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L'esprit est-il opposé à la matière ?

Publié le 05/03/2004

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esprit

Il part au contraire d'une situation explorée en un mouvement singulier qui lui fournit une méthode et la conscience par la méditation. Embarrassé d'hésitations et d'erreurs,  Descartes se propose de faire table rase des opinions communément reçues. L'instrument de cette expérience est le doute lui-même. Si, en effet, quelque chose résiste au doute et s'impose dans l'évidence de la raison, cela pourra être le point de départ de la connaissance. Aussi le philosophe dirige-t-il d'abord le doute contre les sens et les raisonnements (doute méthodique); il lui donne même un caractère hyperbolique en allant jusqu'à supposer que quelque malin génie voudrait le tromper. Mais le doute permet à la pensée :1° de s'affirmer elle-même existante (Je pense, donc je suis), tout en prenant conscience de son imperfection (le fait de douter); 2° de se concevoir essentielle, puisque le jugement d'imperfection suppose la notion du Parfait présente à chaque effort, donc la marque en nous du parfait et l'assurance qu'Il est (véracité divine);3° de se distinguer du corps (le penseur sait tout de la pensée avant de rien savoir de son corps); d'où la dualité entre la substance pensante (l'âme, l'esprit) et la substance étendue (la matière, les corps). A partir de cette démarche, une double connaissance est possible : celle du sujet par lui-même, celle de l'objet par le sujet appuyant son investigation sur un mécanisme strict. (Toute ma physique, dit Descartes, n'est que géométrie).

Qu'est-ce en effet que le sujet? Il est ce qui se pense soi-même; il est conscience, et, dans ce rapport de soi à soi, s'affirme responsable et libre.

 Selon l'opinion commune, l'esprit et la matière sont deux notions à part. En effet, l'esprit s'il existe, est une entité distincte du corps et de la matière, supérieur, et de nature différente. C'est à travers lui que nous percevons le monde et que nous pouvons avoir une connaissance des choses, il convient alors d'opposer l'esprit et la matière. La matière, ou le corps, est radicalement différente de l'esprit, il est l' "autre de l'esprit" et n'apparaît ainsi que dans sa relation à cet autre. Platon distinguait ces deux notions en plaçant le corps en tant que "tombeau de l'âme", selon lui, le statut du corps n'est que mal, contingence, et élément  perturbateur. Dans un de ses écrits intitulés Phédon, Platon indique qu' "il faut que nous abandonnions le corps [afin que] l'âme seule examine les objets qu'elle veut connaître". L'âme serait donc le siège de la connaissance, elle nous permet de reconnaître la vérité parmi l’apparence trompeuse que la matière nous donne dans le monde des sens. De ce fait, la matière, ou le corps, est un obstacle à la connaissance des Idées, et n'apporterait rien ni à la connaissance de soi, ni à la relation à l'autre, car les rapports avec l'autre se fait d'âme à âme. Le corps, ou la matière, est donc perçu comme le vêtement de l'âme dont il conviendrait de se débarrasser pour être libre. Par ailleurs, pour quelle(s) raison(s) dit-on que l'esprit est d'un autre ordre que la matière ?

esprit

« • Qu'est-ce en effet que l'objet extérieur? — C'est avant tout de l'étendue, qu'il soit matière brute ouvivante.

Il ne pense rien, ne veut rien, n'a que des propriétés extrinsèques et pourra donc être déterminé parla connaissance des rapports (grandeur, vitesse, distance...) qui le situent en fonction des autres.

Et l'oncomprend comment cette idée (qui englobe le monde des vivants par la théorie de l'animal-machine) a permisà la science moderne, de prendre son essor.Mais les deux substances (pensée et étendue), qui sont radicalement distinguées en droit, s'unissent en faitchez l'homme, lequel est à la fois conscience et organisme.

Les passions de l'âme par exemple sont liées auxmouvements du corps.

L'homme doit appliquer là son attention, et connaître ce lien diffus pour agir sur sespropres passions par le contrôle des mouvements corporels.

On voit donc que le problème pratique de laconduite est d'ordre psychologique pour permettre l'action de la volonté.

