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L'État peut il utiliser la force ?

Publié le 15/01/2005

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Hobbes, Le Léviathan : un pouvoir coercitif (=le Léviathan) est nécessaire pour contraindre également tous les hommes à l'exécution de leurs conventions (le châtiment infligé en cas de non respect de la convention doit être plus grand que l'avantage retiré de l'infraction) à La sécurité de l'Etat étant la priorité, le Léviathan qui a tous les pouvoirs, peut user de la force pour soumettre un individu qui, par son comportement met en danger la sécurité de l'Etat.    II/ Les citoyens ne peuvent pas vouloir user de la force contre eux-mêmes :  Si l'Etat a la possibilité d'user de la force sur les citoyens, c'est parce qu'il se considère comme supérieur à eux (les individus se sont dépossédés de leur droit de se gouverner eux-mêmes), comme n'étant pas soumis aux lois. * Or, comme l'explique Rousseau dans le Contrat social, peuple et souverain ne font qu'un. En effet, le contrat social lie la volonté particulière de chacun à la volonté de la communauté toute entière (=la volonté générale), si bien que l'engagement du public avec les particuliers est réciproque. Les individus sont donc à la fois les sujets de la loi, en tant qu'individus ils doivent lui obéir, et en tant que citoyens, ils sont partie de la souveraineté et font les lois. à Il serait contradictoire de penser que l'Etat puisse user de la force envers les citoyens, puisque les citoyens sont l'Etat, et que nul ne peut vouloir se nuire à soi-même. * L'usage de la force, entendue comme violence ou contrainte à l'égard des individus, est donc dans ce cas impossible logiquement ; l'Etat ne peut pas vouloir nuire aux individus, car le corps ne peut pas vouloir nuire à ses membres, et ne peut pas avoir d'intérêts contraires aux leurs.   III/ La violence sournoise de l'Etat :              Cependant, la force dont il est question depuis le début est une force visible. Soit cette force est absente et nous sommes alors dans un état de paix, soit au contraire elle s'exerce dans la domination ou la punition d'un ou plusieurs individus - à moins qu'elle ne serve tout simplement à assurer la sauvegarde de l'Etat -  mais elle n'est jamais cachée. Or, il peut exister un autre type de force, celle sournoise et invisible, qui oeuvre au détriment des citoyens, et que l'on peut  de ce fait appeler violence.

Bien définir les termes du sujet :

- « Etat « : c’est un ensemble organisé d’institutions, sous un gouvernement autonome et sur un territoire indépendant. Il est artificiel, c’est-à-dire qu’il a été créé par les individus (=on n’en trouve pas d’exemple dans la nature) pour permettre leur rassemblement, leur sécurité, et leur bien-être. L’Etat garantit une coexistence pacifique, en légiférant les rapports entre les hommes. 

- « Force « : c’est un principe neutre de puissance ou d’action, une contrainte physique extérieure exercée par un individu ou une entité sur un autre individu ou entité. Lorsque ce pouvoir est associé à l’Etat, il semble s’apparenter à l’oppression ou à une forme de violence, car contraire au but recherché par l’Etat.

- « Peut-il « : il s’agit de savoir si l’Etat en a la possibilité et la capacité, et de manière plus précise, s’il en a le droit, si cela est légitime.

Construction de la problématique :

            Le sujet demande de répondre à la question par non ou oui, mais ne précise pas quelle est la nature de la force, ni contre qui elle se dirige ; il faut donc envisager toutes les possibilités : la force utilisée contre l’individu mais aussi contre les autres Etats, et la force comme puissance physique (=combat visible) et comme pouvoir d’oppression (= combat invisible). L’emploi de l’article indéfini "la" force plutôt que "sa" souligne que la force n’est pas le propre de l’Etat, et que de ce fait, son usage pose problème.

            Si l’on considère que l’Etat a été créé par les individus pour échapper à la violence de l’état de nature, il serait contradictoire de lui octroyer la possibilité d’utiliser la force contre ces mêmes individus. Il s’agit donc de voir contre qui l’Etat utilise la force, dans quelles circonstances, et si cet usage est légitime.

« Le système de Hobbes repose sur un double postulat.

Les hommes sont égoïstes et ne recherchent que leur satisfaction individuelle.

Ils sont égaux car le plus faible peut menacer la sécurité du fort.

Ce qui caractérise l'étatde nature, c'est donc la méfiance mutuelle et la guerre de tous contre tous.

Il n'est pas question, à ce stade, dedroit naturel.

Hobbes distingue le droit de nature, c'est-à-dire la faculté qu'a chacun d'agir par n'importe quel moyen en vue de sa propre conservation, et la loi de nature qui est un ensemble de règles découvertes par la raisonet qui interdisent à l'homme de faire tout ce qui peut mener à sa propre destruction.

