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L'épreuve du temps est-elle un critère de valeur et de vérité ?

Publié le 02/03/2004

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temps
Une valeur d'usage est donc un objet qui peut servir valablement de moyen à la réalisation d'une fin. Elle n'est pas à distinguer trop rigoureusement du concept de valeur d'échange, sur lequel nous réfléchirons dans la partie suivante, dans la mesure où ce qui est valeur d'usage pour moi (par exemple, la voiture que j'utilise) était précédemment une valeur d'échange pour celui qui m'a permis d'en faire l'acquisition (le concessionnaire automobile). b.      La valeur immédiate des objets qui servent de moyen à la réalisation d'une fin Dans le cas des valeurs d'usage, pouvons nous dire que le temps est le critère de leur valeur, qu'une valeur d'usage est d'autant plus dotée de capital monétaire ou de capital social (c'est-à-dire, qu'elle fait l'objet d'une considération répandue dans l'espace social) que le temps a passé ? Non, dans la mesure où le critère de la valeur des objets qui servent de moyen à la réalisation d'une fin est leur utilité. Une valeur d'usage a d'autant plus de valeur qu'elle répond immédiatement à mes besoins : le temps n'est donc pas le critère approprié, mais plutôt l'immédiateté d'une constatation objective de l'utilité d'une chose. II.                L'épreuve du temps est un critère pour les valeurs d'échange a.       Qu'est-ce qu'une valeur d'échange ? La valeur d'échange se définit par sa capacité à devenir un moyen par lequel nous pouvons obtenir des objets à valeur d'usage.
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« b.

L'épreuve du temps et la rareté Dans le cas des valeurs d'échange, nous pouvons dire que l'épreuve du temps est le critère de leur valeur.

En effet,un objet aussi dépourvu de valeur qu'une poterie dans l'antiquité, en raison du passage du temps, peut acquérir unevaleur centuplée pour nous.

Cet effet est produit par le temps, non parce que le vieillissement est synonyme devaleur (c'est souvent l'inverse qui est vrai) mais parce que l'épreuve du temps est l'agent de la rareté.

Plus unevaleur d'échange est rare, plus elle a de la valeur. III. L'épreuve du temps est un critère ambigu pour les valeurs morales a.

Qu'est-ce qu'une valeur morale ? Une valeur morale, comme nous l'avons posé en introduction, est une idée dont nous prétendons qu'elle mérited'être suivie comme principe, ou poursuivie comme fin de l'action humaine.

Il peut s'agir alors d'un idéal (comme laliberté ou le bonheur) d'une norme (telle que l'égalité ou la justice) ou bien d'une institution (par exemple, la familleou l'Etat).

Par valeur morale, nous entendrons ici dans un sens élargi également les objets culturels, dont la valeurdépend moins de leur capacité à satisfaire nos besoins ou à s'échanger, qu'à un consensus commun sur la valeurqu'il convient de leur accorder (c'est la thèse de Bourdieu dans Les règles de l'art ). b.

L'épreuve du temps, prétexte invoqué pour sauvegarder les valeurs morales Dans le cas des valeurs morales, l'épreuve du temps est un critère de valeur ambigu.

En effet, il en va des valeursmorales comme de l'autorité politique, dont Pascal dans les Pensées montre bien que l'ancienneté d'une autorité est invoquée comme une légitimation de cette autorité (« cela a toujours été ainsi, donc l'état politique ne peutchanger »).

Il en va de même pour les valeurs morales : le critère du temps peut servir de prétexte à lareconnaissance sociale qui leur est accordée.

Prenons l'exemple de la valeur d'un principe moral comme l'égalité :son enracinement dans le passé révolutionnaire peut être utilisé comme une justification du respect qui lui estaccordé, indépendamment de critères objectifs qui pourraient lui valoir cette considération.

Il en va de même pourles valeurs culturelles : l'ancienneté d'une œuvre (« c'est un classique » dit-on) peut passer pour un critère de savaleur, au point qu'il ne nous vient plus l'idée, ou l'audace, de critiquer cette valeur prétendue. Conclusion : L'épreuve du temps n'est pas un critère pour les valeurs d'usage : c'est plutôt leur utilité qui joue ce rôle ; elle enest un pour les valeurs d'échange, car elle accroît leur rareté, donc leur valeur marchande.

Elle est un critèreambigu pour les valeurs morales et culturelles : bien souvent l'ancienneté légitime la considération accordée à desprincipes ou à des biens culturels, en annulant la volonté, ou la simple idée, de s'interroger sur les critères objectifsde leur valeur prétendue. SECOND CORRECTION DE CE MEME SUJET.. »

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