Devoir de Philosophie

Etre juste est-ce traiter tout le monde de la même façon ?

Publié le 19/03/2004

Extrait du document

Le sujet porte sur l'essence de la justice; on se demande si une attitude juste consiste à se comporter de manière semblable envers tous les hommes, donc si la justice repose sur le principe d'égalité absolue entre tous. Faut-il avoir les mêmes égards pour le criminel que pour l'honnête homme ? Un même crime doit-il toujours recevoir la même punition ? Des circonstances atténuantes ou aggravantes ne doivent-elle pas entrer en ligne de compte ?

La justice doit être la même pour tous. Son application doit refuser les discriminations de race, de sexe, de condition sociales, de religion. Mais, la justice n'est qu'une idée générale qui concerne des cas... particuliers. C'est commettre une injustice que de l'appliquer sans tenir compte de la singularité, de la particularité de chaque situation et de chaque individu.

  • I) Etre juste, c'est traiter tout le monde de la même  façon.

a) La justice est la même pour tous. b) L'injustice commence là où cesse l'égalité devant la loi. c) La justice renvoie toujours à la loi.

 

  • II) Etre juste, c'est traiter chacun de façon particulière.

a) Le général et le particulier. b) Des circonstances atténuantes. c) A chacun selon ses mérites.

.../...

« Transition : Si Alain nous montre une voie fondamentale de la justice, il n'en reste pas moins que l'égalité n'est pas toujours la règle en justice.

Comme il est dit en introduction, un mari jaloux et un criminel ne sont paségalement traités et punit pour le même crime.

Car le mari jaloux bénéficiera d'une circonstance atténuante (enl'occurrence, celle du crime passionnel), voulant que la situation dans laquelle il était le rendait moins maître de sesactes que s'il avait tué sans motif, ou par intérêt pécuniaire.

La justice tient compte de fait du degré de liberté qu'ily a dans nos actions.

Ce n'est pas le seul cas où l'égalité fixe se révèle injuste.

II – L'égalité peut devenir une injustice dans certains cas particuliers · Nous pouvons prendre différents exemples simples, autres que celui de la circonstance atténuante, qui nous montrent que l'égalité peut devenir injuste.

Pour rester dans le domaine juridique, nous avons vu que la justicetenait compte du degré de liberté qu'il y a dans nos actions.

Car s'il n'y a pas de liberté, la justice n'a pas lieud'être (le lion tuant pas instinct, personne ne le juge coupable de tuer).

C'est se distingue, en criminologie, letueur dit psychotique de celui qu'on nomme psychopathe .

Le psychopathe est capable de rendre un jugement de valeur sur ce qu'il fait au moment où il tue, son esprit est capable de maîtriser les concepts de bien et de mal(ce qui veut dire qu'il n'est pas fou).

Le psychotique au contraire est un cas pathologique souffrant d'épisodes pulsionnels durant lesquels il ne peut plus rendre un jugement.

On considère qu'il y a des moments de sa viependant lesquels il est irresponsable (il doit alors plaider la folie).

Et sans responsabilité, il ne doit pas êtrecondamné, puisque son action n'est pas libre. · Un cas à l'échelle sociale : les impôts.

L'égalité fiscale a un nom : l'impôt par tête, où chaque citoyen paye la même somme au Trésor, qu'il soit artisan, ouvrier, fonctionnaire ou milliardaire.

Cette égalité est généralementconsidérée comme injuste, et en France, un système de calcul complexe fait en sorte que chacun paye enfonction de ce qu'il gagne.

Autrement dit, l'idéal visé est que chacun paye selon ses moyens (cet idéal estmodéré par des notions telles que le bouclier fiscal, ou le seuil minimum de revenu en deçà duquel on ne payeplus d'impôts).

Cette répartition inégale, mais visant la justice, a pour nom équité . «L'équitable, tout en étant supérieur à une certaine justice, est lui- même juste, et ce n'est pas comme appartenant à un genre différent qu'ilest supérieur au juste.

Il y a donc bien identité du juste et de l'équitable, ettous deux sont bons, bien que l'équitable soit le meilleur des deux.

Ce qui faitla difficulté, c'est que l'équitable, tout en étant juste, n'est pas le juste selonla loi, mais un correctif de la justice légale.

La raison en est que la loi esttoujours quelque chose de général, et qu'il y a des cas d'espèce pour lesquelsil n'est pas possible de poser un énoncé général qui s'y applique avecrectitude.

Dans les manières, donc, où on doit nécessairement se borner àdes généralités où il est impossible de le faire correctement, la loi ne prend enconsidération que les cas les plus fréquents, sans ignorer d'ailleurs les erreursque cela peut entraîner.

La loi n'en est pas moins sans reproche, car la fauten'est pas à la loi, ni au législateur, mais tient à la nature des choses, puisquepar leur essence même la matière des choses de l'ordre pratique revêt cecaractère d'irrégularité.

Quand, par la suite, la loi pose une règle générale, etque là-dessus survient un cas en dehors de la règle générale, on est alors endroit, là où le législateur a péché par excès de simplification, de corrigerl'omission et de se faire l'interprète de ce qu'eût dit le législateur lui-même s'ilavait été présent à ce moment, et de ce qu'il aurait porté dans sa loi s'il avaitconnu le cas en question.

De là vient que l'équitable est juste, et qu'il estsupérieur à une certaine espèce de juste, non pas supérieur au juste absolu, mais seulement au juste où peut se rencontrer l'erreur due au caractère absolu de la règle.

Telle est la nature del'équitable : c'est d'être un correctif de la loi, là où la loi à manqué de statuer à cause de sa généralité.» Aristote, Ethique à Nicomaque , V, 1137 b 8-32 · Ce texte célèbre d'Aristote nous aide à comprendre ce qu'est l'équité : un «correctif de la loi», et pourquoi l'équité est plus jute que l'égalité. Transition : Mais Aristote, s'il nous éclaire beaucoup sur notre problème, il ne permet pas de comprendre à fond l'articulation de la justice entre égalité et équité.

L'égalité fonde la loi, et l'équité corrige l'égalité lorsqu'elledevient inadéquate avec la justice.

Même si Aristote s'étend là-dessus, nous ne comprenons pas très bien pourquoil'égalité cesse de correspondre à la justice, et nous force d'avoir recours au correctif qu'est l'équité.

Autrement dit,qu'est-ce qui, à l'origine même de l'idée de justice, oblige à prendre en compte l'équité comme complément del'égalité ? III – Etre juste demande de prendre en compte des inégalités. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles