epicure est de vanter le plaisir. On retrouve la formule « Le plaisir est notre bien principal et inné « dans la « Lettre à  Ménécée «. Mais l’épicurisme ne correspond guère à l’image populaire que l’on en garde : celle du « bon vivant «. Dans cette lettre, on lit : « Tout plaisir est de par sa nature propre un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché «. C’est à une compréhension véritable du plaisir, et à une gestion rationnelle des désirs que la philosophie d’Epicure nous invite, philosophie des « sombres temps «, de l’époque troublée, violente, des successeurs d’Alexandre le Grand.

La « Lettre à Ménécée « est une description de la méthode apte à nous procurer le bonheur. Car si tous les hommes cherchent le bonheur, ils sont, selon le mot d’Aristote, comme des archers qui ne savent pas où est la cible, incapables de la définir et de l’atteindre.

 

epicure

« Epicure les nomme vains, notre époque parlerait d'une course à la consommation. Il y a plus.

Certes tout plaisir est un bien en soi.

Mais certains plaisirs peuvent se révéler nuisibles.

Certes toute souffrance est un mal, mais endurer certaines douleurs peut se révéler utile.

Il ne faut pas rechercher toutplaisir, ni fuir toute douleur : il faut savoir raisonner, calculer les conséquences.

Il ne faut pas céder à l'attrait del'immédiat, mais avoir une certaine intelligence du plaisir.

On voit que nous sommes loin de l'image du « bon vivant »,de celui qui jouit de façon primaire de tous les plaisirs qui s'offrent à lui. Epicure va même jusqu'à prôner une certaine austérité.

Il faut dit-il « savoir se suffire à soi-même » ; cela veut dire savoir se contenter de peu.

Car « Tout ce qui est naturel est aisé à se procurer, mais tout ce qui est vain est difficile à avoir.

» L'habitude de vivre simplement met à l'abri des coups du sort, tandis que l'habitude de vivre richement y rend plus vulnérable.

De plus l'habitude, par exemple, d'une bonne table, de mets précieux, transforme ce qui était audépart un plaisir (manger tel plat raffiné) en habitude voire en besoin.

Privé de ce superflu dont je me suis rendudépendant, je vais en souffrir par ma propre faute.

Par contre, le sage épicurien se réjouira d'une tablesomptueuse, mais ne souffrira pas de son absence ; car il a compris que ce n'est pas l'objet qui crée le plaisir, maisla cessation du désir, du manque.

Naturellement, ce n'est pas tel grand vin qui me fait plaisir, mais de ne plus avoirsoif.

S'habituer aux grands crus, c'est se condamner et à y trouver moins de plaisir, et à souffrir si pour une raisonou pour une autre on ne peut plus s'offrir ce produit et à ne plus être capable d'apprécier une boisson plus« ordinaire ». Ce souci d'autarcie, d'une vie simple qui nous rende le plus indépendant possible du hasard, des coups du sort, des autres, s'explique en partie par l'époque troublée, instable pendant laquelle Epicure écrit ; une époque où les solidarités traditionnelles de la cité grecque se défont, où la politique est instable, où l'économie ne l'est pasmoins. Mais cela n'invalide en rien le raisonnement d' Epicure , lequel dément l'interprétation déjà présente à son époque de sa doctrine : « Quand nous disons que le plaisir est notre but ultime, nous n'entendons pas par là le plaisir des débauchés ni ceux qui se rattachent à la jouissance matérielle, ainsi que le disent ceux qui ignorent notredoctrine, ou qui sont en désaccord avec elle ou qui l'interprètent dans un mauvais sens.

Le plaisir que nous avonsen vue est caractérisé par l'absence de souffrances corporelles et de troubles de l'âme.

Ce ne sont pas lesbeuveries et les orgies continuelles des jeunes garçons et des femmes, les poissons et les autres mets qu'offre unetable luxueuse, qui engendrent la vie heureuse, mais la raison vigilante qui recherche minutieusement les motifs dece qu'il faut rechercher ou éviter, et qui rejette les vaines opinions grâce auxquelles le plus grand trouble s'emparede l'âme.

» Ceux qui vivent en cédant à l'attrait du plaisir immédiat, qui cultivent les désirs vains, qui accordent une importanceextrême aux objets de leurs désirs, ceux-là n'ont rien compris au plaisir, et se condamnent à la souffrance. La vraie philosophie du plaisir est celle, apparemment austère, d' Epicure .

Celle qui prône le plaisir, mais guidé par la raison vigilante.

Si le véritable épicurisme semble austère, proche de l'ascétisme, on conclura par une sentenced'Epicure : « Dans les autres occupations, une fois qu'elles ont été menées à bien avec peine, vient le fruit ; mais, en philosophie, le plaisir va du même pas que la connaissance : car ce n'est pas après avoir appris que l'on jouit dufruit, mais apprendre et jouir vont ensemble. » ÉPICURE. Né à Samos, ou peut-être à Athènes, vers 341 av.

J.-C., mort en 270 av.

J.-C. Fils d'un maître d'école et d'une devineresse, il fut sans doute le disciple de Pamphile et de Xénocrate, et enseignala philosophie à Mytilène, à Lampsaque et à Athènes, où il ouvrit une école.

Il mourut d'une longue maladie.

— Lapensée d'Épicure est influencée par celle de Démocrite.

Le but de l'épicurisme est le bonheur des hommes.

Mais on asouvent déformé la pensée et l'enseignement d'Épicure.

Celui-ci fut, en effet, un modèle de sobriété et le plaisir neconsiste pas pour lui, à s'abandonner aux voluptés grossières des sens.

« C'est la pensée sobre qui fait la vieagréable et non la jouissance des femmes et les tables somptueuses.

» — Le monde est formé d'atomes qui semeuvent dans le vide, s'agrègent et se désagrègent au hasard ; l'atome a le pouvoir de déclinaison ou clinamen.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles