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Étienne Marcel

Publié le 22/02/2012

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Son nom est inséparable de la grandeur de Paris au Moyen Âge et de la lutte pour une certaine liberté ; il témoigne de la puissance de la bourgeoisie ; il rappelle une des crises les plus dures de l'histoire de la France. La famille Marcel, on ne la connaît pas en deçà du règne de saint Louis que le "sergent" Marcel avait suivi en Égypte. Ce sergent, si l'on en croit Joinville, aurait été responsable de la capture du roi pour s'être écrié à la bataille de Mansourah, afin de sauver son maître : "Seigneurs chevaliers, rendez-vous, car le roi vous le mande." Le grand-père d'Étienne, Pierre Marcel le Vieux, était un des neuf enfants de ce sergent et exerçait les professions de changeur et de drapier. Le père du prévôt des marchands, Simon Marcel, drapier lui aussi, avait épousé Isabelle la Délice, une orpheline, petite-fille d'un prévôt de Paris dont la famille était originaire de Chartres.

« l'abandon des mutations monétaires et de la gestion du produit de cet impôt par les États eux-mêmes. Une période de collaboration franche entre la royauté et les États dure alors quelques mois pendant lesquels ÉtienneMarcel vient, avec cinq cents hommes d'armes équipés aux frais de la ville, porter aide à Jean le Bon qui vientd'étouffer dans l'œuf un complot du roi de Navarre et de certains barons de Normandie.

Le manque d'argent obligemalheureusement le roi, durant l'été, à rompre son engagement de ne pas muer la monnaie.

Les milices urbainesabandonnent alors l'armée qui va se faire écraser à Poitiers.

Le roi Jean est fait prisonnier et conduit à Bordeaux, oùil reste quelques mois avant d'être transporté à Londres. Dans Paris désorganisé, de nouveaux États sont réunis en octobre.

Étienne Marcel y représente encore labourgeoisie des villes, qui domine par le nombre de ses députés les autres formations.

Robert Le Coq, évêque deLaon, y joue un rôle de premier plan et la démission d'un certain nombre des conseillers du roi est exigée.

Ledauphin, futur Charles V, ajourne sa décision et part pour Metz chercher auprès de son oncle, Charles deLuxembourg, frère de sa mère, des conseils et des secours. Pour faire de l'argent, les conseillers du dauphin ordonnent une mutation de la monnaie.

Étienne Marcel proteste aunom des Parisiens car la mutation de la monnaie est un impôt déguisé et une source de complications dans lestransactions.

Des manifestations s'organisent et on décide de surseoir à la mutation.

Cet acte semble le premieracte extra-légal du prévôt.

Qu'il soit suivi d'une victoire ne peut qu'encourager Marcel dans la voie où il s'estengagé. Le dauphin Charles, fils du roi captif outre-Manche, est revenu à Paris et se rend compte qu'il ne peut rien sansl'aide de la bourgeoisie de la capitale.

Il se rend au Palais, dans la chambre où siège habituellement le Parlement,déclare qu'il ne tient pas rigueur à la population et que les États peuvent se réunir de nouveau.

A partir du 5 févrierjusqu'au 3 mars 1357, les représentants de la bourgeoisie, du clergé et de la noblesse délibèrent pour soumettrefinalement à l'approbation forcée du dauphin une longue ordonnance entreprenant la réforme qu'on appelle alors la"réformation" du gouvernement royal.

Ce n'est pas Étienne Marcel qui la présente au prince, mais l'évêque de Laon,Robert Le Coq.

Nobles, prélats et bourgeois affirment leur entier accord. Cet accord comporte des conditions : levée et répartition de l'impôt retirées au Conseil et confiées à unecommission de dix "maîtres généraux" ; sessions d'États prévues à intervalles réguliers ou sur l'initiative des députés; suspension provisoire de tous les agents royaux, ne devant être rétablis dans leurs fonctions que ceux qui n'aurontpas été inculpés par une autre commission de neuf "réformateurs généraux" ; réorganisation Conseil, où pénètrentdes hommes des États. Étienne Marcel ne figure dans aucune de ces commissions, à notre connaissance, et il ne paraît pas au Conseil.

Maison est certain de son adhésion à ces réformes.

La prévôté de la Marchandise, c'est-à-dire la direction de lapopulation parisienne, qu'il peut échauffer en cas de besoin comme il l'a fait lors de la mutation de la monnaie, obligeà tenir compte de ses avis.

Jamais aucun prévôt de la Marchandise n'a possédé une telle autorité. Cette prévôté est d'ailleurs, dans sa structure d'alors, une institution assez récente puisqu'elle n'est pas encorevieille d'un siècle, malgré la haute ancienneté de la Marchandise de l'Eau.

Ce n'est qu'à la suite de la concessiond'une série de privilèges par les Capétiens et de la réforme de la prévôté royale de Paris vers 1260, que s'est établiepeu à peu la puissance de l'échevinage et de son chef, le prévôt des marchands.

Celui qui est titulaire de cettefonction élective dirige la ville la plus grande de l'Occident puisque Paris a compté plus de soixante mille feuxquarante ans plus tôt, c'est-à-dire probablement entre 200 000 et 300 000 habitants, et que, malgré la peste de1348, la population de la ville demeure considérable.

Paris est devenu progressivement, aux XIIIe et XIVe siècles, lesiège des organes gouvernementaux et les habitants de la ville sont très attachés à cette fonction de capitale quiattire toutes sortes de gens sur les bords de la Seine et qui est une des conditions de la prospérité commerciale. Les "marchands de l'eau" de Paris se sont assuré le monopole de la navigation fluviale sur la Seine à partir de Pont-de-l'Arche, malgré la concurrence et le mécontentement des marchands de Rouen, et les maîtres des ponts de laSeine moyenne et de l'Oise sont choisis et surveillés par le prévôt des marchands.

La haute bourgeoisie de Parisentretient de ce fait des relations très étroites avec les échevinages des villes qui usent de ce trafic fluvial, car lescommerçants de ces villes sont tenus de s'associer pour le transport de leurs marchandises avec ceux de la hanseparisienne.

Mais ce qui fait la force d'Étienne Marcel et de ses amis est aussi un motif de jalousie et d'envie.

Lemonopole parisien fait des mécontents et ce mécontentement porte sa part de responsabilité dans l'échec terminald'Étienne Marcel.

Il n'aura jamais, par exemple, l'appui sincère des Rouennais, rivaux sur la Seine. Le gouvernement mis en place par les États se trouve en face d'une situation exceptionnelle.

En principe, la guerreavec l'Angleterre est suspendue, mais en réalité, le royaume, particulièrement une grande partie du bassin parisien,est occupé par des groupes de soldats que la trêve laisse sans emploi et qui se fixent sur le pays pour en vivre.

Lapopulation de Paris se grossit de réfugiés des campagnes environnantes et Marcel doit faire face à de sérieuxproblèmes municipaux. L'un des principaux de ces problèmes est la défense de la capitale.

La muraille construite cent cinquante ans plustôt sous le règne de Philippe Auguste est insuffisante.

On a fait honneur à Charles V de la construction d'une pluslarge enceinte sur la rive droite et de la remise en état de celle de la rive gauche.

C'est, en réalité, Étienne Marcelqui a pris l'initiative de ces travaux qui n'ont pu être achevés avant la mort du prévôt et qui ont été payés par la. »

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