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Epicure et la tripartition des désirs

Publié le 23/03/2005

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epicure
Maintenant, il faut parvenir à penser que, parmi les désirs, certains sont naturels, d'autres sont vains. Parmi les désirs naturels, certains sont nécessaires, d'autres simplement naturels. Parmi les désirs nécessaires, les uns le sont pour le bonheur, d'autres pour le calme du corps, d'autres enfin simplement pour le fait de vivre. En effet, une vision claire de ces différents désirs permet à chaque fois de choisir ou de refuser quelque chose, en fonction de ce qu'il contribue ou non à la santé du corps et à la sérénité de l'âme, puisque ce sont ces deux éléments qui constituent la vie heureuse dans sa perfection. Car nous n'agissons qu'en vue d'un seul but : écarter de nous la douleur et l'angoisse. Lorsque nous y sommes parvenus, les orages de l'âme se dispersent, puisque l'être vivant ne s'achemine plus vers quelque chose qui lui manque, et ne peut rien rechercher de plus pour le bien de l'âme et du corps. En effet, nous ne sommes en quête de plaisir que lorsque nous souffrons de son absence. Mais quand nous n'en souffrons pas, nous ne ressentons pas le manque de plaisir. Epicure

Ce texte d'Épicure pose un problème moral : faut-il lutter contre tous les désirs ou faut-il distinguer de bons et de mauvais désirs ? Dans le second cas, comment lutter contre les mauvais désirs ?  L'argument avancé par l'auteur consiste à accepter les désirs naturels, que la nature nous donne les moyens de satisfaire, et à rejeter les désirs vains, produits par l'imagination et la société, et impossibles à satisfaire. Les premiers procurent plaisirs et bonheur ; les seconds souffrance et agitation perpétuelle. Une stricte discipline des désirs est donc la clé du bonheur.

epicure

« ÉPICURE. Né à Samos, ou peut-être à Athènes, vers 341 av.

J.-C., mort en 270 av.

J.-C. Fils d'un maître d'école et d'une devineresse, il fut sans doute le disciple de Pamphile et de Xénocrate, et enseignala philosophie à Mytilène, à Lampsaque et à Athènes, où il ouvrit une école.

Il mourut d'une longue maladie.

— Lapensée d'Épicure est influencée par celle de Démocrite.

Le but de l'épicurisme est le bonheur des hommes.

Mais on asouvent déformé la pensée et l'enseignement d'Épicure.

Celui-ci fut, en effet, un modèle de sobriété et le plaisir neconsiste pas pour lui, à s'abandonner aux voluptés grossières des sens.

« C'est la pensée sobre qui fait la vieagréable et non la jouissance des femmes et les tables somptueuses.

» — Le monde est formé d'atomes qui semeuvent dans le vide, s'agrègent et se désagrègent au hasard ; l'atome a le pouvoir de déclinaison ou clinamen.Épicure lui accorde aussi un poids.

Les dieux ne se préoccupent pas des hommes ; nous n'avons pas à les redouter,non plus que la mort.

Lorsque nous sommes en vie, la mort n'est pas là, et lorsqu'elle est là nous ne sommes plus envie.

Nous ne devons pas craindre ce qui la suit, puisque notre âme est périssable comme notre corps.

L'homme n'adonc aucune terreur à avoir ; il est libre, composé lui-même d'atomes qui s'agrègent momentanément.

Ses sens nel'induisent pas en erreur.

Ainsi, il peut s'éloigner des biens fragiles et se tourner vers les biens durables.

Ce qui estdurable, c'est le plaisir.

Épicure distingue les plaisirs en mouvement, qui sont accompagnés de la douleur, et lesplaisirs en repos.

Ceux-ci seuls doivent être recherchés.

Il faut éviter la douleur.

Le suicide est le moyen desupprimer la douleur intolérable.

Quant à la douleur tolérable, le souvenir des plaisirs passés parvient à l'atténuer.Les désirs humains engendrent des maux.

Il y a des désirs qui ne sont ni nécessaires ni naturels ; d'autres qui sontnaturels mais non nécessaires.

Il faut renoncer à ces deux sortes de désirs.

Seuls, les désirs naturels et nécessairesdoivent être satisfaits.

« Mon corps est saturé de plaisir quand j'ai du pain et de l'eau.

» La vision épicurienne dumonde est pessimiste.

L'amitié, la philosophie rendent la vie supportable.

La prudence, la tempérance doivent nousdétacher du tumulte des passions.

C'est à la sérénité du coeur qu'il faut parvenir.

— Nous savons que nul, plusqu'Épicure, ne redouta les dieux et la mort.

Par ses contradictions mêmes, la pensée d'Épicure demeure actuelle.Épicure, à qui Athènes éleva des statues, a beaucoup écrit.

Des fragments de son ouvrage De la nature et quatrelettres nous sont seuls parvenus. Une morale du bonheurConfucius excepté, Épicure est peut-être le premier philosophe à avoir pensé un humanisme intégral, c'est-à-direune conception de l'existence humaine sans autres postulats qu'humains.

Sa morale est un eudémonisme, c'est-à-dire une morale du bonheur.

Ce n'est pas, en effet, le Bien idéal qui est pour Épicure (comme il l'est pour Platon) lebut et le sens de l'existence, mais le bonheur.

La sagesse est à la fois le résultat et la condition de la vie heureuse.L'épicurisme est également un hédonisme, c'est-à-dire une morale du plaisir, et c'est cet aspect qui l'a fait connaîtreet condamner.

Aujourd'hui encore, un épicurien n'est pas celui qui approuve les termes des lettres à Pythoclès et àMénécée (deux textes qui nous sont parvenus du philosophe) mais celui qui aime prendre son plaisir à table et au lit. Le quadruple remède (introuvable en pharmacie) est le nom donné aux quatre thèses résumant la morale hédonisteépicurienne:les dieux ne sont pas à craindre;il n'y a point de risque à courir dans la mort;le bien est facile à se procurer;le mal est facile à endurer avec courage. il y a plaisir et plaisirEn fait, Épicure ne fait pas l'apologie du plaisir en lui-même mais prend soin d'établir des distinctions.

D'abord, ildifférencie les plaisirs en repos et les plaisirs en mouvement.

Les plaisirs en repos sont jugés meilleurs: ilscorrespondent à un état de bien-être immédiatement signalé par l'absence de souffrance.

Ce sont les plaisirs enrepos qui permettent de vivre l'ataraxie, cette absence de trouble par laquelle Épicure définit l'idéal de sagesse.

Lesplaisirs en mouvement peuvent être recherchés et goûtés mais ils instaurent un certain déséquilibre qui nuit à cetétat de paix intérieure.

Cette idée, ainsi que celle de la supériorité des plaisirs de l'âme sur ceux du corps,différencie fortement Épicure des cyrénaïques.. »

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