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l'Etat a-t-il pour fonction d'assurer le bonheur des individus ?

Publié le 16/11/2005

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On peut donc dire que la fin de la cité, c'est la vie bonne, et que toutes ces institutions, pour leur part, existent en vue de la fin. Une cité c'est une communauté qui se réalise entre groupements de familles ou entre villages pour une vie achevée et suffisante à elle-même, autrement dit pour une vie heureuse et honnête. C'est donc en vue d'actions droites que doit s'instituer la communauté politique, mais nullement en vue de la vie en commun. » Bergson « La société, qui est la mise en commun des énergies individuelles, bénéficie des efforts de tous et rend à tous leur effort plus facile. Elle ne peut subsister que si elle se subordonne l'individu, elle ne peut progresser que si elle le laisse faire : exigences opposées, qu'il faudrait réconcilier. Chez l'insecte, la première condition est seule remplie. Les sociétés de fourmis et d'abeilles sont admirablement disciplinées et unies, mais figées dans une immuable routine. Si l'individu s'y oublie lui-même, la société oublie aussi sa destination ; l'un et l'autre, en état de somnambulisme, font et refont indéfiniment le tour du même cercle, au lieu de marcher, droit en avant, à une efficacité sociale plus grande et à une liberté individuelle plus complète. Seules, les sociétés humaines tiennent fixés devant leurs yeux les deux buts à atteindre. En lutte avec elles-mêmes et en guerre les unes avec les autres, elles cherchent visiblement par le frottement et par le choc, à arrondir des angles, user des antagonismes, à éliminer des contradictions, à faire que les volontés individuelles s'insèrent sans se déformer dans la volonté sociale et que les diverses sociétés entrent à leur tour, sans perdre leur originalité ni leur indépendance, dans une société plus vaste : spectacle inquiétant et rassurant, qu'on ne peut contempler sans se dire qu'ici encore, à travers des obstacles sans nombre, la vie travaille à individuer et à intégrer pour obtenir la quantité la plus grande, la variété la plus riche, les qualités les plus hautes d'invention et d'effort.

« Introduction Il y a déjà vingt ans qu'une majorité politique française ne s'est plus proposé explicitement de changer la vie, commesi cette virtualité devait dorénavant être reléguée du côté de l'idéal utopique.

Mais dans le même temps, lesrevendications catégorielles qui défendent les avantages I acquis ne désarment pas.

La question de savoir si lacharge de l'État inclut le bonheur individuel pose la question de la vocation de l'État et de l'extension de son rôle :ce rôle est-il outrepassé si l'État doit garantir le bonheur de chacun, ou bien au contraire l'abandon de cetteambition i marquerait-il un échec de l'État ? Le bonheur est-il une affaire privée ou une affaire publique I.

Si l'État doit se préoccuper du bonheur, ce n'est pas de celui de chacun individuellement : le bonheur collectifauquel l'État doit s'atteler est une figure de l'interprète général.

On peut se référer à la distinction de Rousseauentre la volonté générale et la volonté de tous, simple agrégation des volontés particulières.

En pratiquedémocratique, satisfaire la majorité peut revenir à brimer la minorité.

Il paraît donc difficile d'envisager de satisfairetout le monde à la fois, le bonheur commun que l'État peut viser se comprend ainsi dans une perspective holisteplutôt qu'individualiste. 2.

L'État doit prendre à sa charge la question du bonheur individuel.

Ainsi Aristote identifiait-il le bonheur de l'État etcelui des individus, dispensant d'avance l'État de viser toute autre fin.

Le dirigisme économique et politique peutêtre appelé à l'appui de cette thèse.

Refusant de ratifier l'inégalité des résultats du marché, l'État entend assurer lebonheur de chacun en intervenant dans l'économie et la vie privée, quitte à ce que cela l'amène à réaliser monbonheur contre mon gré : le bonheur de chacun ne risque-t-il pas en effet de consister en quelque chose dedifférent ? Aristote: l'homme, animal politique Avec Platon, qu'il critique cependant, Aristote est le fondateur de lapensée politique classique.

La nature politique de l'homme ne fait pas dedoute.

La question la plus débattue est celle du meilleur régime. 1.

Les fondements de la vie politique A.

« L'homme est un animal politique » Vivre en communauté est naturel* et nécessaire à l'homme.

Nécessaireà son existence, mais aussi à son bonheur.

L'homme ne s'associe pasavec d'autres seulement pour assurer sa survie, mais pour accomplir sonessence.

L'individu est en effet un être inachevé, qui a pour fin et perfection larelation à autrui.

Si la famille et le village existent en vue de lasatisfaction de besoins élémentaires (alimentation, sécurité), ils sontsubordonnés à la communauté politique, la cité, dont la fin propre est le« bien vivre », le bonheur.

Celui-ci implique la visée commune d'un biencommun, dans une relation d'amitié réglée par la justice.

Là seulementse trouve la vraie liberté'.

Et c'est parce qu'il est un animal parlant que l'homme est un animalpolitique : alors que la « voix » des animaux (qui ne sont pas politiques,mais grégaires) se limite à l'expression des passions, le langage permet la formulation de jugements objectifs sur le juste et l'injuste, règles de la vie commune. B.

Les cités justes Mais, qu'est-ce qu'une cité juste ? C'est une cité où le pouvoir est exercé au profit de tous, et non au profitexclusif des gouvernants ou d'une frange de la population.

Dans ces derniers cas, le pouvoir ne mérite pas lenom de « politique », mais de despotique.

Une fois réglée la question première de la justice ou de l'injustice fondamentale du pouvoir (en vue de quigouverne-t-on ?), il faut se poser la question de son exercice (qui gouverne ?).

Interviennent alors lesdifférents types d'organisation des pouvoirs, ou régimes.

« Il est nécessaire que le souverain soit un seul individu (monarchie), soit un petit nombre (aristocratie), soitun grand nombre de gens (démocratie républicaine) » (Politique).

Chacun de ces régimes est bon, à conditionque le pouvoir y soit exercé en vue du bien commun.

Sinon, l'on a affaire à des despotismes : respectivement,la tyrannie (monarchie pervertie), l'oligarchie, et la démocratie populiste (pouvoir exercé par une majoritépauvre à son seul bénéfice). 2.

Le meilleur régime A.

Le critère du meilleur régime La question du choix du meilleur régime n'est pas une question de légitimité, ni de justice, c'est un problèmepragmatique : quelle est la distribution des pouvoirs la plus apte, dans une situation donnée, à réaliser aumieux la fin même de la politique : le bien commun ? On ne se demande pas qui a le droit de gouverner, maisqui le fera le mieux pour le bien de tous.

Aristote refuse donc le principe selon lequel le pouvoir devrait être distribué proportionnellement à un. »

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