Devoir de Philosophie

L'État doit il être sans pitié ?

Publié le 15/01/2005

Extrait du document

Etre sans pitié, n'est-ce pas faire preuve de cruauté ? Deuxième partie : L'exigence morale. Le critère de la moralité peut être exploité pour critiquer les positions de la première partie. Il faut toutefois nuancer les argumentations, et ne pas simplement dire que c'est « immoral d'être sans pitié ». Pour cela il ne faut pas se limiter, non plus, au cas de la peine de mort. La prison à perpétuité, et même le simple fait d'enfermer un individu, peut-être considérer comme témoignant d'un état sans pitié. Mais si on considère que l'emprisonnement est sans pitié, on peut néanmoins estimer que l'état doit avoir l'exigence d'améliorer, toujours, les conditions de détention. L'exigence morale peut donc être comprise comme volonté d'améliorer le sort des individus dont l'état est, d'une certaine manière, responsable. Par ailleurs, il ne faut pas se limiter à interroger la répression. Dans cette deuxième partie, on peut partir du sentiment de la pitié, et soutenir que c'est au fond un sentiment humain incontournable : ROUSSEAU : « Je ne crois pas avoir aucune contradiction à craindre en accordant à l'homme la seule vertu naturelle qu'ait été forcé de reconnaître le détracteur le plus outré des vertus humaines.
 
L’Etat apparaît avant tout comme une instance coercitive. Dans cette mesure on a eu raison de voir dans cette instance un « monstre froid «. Ou comme le dit Nietzsche : « L’Etat c’est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement et voici le mensonge qui rampe dans sa bouche : « moi l’Etat, je suis le peuple «. C’est un mensonge ! (…) Ce sont des destructeurs ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un Etat : ils suspendent au dessus d’eux une glaive et cents appétits. «, Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra.
Devons-nous dés lors réduire l’Etat à cette seule dimension coercitive, voire inhumaine. L’Etat n’a-t-il pas d’autre vocation, celle entre autre de préserver l’intérêt général ? Ainsi la légitimité de l’Etat ne repose ni sur la force qu’il brandit ni même ou celle qu’il suggère, elle repose toute entière sur sa vocation à servir l’intérêt général. Ne faut-il pas voir dans l’Etat le pouvoir non comme la propriété d’un homme qui en abuse mais comme le symbole d’une fonction qui oblige ?
L’Etat est certes une instance coercitive, qui doit prendre en charge le monopole de la violence légitime, mais si il n’était que sans pitié obtiendrait-il à coup sûr notre obéissance ? L’Etat ne doit-il pas inspirer la crainte uniquement quand les circonstances l’exigent ? Seulement, conduire le peuple uniquement par la crainte est-ce réellement réaliser l’intérêt commun ? Ne faut-il pas que l’Etat élève les citoyens à la raison pour qu’ils soient capables d’être maître de soi ?
 

« méritent, soit parce qu'on veut dissuader les criminels. TRANSITION : Mais l'état peut-il à ce point être indifférent au sort des membres de sa société ? Etre sans pitié, n'est-ce pas faire preuve de cruauté ? Deuxième partie : L'exigence morale. Le critère de la moralité peut être exploité pour critiquer les positions de la première partie. Il faut toutefois nuancer les argumentations, et ne pas simplement dire que c'est « immoral d'être sans pitié ». Pour cela il ne faut pas se limiter, non plus, au cas de la peine de mort. La prison à perpétuité, et même le simple fait d'enfermer un individu, peut-être considérer comme témoignant d'unétat sans pitié. Mais si on considère que l'emprisonnement est sans pitié, on peut néanmoins estimer que l'état doit avoir l'exigenced'améliorer, toujours, les conditions de détention. L'exigence morale peut donc être comprise comme volonté d'améliorer le sort des individus dont l'état est, d'unecertaine manière, responsable. Par ailleurs, il ne faut pas se limiter à interroger la répression. Dans cette deuxième partie, on peut partir du sentiment de la pitié, et soutenir que c'est au fond un sentimenthumain incontournable : ROUSSEAU : « Je ne crois pas avoir aucune contradiction à craindre en accordant à l'homme la seule vertu naturelle qu'ait étéforcé de reconnaître le détracteur le plus outré des vertus humaines.

Je parle de la pitié, disposition convenable àdes êtres aussi faibles et sujets à autant de maux que nous le sommes ; vertu d'autant plus universelle et d'autantplus utile à l'homme, qu'elle précède en lui l'usage de toute réflexion, et si naturelle, que les bêtes mêmes endonnent quelquefois des signes sensibles (...).

Tel est le pur mouvement de la nature, antérieur à toute réflexion ;telle est la force de la pitié naturelle, que les moeurs les plus dépravées ont encore peine à détruire.

» Selon Rousseau, la pitié est un sentiment naturel et universel.

Interrogez-vous sur la notion de « mouvement »,« antérieur à la réflexion ». La mission de l'état est-elle de contredire la nature humaine ? Enfin, il y a semble-t-il un domaine où l'état ne doit pas être sans pitié : le sort des citoyens. Les états modernes et démocratiques sont l'expression même de la volonté générale. Les citoyens doivent-ils être sans pitié avec eux-mêmes ? On peut développer l'idée selon laquelle la mission de l'état est de viser la liberté des individus.

Il ne s'agitcertainement pas d'une attitude d'un état sans pitié : Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen 26 août 1789 Article premier - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.

Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. Article 2 - Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme.

Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. Article 3 - Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation.

Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. TRANSITION : mais n'est-ce pas justement parce que la mission de l'état est d'assurer la liberté des individus qu'il faut être sans pitié envers toutes les menaces de la liberté ? N'est-ce pas au coeur même de sa mission, en elle-même louable et morale, que l'état doit être sans pitié ? Troisième partie : La sévérité de l'état. Voici les articles trois et quatre de la déclaration des droits de l'homme :. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles