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L'espérance, l'espoir sont-ils fondés en raison ?

Publié le 05/03/2004

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RAISON (lat. ratio, calcul; faculté de calculer, de raisonner) Ce terme connaît deux grandes acceptions : soit il désigne la faculté de penser, la « raison humaine », soit il désigne un principe d'explication, la « raison des choses ». En tant que faculté de penser, la raison peut se définir encore en plusieurs sens, soit : 1. la faculté de raisonner discursive, de combiner concepts et propositions par opposition à la faculté de connaître intuitive (la ratio par opposition à l'intellectus chez saint Thomas, ou la raison par opposition au coeur chez Pascal); 2. la faculté de bien juger (comme chez Descartes) ou l'entendement qui « s'appelle raison en tant qu'il dirige au vrai et au bien », selon Bossuet. En ce sens s'oppose classiquement à la folie et à la passion qui consiste à raisonner mal, contrairement aux lois logiques ; 3. la connaissance naturelle par opposition à la connaissance révélée, la lumière» naturelle par opposition aux lumières de la foi» ; 4. un système de principes a priori dont la vérité ne dépend pas de l'Expérience . En ce sens, les vérités de la raison se distinguent du témoignage des sens autant que des révélations de la foi, si bien que Pascal voyait là trois ordres distincts de connaissance; 5. dès lors, toute une tradition définira usuellement la raison comme l'esprit humain en tant qu'il porte en lui les notions innées lui permettant de comprendre le monde, définition critiquée par les empiristes, et transformée par Kant; 6. la raison est pour Kant la faculté supérieure qui ramène à l'unité les règles de l'entendement» comme celui-ci fait la synthèse des éléments sensibles. Connaissance a priori et connaissance par la raison sont une même chose, et se distinguent ici de la connaissance par l'entendement (contrairement au sens 2 qu'on trouve par ex. chez Descartes). Le nom de Raison est réservé à un degré supérieur de synthèse des connaissances : si l'Entendement est la faculté des règles, la Raison est la faculté des principes. Elle est théorique lorsqu'elle fonde la science (et concerne uniquement la connaissance); pratique lorsqu'elle est considérée comme contenant le principe a priori de l'action morale. En tant que principe d'explication, soit : 1. au sens théorique, ce qui rend compte d'un effet. Signifie alors plutôt raison d'être d'une chose à distinguer de sa cause simplement antécédente. Ainsi, se confond souvent avec la cause finale; 2. au sens normatif, le motif légitime d'un acte, sa justification (comme dans l'expression « non sans raison »). D'où : argument destiné à prouver qu'on a raison (« donner ses raisons »).

« - 1 1 n y a des vérités inaccessibles à la raison 1 1 tlt-)~• Pascal le dira quatre siècles après saint Thomas: «Le cœur a ses raisons que la raison ignore.» Il y a, dans le domaine de la foi et de l'espérance, des vérités qui demandent, pour être crues, une autre intervention que celle de la raison.

Il y a trois types sens .

Il en est encore un sance peuvent être de connaissance troisième : la connais- considérés au sens L e premier est ce lui sance qui suppose une propre comme sur- de l'ascension de l'es- élévation d es intellects naturels puisqu 'ils prit vers Dieu , c' est la au-dessus de leur nature , nécessitent l'interven- connaissance philoso - la connaiss anc e que les tion divine .

phique de Dieu .

Mais il bienheureux peuvent avoir de l 'essence de La connaissance en est un d e uxième Dieu .

des bienheureux nous est •Il para1t tout à fait évident Il y a une connais- inaccessible qu'une partie des v6rltés intelligibles divines excède sance surnaturelle s eules nous restent absolument la capac:ité de En effet , soit Dieu doit la connaissance la raison humaine.• Saint Thomas d'Aquin, aider à croire (par naturelle par la raison , Somme contre la grâce) une vérité énon- et la connaissance sur- les Gentils cée dans un discours naturelle par la foi , qui humain , soit il doit éle - est moins un savoir lorsque , à travers les ver l'esprit (par la gloire) qu 'un croire .

Les argu- prophètes, Dieu révèle à la hauteur des réalités ments positifs ne pour- des vérités à croire à divines dans la connais- ront plus se fonder des intellects qui ne sance de vision immé- que sur l'autorité de connaissent que ce qui diate .

Les deux der- !'Écriture.

leur est donné par les niers types de connais- La raison n'est capable de connaître que ce qu'elle est capable de démontrer.

Ce n'est pas parce que l'espérance chrétienne n'est pas déraisonnable qu'elle est fondée sur la raison: c'est un acte de foi.

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