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L'état est-il au service de la société ou est-ce la société qui est au service de l'État ?

Publié le 28/01/2005

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ÉTAT

Gén. L'État (É majuscule) doit d'abord être distingué de la société, puisqu'il existe des sociétés sans État. Il désigne une société organisée ayant une administration politique et juridique autonome, mais également, au sens strict, l'ensemble de ces administrations. Il est ainsi un pouvoir distinct, qui s'incarne dans des institutions et s'exerce sur l'ensemble de la société. Monopole de la législation et occupation permanente d'un territoire caractérisent par ailleurs l'État, qu'on peut définir avec Max Weber comme la communauté humaine qui, dans les limites d'un territoire déterminé, revendique avec succès, pour son propre compte, le monopole de la violence physique légitime. Phi. pol. C'est dans la raison d'être de l'État que réside son essence : l'homme a inventé l'État pour ne pas obéir à l'homme. L'État est l'artifice qui permet de détacher les rapports d'autorité des relations personnelles de chef à sujet. Ceux qui exercent le pouvoir n'en sont pas propriétaires mais dépositaires. L'État est le bien de tous (res publica) et les institutions qui l'incarnent l'expression de la volonté générale.

SOCIÉTÉ (lat. societas, association, société)

Groupe humain organisé selon des institutions culturellement établies. L'expression « société animale » semble impropre dans la mesure où les lois qui régissent les rapports des individu à l'intérieur d'un groupe animal ne sont pas fixées par convention, mais déterminées par l'instinct». De même qu'ils communiquent entre eux par un code invariable et sans équivocité et non par un langage susceptible d'interprétation (de discussion), de même les animaux occupent, à l'intérieur de leur espèce, une place déterminée par les lois infaillibles de la nature. Au contraire, la situation d'un homme au sein d'une société n'est pas naturellement nécessaire mais culturellement contingente.

VICE

: étymologiquement, ce mot signifie tare ou défaut. Mais il a aussi un sens morale qui désigne une dispositionacquise au mal et s'oppose à la vertu, disposition au bien.

L'idée de l'État procède du souci de détacher les rapports d'autorité à obéissance des relations personnelles de chef à sujet. Il suit de là que l'État est le support d'un pouvoir qui transcende la volonté individuelle des personnalités qui commandent. L’Etat se placerait au-dessus de la société, qui est l’ensemble de la communauté humaine. L’Etat serait l’émanation de la société humaine et non l’inverse, il aurait été crée pour que la société en tire avantage. Il semble paradoxal de penser que l’Etat puisse être une entité autonome qui nécessiterait d’être entretenue par la société. Aussi, se demander si la société peut être au service de l’Etat, c’est interroger sur une possible anomalie, sur un Etat finalement surpuissant qui aurait perdu son but : servir la société, qui elle n’est plus soutenu par personne. Il s’agira de se demander si ces cas de figures sont possibles et dans quelles mesures ils sont dangereux.

« en puissance et, de ce fait, justiciable d'une décision politique ».

Les régimes totalitaires se caractérisent par uneidentification complète de la société et de l'Etat, société forcément au service complet de l'Etat perçu comme uneentité supérieure qu'il faut préserver à tout prix.

Il existe donc un risque d'une domination totale de l'Etat, perçucomme une excroissance oppressive de la société.

3) Des sociétés sans Etat ? 1) L'Etat n'est pas indépendant de la société.

Marx émet une critique radicale des conceptions de l'Etat de droit car celles-ci posent toutes l'État comme séparéde la société et transcendant celle-ci.

C'est cette transcendance qui permet à l'État de jouer le rôle d'arbitre« désintéressé » des conflits.

Pour que l'Etat puisse légitimement endosser ce rôle, pour qu'il soit légitime de luiobéir, il est donc nécessaire qu'il soit indépendant de la société sur laquelle il exerce son pouvoir et qu'il serve parconséquent l'intérêt général.