Mais, dans l'état de nature, laloi de nature n'a pas d'effectivité parce qu'elle n'est pas garantie par la force.

L'état de nature est donc un étatd'insécurité perpétuelle dont les hommes cherchent à sortir.

Ils sont en conséquence amenés à conclure un pactepar lequel chacun remet à un homme ou à une assemblée les pouvoirs qu'il a sur lui-même, à la seule condition queles autres en fassent autant.

Cet homme (ou cette assemblée) acquiert ainsi la puissance souveraine, dont il doituser pour la protection des sujets.

Le fondement de l'obligation d'obéir qu'ont les sujets est à la fois la protectiondont ils jouissent et la force du souverain qui les y contraint.

Le pacte contient ainsi la garantie de sa propreeffectivité.

Il est également clair, d'une part, qu'il n'y a pas de limite au pouvoir du souverain et que celui-ci ne peutêtre déposé, parce qu'il n'y a pas eu de contrat entre lui et ses sujets, et, d'autre part, que ceux-ci n'ont aucundroit, même si leur protection n'est pas assurée et même si le souverain est un tyran, car, à partir de la conclusiondu pacte, toute la force est de son côté.

L'originalité de Hobbes est d'avoir échappé au dualisme roi-peuple en supprimant la dualité des contrats et d'avoir ainsi fondé en logique l'absolutisme.

Le pacte unique qu'il décrit tient àla fois du pacte d'association et du pacte de soumission.

C'est la soumission commune au souverain qui seule fondela société et garantit sa pérennité. II/ Les citoyens ne peuvent pas vouloir user de la force contre eux-mêmes : Si l'Etat a la possibilité d'user de la force sur les citoyens, c'est parce qu'il se considère comme supérieur à eux (les individus se sont dépossédés de leur droit de se gouverner eux-mêmes), comme n'étant pas soumis aux lois. • Or, comme l'explique Rousseau dans le Contrat social, peuple et souverain ne font qu'un.

En effet, le contrat social lie la volonté particulière de chacun à la volonté de la communauté toute entière (=la volontégénérale), si bien que l'engagement du public avec les particuliers est réciproque.

Les individus sont donc à la foisles sujets de la loi, en tant qu'individus ils doivent lui obéir, et en tant que citoyens, ils sont partie de lasouveraineté et font les lois.

à Il serait contradictoire de penser que l'Etat puisse user de la force envers les citoyens, puisque les citoyens sont l'Etat, et que nul ne peut vouloir se nuire à soi-même. ROUSSEAU : l'État, expression de la volonté générale Selon Rousseau, les hommes sont contraints de s'associer pour survivre.

Leproblème est de « trouver une forme d'association qui défende et protège detoute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et parlaquelle chacun s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même et resteaussi libre qu'auparavant ».

Sa solution, c'est le contrat social.

Rousseaul'énonce ainsi : « Chacun de nous met en commun sa personne et toute sapuissance sous la suprême direction de la volonté générale, et nous recevonsen corps chaque membre comme partie indivisible du tout.

» Par ce contratchaque individu préserve donc intégralement sa liberté puisqu'il décidelibrement d'obéir à la volonté générale, et son égalité, puisque chacunparticipe également à cette volonté générale.

L'État trouve sa légitimité danscette volonté générale dont il ne doit être que l'expression.

Dès que l'État nereprésente plus cette volonté générale, le contrat est rompu, et l'Étatdevient illégitime. « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute laforce commune la personne et les biens de chaque associé et parlaquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même etreste aussi libre qu'auparavant» (Rousseau) Le Contrat Social propose une solution à ce difficile problème : Le souverain c'est l'ensemble des membres de lasociété.

Chaque homme est donc à la fois législateur et sujet : il obéit à la loi qu'il a lui-même établie.

Cela supposel'existence d'une volonté générale distincte de la somme des volontés particulières.

Chaque homme a comme individuune volonté particulière qui le conduit à vouloir son intérêt particulier et qui en ce sens le conduit à s'opposer auxautres ; mais il a aussi comme citoyen une volonté générale qui lui fait vouloir le bien de l'ensemble dont il estmembre.

Il appartient à l'éducation de former cette volonté générale et Rousseau développera ce thème dans sonprojet de gouvernement pour la Pologne.

« C'est l'éducation qui doit donner aux âmes la force nationale et dirigertellement leurs opinions et leurs goûts qu'elles soient patriotes par inclination, par passion, par nécessité.

Un enfanten ouvrant les yeux doit voir la patrie et jusqu'à la mort ne doit plus voir qu'elle ».

Les personnages historiques deMoïse ou de Lycurgue sont des exemples de législateurs qui sont parvenus à former leur peuple.

Il est vrai que de. »

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