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Qu'est-ce qu'un être humain?

Publié le 09/03/2005

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Il faudrait plutôt affirmer avec Pascal qu'il y a une « guerre intestine de l'homme entre la raison et les passions » (Pascal, Pensées, 621, édition Lafuma). Pris dans cette guerre, l'homme cherche à apaiser sa souffrance, et pour ce faire, il trouve deux solutions : soit détruire les passions et faire régner en lui la raison, soit renoncer à la raison et se laisser aller aux passions. Quelle que soit l'option sélectionnée : « la raison demeure toujours, qui accuse la bassesse et l'injustice des passions, et qui trouble le repos de ceux qui s'y abandonnent; et les passions sont toujours vivantes dans ceux qui veulent y renoncer. » (Pascal, Pensées, 410, édition Lafuma) b) Ainsi l'homme semble bien plutôt être cet animal qui est « toujours divisé et contraire à lui-même », il est toujours coincé dans cette opposition entre passion et raison, qui fait de lui un « monstre incompréhensible » (Pensée 130). La nature de l'homme semble bien plutôt être la contradiction même. Toutefois, cette contradiction rend compte de quelque chose : il semblerait en effet que « ce qui est nature aux animaux, nous l'appelons misère en l'homme » (Pascal, Pensées, 117, édition Lafuma). En effet, lorsque l'homme cède à la passion, lorsqu'il se conduit selon la seule nature, nous disons alors de lui qu'il est bestial et misérable. Contrairement aux autres animaux, l'homme semble être cette créature qui ne fait pas bloc avec sa nature. S'il ne fait pas bloc avec elle, c'est peut-être parce que, comme le soutient Pascal, il l'a perdu : « nous reconnaissons que sa nature étant aujourd'hui pareille à celle des animaux, il est déchu d'une meilleure nature qui lui était propre autrefois. » (Pascal, Pensées, 117, édition Lafuma).

Si nous avons tous l’impression de pouvoir identifier clairement un être humain lorsque nous en croisons un, il devient beaucoup plus difficile de savoir par quel moyen nous le reconnaissons. Il doit pourtant exister un indice par lequel nous prenons conscience de l’humanité. Pour répondre au sujet, il nous faudrait parvenir à saisir l’essence de l’être humain, la nature humaine, ce qui le caractérise à coup sûr et qui nous montrerait les qualités qui se retrouvent chez tous les hommes, ce « quelque chose « qui serait nécessaire à l’homme pour qu’il soit homme.

« L'homme est un animal spirituel.

2. a) Cette hypothèse selon laquelle l'homme serait un animal rationnel semble eneffet bien fragile : ne rencontre-t-on pas chaque jour des hommes quisemblent plus enclins à céder à leur passion qu'à faire usage de leur raison ? Ilfaudrait plutôt affirmer avec Pascal qu'il y a une « guerre intestine de l'hommeentre la raison et les passions » (Pascal, Pensées, 621, édition Lafuma).

Pris dans cette guerre, l'homme cherche à apaiser sa souffrance, et pour ce faire,il trouve deux solutions : soit détruire les passions et faire régner en lui laraison, soit renoncer à la raison et se laisser aller aux passions.

Quelle que soitl'option sélectionnée : « la raison demeure toujours, qui accuse la bassesse etl'injustice des passions, et qui trouble le repos de ceux qui s'y abandonnent;et les passions sont toujours vivantes dans ceux qui veulent y renoncer.

»(Pascal, Pensées, 410, édition Lafuma) b) Ainsi l'homme semble bien plutôt être cet animal qui est « toujours divisé etcontraire à lui-même », il est toujours coincé dans cette opposition entrepassion et raison, qui fait de lui un « monstre incompréhensible » (Pensée130).

La nature de l'homme semble bien plutôt être la contradiction même.Toutefois, cette contradiction rend compte de quelque chose : il sembleraiten effet que « ce qui est nature aux animaux, nous l'appelons misère enl'homme » (Pascal, Pensées, 117, édition Lafuma).

En effet, lorsque l'homme cède à la passion, lorsqu'il se conduit selon la seule nature, nous disons alorsde lui qu'il est bestial et misérable.