Mais, affirme Marx, cela ne saurait être le cas et l'impartialité que revendique l'Étatn'est qu'une illusion.

En effet, l'Etat est un acteur à part entière des conflits sociaux ; dans une société divisée enclasses en raison de la division du travail, il est nécessairement au service de la classe dominante qui a parconséquent entre ses mains tous les pouvoirs (police, justice, armée) ; l'Etat moderne est un Etat bourgeois.

Il fautbien comprendre que l'illusion de l'indépendance de l'Etat n'est pas une simple erreur qu'il s'agirait d'évacuer ; elleest au contraire commandée par la bourgeoisie elle-même pour justifier et maintenir les inégalités et injustices néesde sa domination.

L'Etat est un voile jeté sur l'ordre social et qui institue une communauté imaginaire ; lesrésistances qui lui sont opposées sont ainsi jugées comme des atteintes à l'intérêt général.

Le communisme aurapour but de renverser cet Etat maintenu par les différences de classes sociales, la suppression des classes sociales,entraînera la fin de l'Etat, entité inutile dans le communisme accompli.

2) L'Etat rend esclave la société, il faut le supprimer.

Pour ces raisons, l'anarchisme fait du rejet de l'Etat la priorité absolue.

L'abolition de l'Etat doit être immédiate dansla mesure où celui ne se définit que par l'usurpation du pouvoir et les abus de la force.

De plus, l'exercice du pouvoirse révèle corrupteur de la morale privée de l'homme.

C'est ainsi que Bakounine peut écrire : « L'organisation de lasociété est toujours et partout l'unique cause des crimes commis par les hommes ».

L'Etat doit céder la place à unecommunauté d'hommes libres n'obéissant qu'à leur propre volonté.

On peut cependant reprocher à l'anarchismed'être fondé sur une théorie extrêmement optimiste de la nature humaine comparable à celle de Rousseau, bien queles anarchistes ne disent pas que c'est la société qui corrompt l'homme, (dans la mesure où ils pensent quel'humanité ne se réalise que dans l'action collective) mais seulement la société fondée sur la contrainte (imposée parl'État).

3) Revenir aux sociétés primitives ? Il existe des sociétés (les sociétés dites primitives) où le pouvoir n'est pas exercé par une entité séparée ettranscendante mais par la communauté elle-même.

Ce sont des sociétés sans État et même, si l'on en croitClastres, des sociétés « contre l'État » en ce sens qu'elles s'opposent à toute transcendance du pouvoir.

Clastresrefuse les théories évolutionnistes du pouvoir politique.

Il ne faut pas dire que les sociétés primitives n'ont pas encore découvert la forme-État mais bien plutôt qu'elles sont constituées en vue d'éviter la naissance de cette forme.

L'État n'est pas une fin de la société comme le pensait Rousseau.

Dans toute société s'exercent des pouvoirs , mais ceux-ci n'ont pas nécessairement à s'autonomiser, à se placer « au-dessus » du groupe social.

En ce sens, les oppositions et guerres entre tribus peuvent être considérées comme des moyens de se prévenir de fusionsqui conduiraient, en raison de l'accroissement de la taille du groupe, à la création d'instances de pouvoirautonomes.

Conclusion.

Dans une vision normale, c'est l'Etat qui est au service de la société et non l'inverse.

Les critiques de l'Etat ont pourpoint commun de voir dans l'Etat, une entité autonome qui servirait de la société pour servir ses intérêts.

Dans letotalitarisme, la société est fusionnée à l'Etat, au détriment de toute liberté individuelle.

Aussi, dès que la société seretrouve au service de l'Etat, on s'oriente vers un régime liberticide que certains ont perçu dans l'Etat féodal,bourgeois, capitaliste, voir dans toute Etat pour ce qui est de l'anarchisme.

Aussi, il existe des sociétés sans Etat,mais pas sans pouvoir.

L'autonomie du pouvoir caractérisant l'Etat, autonomie qu'il faut conserver à tout prix parrapport à la société pour éviter toute dérive.. »

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