Et c'est pourquoi toute connaissancedu monde physique se resserre, et tend de la possession de la nature à une sorte de médecine de l'homme, envue de lui assurer la maîtrise de soi, c'est-à-dire le bonheur dans la sagesse. L'esprit n'existe pasLes penseurs matérialistes comme Helvétius, Marx ou, plus près de nous, certains scientifiques nientl'existence de l'esprit et de tout ce qui ne se réduit pas à la matière.

Pour 'eux, la conscience n'est que lerésultat de processus chimiques.

Par ailleurs, ils pensent que l'on peut avoir une connaissance objective de laréalité et que la subjectivité n'intervient pas dans la recherche et la connaissance scientifiques. "La production des idées, des représentations et de la conscience est d'abord directement et intimementmêlée à l'activité matérielle et au commerce matériel des hommes, elle est le langage de la vie réelle." Marx-Engels, L'Idéologie allemande, 1846.Nos idées ne surgissent pas du néant : elles nous sont d'abord transmises par notre milieu, par nos conditionsconcrètes d'existence.

L'idéologie, ou ensemble des idées propres à un individu ou à un groupe, estdéterminée selon Marx et Engels, par leur place et leur rôle dans les rapports économiques.

Ce ne sont passeulement les idées qui engendrent les idées, mais également les forces matérielles dont elles sont latraduction intellectuelle.

En d'autres termes, tout être humain reçoit un certain nombre d'influences quidéterminent en partie son champ de conscience.

Le degré de développement d'une société, ses structuressociales, économiques, influencent le contenu de la conscience de chacun.

Marx conteste l'idée selon laquellec'est l'esprit qui s'impose à la matière.

En fait, il y a une dialectique complexe qui relie l'esprit et la matière etproduit l'histoire. [L'esprit est mêlé à la matière par l'intermédiaire du corps.

Il n'existe pas de sujet autonome au sens kantien.

Du fait que l'esprit dépenddu corps, il y a un rapport d'interdépendance et d'influence réciproque entre l'esprit et la matière, entre la conscience et le monde.] Le monisme de Spinoza Spinoza fut un lecteur à la fois attentif et critique de Descartes.

Un despoints de tension de la philosophie cartésienne, auquel il s'opposa plusparticulièrement, est l'union substantielle du corps et de l'âme.

Pour lui, leproblème n'est pas posé convenablement : il ne faut pas considérer l'extension et l'esprit comme deux principes séparés parce qu'il devient dèslors impossible de comprendre leur cohésion ou leur relation, et c'est bien làune des apories fondamentales du cartésianisme.

Dans l'Ethique, Spinozaexplique que la pensée et l'étendue sont deux attributs de Dieu que nousconnaissons (un attribut est ce qui constitue un des aspects essentiels de lasubstance).

La matière, comme l'esprit, participent tous deux de la réalitédivine, laquelle n'est pas transcendante (au-delà du monde), mais immanente (Dieu ou la nature, c'est la même substance).

Le Dieu dont nous parleSpinoza n'est pas un Dieu personnel comme dans les religions monothéistes,un pur esprit, mais une puissance partout présente : Dieu est la Nature, et la Nature est Dieu.

Les deux attributs de Dieu, pensée et étendue, seretrouvent partout, et l'homme les exprime selon un « mode » qui leur estpropre.

Le mode de la pensée est l'esprit, celui de l'étendue est le corps.D'ores et déjà, le dualisme classique trouve une première réponse : il n'y pasdeux substances mais une seule, à savoir Dieu, et celle-ci se décline selon des modes que l'on peut certes distinguer par la réflexion, mais qu'il est faux de séparer dans l'être (c'est-à-diredans la réalité).

A partir de là, une seconde solution vient résoudre la difficulté de la relation corps / esprit : c'estce que les commentateurs ont appelé le « parallélisme ».

Le mode de l'étendue (le corps) et l'idée de ce mode(l'esprit) sont une seule et même chose exprimée différemment.

Un principe spinoziste veut que l'ordre et laconnexion des idées soient les mêmes que l'ordre et la connexion des choses.

Cela implique que tout ce qui se. »

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