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L'État restreint-il les libertés ?

Publié le 09/01/2004

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La société n'est pas une association libre d'individus libres, c'est un tiers impersonnel (l'Etat) qui détient le pouvoir absolu sur tous les individus.L'État n'a pas de nécessité absolue éternelle Pour Marx et Engels, l'État est une «superstructure», c'est-à-dire une institution inventée par la classe dominante (la bourgeoisie) pour assurer sa domination sur la classe des prolétaires. Selon la conception marxiste du de  venir historique, l'État ne sera plus nécessaire après l'instauration de la «société sans classes». Lénine reprend cette thèse en la complétant. Après une phase de «dictature du prolétariat» visant à éclairer et éduquer les prolétaires, la fin de la lutte des classes doit entraîner le «dépérissement de l'État». L'État de la domination d'une classe sociale chez Marx « Au fur et à mesure que le progrès de l'industrie moderne développait, élargissait, intensifiait l'antagonisme de classe entre le capital et le travail, le pouvoir d'État prenait de plus en plus le caractère d'un pouvoir public organisé aux fins d'asservissement social d'un appareil de domination d'une classe. Après chaque révolution, qui marque un progrès de la lutte des classes, le caractère purement répressif du pouvoir d'État apparaît de façon de plus en plus ouverte» [La Guerre civile en France, p. 60-61]. La conception marxiste de l'État est ici résumée dans son principe essentiel : l'État capitaliste est l'appareil de domination de la classe ouvrière par la bourgeoisie, y compris par la violence comme ce fut le cas, par exemple, durant les journées de juin 1848. Durant celles-ci, la république bourgeoise avait montré le despotisme absolu d'une classe sur les autres classes.

On définit l'Etat comme l'ensemble des institutions politiques, militaires, administratives, juridiques et économiques qui organisent une société donnée sur un territoire donné. En tant qu'institution, l'Etat régule les rapports entre les individus d'une même société. Si la liberté désigne le fait de faire ce qu'on a envie de faire, il semble bien difficile de considérer que la fin de l'Etat est la liberté. Si l'Etat a bien pour fin de permettre aux hommes de vivre ensemble, son but n'est pas la liberté mais la sécurité. Mais cette sécurité n'est-elle la condition sine qua non de la liberté ?

« L'État de la domination d'une classe sociale chez Marx « Au fur et à mesure que le progrès de l'industrie moderne développait,élargissait, intensifiait l'antagonisme de classe entre le capital et letravail, le pouvoir d'État prenait de plus en plus le caractère d'un pouvoirpublic organisé aux fins d'asservissement social d'un appareil dedomination d'une classe.

Après chaque révolution, qui marque un progrèsde la lutte des classes, le caractère purement répressif du pouvoir d'Étatapparaît de façon de plus en plus ouverte» [La Guerre civile en France,p.

60-61].

La conception marxiste de l'État est ici résumée dans sonprincipe essentiel : l'État capitaliste est l'appareil de domination de laclasse ouvrière par la bourgeoisie, y compris par la violence comme cefut le cas, par exemple, durant les journées de juin 1848.

Durant celles-ci, la république bourgeoise avait montré le despotisme absolu d'uneclasse sur les autres classes.Ainsi, l'État n'est pas extérieur ou au-dessus de la société.

« Il est bienplutôt un produit de la société à un stade déterminé de sondéveloppement ; il est l'aveu que cette société s'empêtre dans uneinsoluble contradiction avec elle-même, s'étant scindée en oppositionsinconciliables qu'elle est impuissante à conjurer.

Mais pour que lesantagonistes, les classes aux intérêts économiques opposés, ne seconsument pas — elles et la société — en une lutte stérile, le besoin s'impose d'un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de la société, doit estomper le conflit, le maintenirdans les limites de l'"ordre" ; et ce pouvoir, né de la société, mais qui se place au-dessus d'elle et lui devientde plus en plus étranger, c'est l'État» [L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État, p.

156].Si l'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes des classes, pour les mêmesraisons, l'État ou les différents États qui se sont succédé dans l'histoire ont toujours été ceux de la dominationd'une classe sur les autres, dans le but de maintenir — souvent par la violence [Anti-Dühring, p.

208 sq.] —l'ordre social.

D'où l'idée d'une disparition de l'État dans une société sans classe, le communisme, avecquelques difficultés sur les moyens d'y parvenir. Contre l'Etat: l'anarchisme A.

L'État, cimetière des libertés Les anarchistes – les russes Bakounine et Kropotkine, les français Élisée Reclus et Jean Grave – voient tout aucontraire dans l'État le mal radical et dans l'Individu la valeur suprême.

Pour eux, l'obéissance du citoyen est uneabdication, une destruction de sa personnalité.

La révolte est permise contre toute autorité : « Ni Dieu ni Maître ! »,s'écrie Jean Grave (1854-1939).

L'État est condamné parce qu'il est le fossoyeur des libertés ou, comme le ditBakounine (1814-1876), « un immense cimetière où viennent s'enterrer toutes les manifestations de la vieindividuelle ».

Non seulement l'État détruit la liberté des individus vivants, mais l'État, parce qu'il rompt la solidaritéuniverselle, parce qu'il ne se pose qu'en s'opposant à d'autres États – ce qui engendre la guerre et ses souffrances–, apparaît comme le plus grand obstacle à l'épanouissement de valeurs réellement universelles. B.

Un optimisme naïf Comprenons bien que les anarchistes ne sont pas pour autant des immoralistes antisociaux.

Ils sont au contrairepersuadés que l'individu ne peut s'épanouir que dans les relations de la vie communautaire.

Mais il s'agit pour eux deliens sociaux librement consentis.

L'État, avec ses contraintes artificielles, n'est qu'une caricature de la sociéténaturelle.

Les anarchistes réclament donc une révolution qui abattra l'État, ses juges, ses policiers, ses armées.

Surles ruines de l'État pourront alors s'établir de libres associations.La doctrine anarchiste implique un postulat tout à fait opposé à celui des absolutistes, ou des partisans de l'Étattotalitaire.

Pour ces derniers en effet, les hommes sont bêtes et méchants ; il faut donc les soumettre à unediscipline sévère.

A ce pessimisme foncier, les anarchistes opposent un optimisme naïf ; pour eux, l'homme est bonpar nature, il ne demande qu'à aider son semblable, il n'a pas besoin de l'organisation artificielle, contraignante etrépressive de l'État.. »

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