Contrairement aux autres animaux, l'homme semble être cette créature qui nefait pas bloc avec sa nature.

S'il ne fait pas bloc avec elle, c'est peut-être parce que, comme le soutient Pascal, ill'a perdu : « nous reconnaissons que sa nature étant aujourd'hui pareille à celle des animaux, il est déchu d'unemeilleure nature qui lui était propre autrefois.

» (Pascal, Pensées, 117, édition Lafuma). c) Ce constat doit donc nous amener à considérer que l'être profond de l'homme s'accomplit dans la religion.

Eneffet, mis à part la religion, quelle activité proprement humaine répond à ce besoin humain de rémission ? Si la raisonphilosophique est impuissante, la religion seule peut rendre compte de cette misère humaine, de ce statut decréature déchue.

Qui mieux qu'elle peut exprimer ce que l'homme ressent, lui qui est aux prises, d'un côté aveccette nostalgie d'un passé surnaturel et de l'autre avec l'omniprésence de la nature ? Aussi faudrait-il alorsconsidérer que l'activité proprement humaine étant l'activité religieuse, l'homme se définirait comme un « animalspirituel ».Transition : Cependant, l'analyse pascalienne, en se focalisant sur le problème de la nature déchue, nerate-t-elle pas la problématique de la liberté humaine ? L'homme pensé comme l'être porteur de dignité.

3. a) Si l'homme n'est pas en adéquation avec sa nature, ce n'est peut-être pas parce qu'il est déchu d'une naturesupérieure, mais peut-être plus simplement parce qu'il est libre.

Ainsi que l'écrit Rousseau : « la nature seule faittout dans les opérations de la bête, au lieu que l'homme concourt aux siennes en qualité d'agent libre.

» ( Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ) Aussi, si « ce qui est nature aux animaux, nous l'appelons misère en l'homme », c'est peut-être parce que l'homme dispose de la liberté.

L'homme croit qu'il estdiminué par rapport à une situation antérieure où tout lui était donné, mais en réalité, il est plongé dans l'angoisseparce qu'il doit décider par lui-même de tous les possibles qu'il peut se donner.

Il devient ainsi responsable du faitqu'il peut faire l'ange comme la bête.b) Si nous sommes libres, c'est assurément pour que nous puissions être moraux.

En effet, seule la liberté nousfournit les moyens de nous donner à nous-mêmes notre propre loi.

Ainsi, la liberté est ce par quoi nous devenonsresponsables de nos actes.

C'est elle qui nous permet d'échapper aux déterminations naturelles, aux velléités ducorps, et qui ainsi nous octroie la possibilité d'agir en vue de l'unique respect.

Si nous sommes soumis aux passions,comme les animaux, notre raison nous permet de nous en extirper.

Si la raison est faible, c'est parce que noussommes libres.c) Mais c'est cette difficulté particulière qu'il y a à être libre, à suivre le chemin de la morale qui confère égalementà l'homme sa dignité.

L'homme est digne parce qu'il est capable de s'élever par liberté au-dessus de ses penchantsanimaux.

Il éprouve du respect pour la morale, mais seule sa volonté propre décide s'il souscrira aux exigences decette morale ou s'il s'y soustraira.

Parce qu'il est porteur et garant de cette liberté, l'homme est ouvert vers quelquechose qui le dépasse : cette capacité à s'extraire de la causalité naturelle pour disposer de soi en tant qu'agentlibre, dans le respect de la morale.

Aussi l'homme peut-il être considéré comme une « personne », c'est-à-dire, entermes kantiens, comme une fin en soi et non comme un moyen.

On pourrait ainsi définir l'être humain comme étantcet être qui a une dignité, et qui, en tant que tel, a une valeur absolue.

Conclusion :Dans une première partie, nous avons présenté la thèse la plus répandue, et d'après laquelle l'être humain sedéfinirait comme étant un « animal rationnel ».

Suite à cela, nous avons présenté les faiblesses de cette théorie eten avons conclu que l'homme était un « animal spirituel ».

Enfin, nous avons encore affiné notre point de vue ensoulignant les insuffisances de la thèse précédente, ce qui nous a conduit à considérer que l'être humain était l'êtreporteur de dignité.. »

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