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L'Etat est-il plus à craindre que l'absence d'Etat ?

Publié le 04/03/2004

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Marx affirmait que les philosophes ont pensé le monde et que maintenant « il s'agit de le transformer «. A cette citation que les anarchistes approuveraient, il faut rappeler une citation du stoïcien d'Epictète (qui fut esclave un temps de sa vie) : « mieux vaut changer soi que l'ordre du monde «.    
c. Faire le bien, changer la société, consiste à discerner en nous les conditionnements qui peuvent détruire la liberté au lieu de la répandre. Par exemple, certaines associations humanitaires ont conçu un développement non respectueux de l'environnement. Certains européens ont détruit des cultures locales et enseigné un développement nuisible sur le plan écologique (Afrique, Inde). Aussi, quand on donne un conseil à quelqu'un, on conçoit rarement le conseil du point de vue de l'autre. Sartre refusait de donner des conseils car la liberté doit s'éprouver jusque dans ce qu'elle a de plus arbitraire. On sait maintenant que la structure étatique (hiérarchique) n'est pas totalement illégitime. On sait qu'une certaine inégalité peut avoir un sens positif.
L'etat est une institution inhumaine qui brime les individualités et qui a toujours recours à la violence pour défendre les intérêts de ceux qui possèdent les richesses. Il est à l'origine des plus sanglants conflits. L'Etat est donc plus à craindre que son absence. MAIS, en l'absence d'Etat, les hommes n'ont plus aucun moyen de contrôler la violence qui naît de leurs passions, de leurs désirs. Ils cessent d'être des citoyens policés et deviennent des animaux redoutables.


« II.

Faut-il rejeter l'Etat ? a.

Rejeter l'Etat revient à ne plus avoir d'autorité capable de réguler les masses.

Ainsi l'anarchie est une doctrine politique désirant une absence d'autorité organisatrice, refusant toute autorité au-dessus de l'individu.Proudhon et Bakounine reprendront ce sens, tout en pensant que seule une révolution fera disparaître l'Etat : Bakounine affirme : « ni Dieu ni maître ».

L'anarchisme se caractérise en général par un refus de toute autoritéreligieuse ou politique, une critique de l'Etat quel qu'il soit, car il empêche la libre expression de l'individu enréglementant sa vie sociale, et l'idéal d'une organisation de la société par elle-même, sans institutions ou appareilsd'Etat, fondée sur l'association des producteurs (mutuelles, coopératives) et l'absence de propriété privée.

De plusl'Etat est source de guerres bien plus meurtrières que de simples conflits individuels.

Les anarchistes pensent qu'unedémocratie directe est seule à pouvoir donner à chacun une liberté d'expression.

Car avec un tel dispositif, chacun est en mesure de faire entendre sa volonté (influence de Rousseau).

b.

Les limites de l'anarchie : cette doctrine ne voit pas qu'il y aura toujours des inégalités, et qu'elles peuvent donner l'occasion de servir.

Par exemple un handicapé est inégal d'un point de vue (problème de déplacement etc.),et le rôle du non handicapé sera de le servir, alors même qu'il peut l'exploiter.

C'est l'inégalité qui rend l'hommeméchant pour l'anarchiste.

Et c'est en changeant les conditions sociales que l'homme se bonifiera.

Ce raisonnementoublie que la société est le fruit de l'individu autant que celui-ci est le fruit de la société.

Marx affirmait que lesphilosophes ont pensé le monde et que maintenant « il s'agit de le transformer ».

A cette citation que lesanarchistes approuveraient, il faut rappeler une citation du stoïcien d'Epictète (qui fut esclave un temps de sa vie) :« mieux vaut changer soi que l'ordre du monde ».

c. Faire le bien, changer la société, consiste à discerner en nous les conditionnements qui peuvent détruire la liberté au lieu de la répandre.

Par exemple, certaines associations humanitaires ont conçu un développement nonrespectueux de l'environnement.

Certains européens ont détruit des cultures locales et enseigné un développementnuisible sur le plan écologique (Afrique, Inde).

Aussi, quand on donne un conseil à quelqu'un, on conçoit rarement leconseil du point de vue de l'autre.

Sartre refusait de donner des conseils car la liberté doit s'éprouver jusque dansce qu'elle a de plus arbitraire.

On sait maintenant que la structure étatique (hiérarchique) n'est pas totalementillégitime.

On sait qu'une certaine inégalité peut avoir un sens positif.

Par ailleurs, la volonté générale (qui désigne chez Rousseau une volonté prenant en considération toutes les volontés particulières) nous indique une certainedirection démocratique (cf.

Rousseau, Du contrat social ).

On peut concevoir la politique d'un état comme la recherche d'un certain équilibre entre des idées nécessaires mais qui restent toujours considérée sous l'œil vigilantde la réflexion.

ROUSSEAU : l'État, expression de la volonté générale Selon Rousseau, les hommes sont contraints de s'associer pour survivre.

Leproblème est de « trouver une forme d'association qui défende et protège detoute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et parlaquelle chacun s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même et resteaussi libre qu'auparavant ».

Sa solution, c'est le contrat social.

Rousseaul'énonce ainsi : « Chacun de nous met en commun sa personne et toute sapuissance sous la suprême direction de la volonté générale, et nous recevonsen corps chaque membre comme partie indivisible du tout.

» Par ce contratchaque individu préserve donc intégralement sa liberté puisqu'il décidelibrement d'obéir à la volonté générale, et son égalité, puisque chacunparticipe également à cette volonté générale.

L'État trouve sa légitimité danscette volonté générale dont il ne doit être que l'expression.

Dès que l'État nereprésente plus cette volonté générale, le contrat est rompu, et l'Étatdevient illégitime. « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute laforce commune la personne et les biens de chaque associé et parlaquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même etreste aussi libre qu'auparavant» (Rousseau) Le Contrat Social propose une solution à ce difficile problème : Le souverain c'est l'ensemble des membres de lasociété.

Chaque homme est donc à la fois législateur et sujet : il obéit à la loi qu'il a lui-même établie.

Cela supposel'existence d'une volonté générale distincte de la somme des volontés particulières.

Chaque homme a comme individuune volonté particulière qui le conduit à vouloir son intérêt particulier et qui en ce sens le conduit à s'opposer auxautres ; mais il a aussi comme citoyen une volonté générale qui lui fait vouloir le bien de l'ensemble dont il estmembre.

Il appartient à l'éducation de former cette volonté générale et Rousseau développera ce thème dans sonprojet de gouvernement pour la Pologne.

« C'est l'éducation qui doit donner aux âmes la force nationale et dirigertellement leurs opinions et leurs goûts qu'elles soient patriotes par inclination, par passion, par nécessité.

Un enfanten ouvrant les yeux doit voir la patrie et jusqu'à la mort ne doit plus voir qu'elle ».

Les personnages historiques deMoïse ou de Lycurgue sont des exemples de législateurs qui sont parvenus à former leur peuple.

Il est vrai que denos jours, on ne peut guère espérer rencontrer de tels hommes ; c'est pourquoi, à défaut d'unanimité, les loispourront ne traduire que la volonté de la majorité.. »

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