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Erreur et illusion

Publié le 15/01/2004

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erreur

. Mais qui est donc ce « on » libérateur ? Platon veut sans doute montrer que l'on ne peut se déprendre tout seul de l'illusion, parce que celle-ci, par son pouvoir de séduction, trouve en ses propres victimes ses plus ardents défenseurs. CITATIONS: « Est illusion le leurre qui subsiste, même quand on sait que l'objet supposé n'existe pas. » Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, 1798. « L'opinion d'Aristote, d'après laquelle la vermine serait engendrée par l'ordure - opinion qui est encore celle du peuple ignorant - était une erreur (...), alors que c'était une illusion de la part de Christophe Colomb, quand il croyait avoir trouvé une nouvelle route maritime des Indes. La part de désir que comportait cette erreur est manifeste. » Freud, L'Avenir d'une illusion, 1927. « Les illusions diffèrent des erreurs en ce que le jugement y est implicite, au point que c'est l'apparence même des choses qui nous semble changée. » Alain, Éléments de philosophie, 1941.

THÈMES DE RÉFLEXION

Le «Vocabulaire philosophique» de Lalande vous indique pour «illusion» : «Toute erreur, soit de perception, soit de jugement ou de raisonnement, pourvu qu’elle puisse être considérée comme naturelle, en ce que celui qui la commet est trompé par une apparence. »

Il nous indique par ailleurs pour « erreur » :

«Au sens actif, acte d’un esprit qui juge vrai ce qui est faux, ou inversement, «commettre une erreur».

Au sens passif, état d’un esprit qui tient pour vrai ce qui est faux, ou inversement. «Etre dans l’erreur».

Au sens impersonnel, assertion fausse. »

D’où premier problème : L’illusion est-elle l’erreur, une variété de l’erreur et en quoi ?

Remarquons que l’on peut dire : «Etre dans l’erreur» ainsi que «être dans l’illusion» (sens passif). «Commettre une erreur» mais non «commettre une illusion» (sens actif).

Par contre on peut dire « se faire des illusions » (pronominal dit passif).

Problème : l’illusion ne se distinguerait-elle pas de certaines erreurs en ce que la responsabilité du sujet y serait à chaque fois soit non engagée soit seulement partiellement engagée. Comment préciser cela, comment en rendre compte ?

Deuxième problème : On parle d’«illusions perceptives» et certains se refusent à admettre que l’on puisse dire, à proprement parler, «erreurs perceptives».

erreur

« L'i llusion semble faire davantage problème que l'erreur.

Notons, dans le libellé du sujet, l'importance du « comme on » et de la notion de délivrance.

C'est sur cette difficulté particulière à l'illusion qu'il conviendra de centrer le travail de la dissertation.

Rappelons la distinction faite par Freud (L'Avenir d'une illusion, 1927) à propos de la religion: l'erreur est de l'ord_re de la logique, alors que l'illusion relève de l'affectivité.

L'erreur (contrairement à l'illusion) ne suppose pas de rupture d'avec le réel, elle peut être rectifiée.

L'illusion (comme le fait d'ailleurs le rêve réalisant un désir inconscient) demeure indifférente à la réalité.

Aussi n'est-elle jamais démentie.

La notion d'erreur est liée à la question de la vérité.

Et la philosophie presque tout entière peut se déf nir comme « recherche de la vérité».

La philosophie dénonce les erreurs liées à la confusion entre apparence et réalité, en opposant opinion et savoir (Cf.

Platon, mythe de la Caverne, La République, Livre VII, 514 a-517 c).

Elle en recherche les causes (Cf.

Descartes, Méditation Quatrième, où l'erreur est définie non comme une pure négation, mais comme « une privation de quelque connaissance qu'il semble que je. »

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