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Etre libre est-ce faire ce qui nous plait?

Publié le 03/10/2011

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         La liberté consiste à pouvoir agir selon son désir et sa volonté. Il est évident que si le désir est contrarié il ne pourra pas agir librement. Le désir cherche donc à se libérer des contraintes pour agir librement. En ce sens, il est vrai d’affirmer que la liberté consiste à faire ce qui nous plaît. Pourtant, il n’est pas toujours possible d’agir comme il nous plaît parce il existe des lois naturelles qui s’opposent à notre désir. Pour agir librement il faut donc prendre en compte les lois naturelles, c’est-à-dire accepter les contraintes de la nature. Agir comme il nous plaît et sans contraintes est-il possible ?

La liberté sans contraintes définit la licence. La licence est la possibilité de faire ce qui nous plaît sans se préoccuper des autres. La licence est une forme de liberté égoïste qui s’oppose par conséquent à la liberté et au droit des autres. Pouvons-nous ne pas respecter autrui ? Si nous ne respectons pas autrui il est évident qu’il ne nous respectera pas non plus. Agir comme il nous plaît est à l’origine d’un conflit avec les autres. Pouvons-nous être libres et en conflit avec les autres ? Pour éviter le conflit, il est nécessaire de respecter autrui et donc d’accepter des limites à notre désir. Dans ces conditions, seule la loi contraignante peut garantir les droits de chacun et, peut-être, la liberté. Etre libre, est-ce savoir accepter des limites et des contraintes ?

« Pourquoi ? Le désir, écrit Pascal, est inconstant c'est-à-dire qu'il change toujours d'objet parce qu'il ignore ce qu'ildésire.

Un désir satisfait n'est pas heureux car il est déjà en train de chercher un nouvel objet à désirer.L'expérience du plaisir est donc une fausse promesse.

Le désir est également insatiable, c'est-à-dire qu'il refuse leplaisir vécu et préfère le phantasme du plaisir.

Si le désir était satisfait il n'aurait plus rien à désirer et donc finirait.Pour éviter de finir – de mourir – le désir préfère être insatisfait ce qui lui permet de continuer de désirer – de vivre.Autrement dit, nous n'obtenons jamais ce que nous désirons parce que le désir est un manque et jamais uneplénitude ou une joie. B.

La contradiction de la licence. La licence suit le désir pour atteindre la liberté.

Nous pouvons donc comprendre que la licence ne sera jamais la liberté car elle restera soumise aux contradictions du désir.

Platondans La république montre que le tyran n'agit pas comme il lui plaît mais est soumis à la tyrannie du désir.

Le tyran est une illusion de la liberté et, au contraire, une preuve de la dépendance horrible que produit le désir.

Le tyran nepeut jamais s'arrêter ou se reposer car son désir insatiable et capricieux refuse qu'on lui dise non.

Celui qui veutdonc faire ce qui lui plaît est condamné à obtenir ce qui ne lui plaît pas.

En effet, le tyran veut le pouvoir maisobtiendra le refus des autres ; le tyran veut la liberté mais sera soumis à la menace des autres ; le tyran veutl'amour mais recevra la peur des autres, etc.

En l'absence d'un contrôle ou d'une éducation du désir, on observe quecelui-ci devient une folie incontrôlable et dangereuse. C. La sagesse. Ce n'est pas donc la contrainte qui s'oppose à la satisfaction du désir mais l'ignorance.

C'est l'homme ignorant qui souffre de la démesure de son désir.

Epictète dans les Entretiens montre que l'ignorant est celui qui ne distingue pas ce qui dépend de lui et ce qui ne dépend pas de lui.

Si nous ne trouvons pas la libertéc'est parce que nous désirons que ce qui ne dépend pas de nous en dépende : nous désirons que les autresn'existent pas (pour faire ce qui nous plaît) ! Le sage par conséquent essaye de faire ce qui dépend de lui.

Or, cequi dépend de nous, c'est de modifier notre désir et non de modifier le désir des autres.

C'est par la maîtrise de soiet de ses désirs que nous pouvons devenir libres parce que la liberté est le pouvoir de modifier ce qui dépend denous.

Etre libre n'est pas faire ce qui nous plaît mais ce qui dépend de nous. Si la liberté exige de la sagesse, comment devenir sage ? 3.

Etre libre est-ce connaître ? A.

La difficulté de la sagesse. Le sage est le maître de ses désirs à l'inverse du tyran qui est l'esclave de ses désirs.

Pourtant, nous pensons qu'il est plus facile – et préférable – d'être un tyran au lieu d'être sage.Pourquoi ? La tentation du désir est forte tandis que la sérénité du sage est difficile.

Le sage, selon Epictète, estlibre parce qu'il ne se laisse pas dominer par les événements, heureux ou malheureux.

Le sage sait qu'il dépend de luide ne pas croire qu'un événement est malheureux.

Par exemple, puisque la mort est naturelle il est naturel del'accepter ; pourtant est-ce si facile ? La sagesse exige une force de caractère et un pouvoir de détachement quisuppose une forme d'insensibilité incompatible avec nos sentiments naturels.

Si il est en notre pouvoir de changernos idées ou nos désirs, est-il également en notre pouvoir de changer un sentiment ? Etre libre ne pas vouloir dires'opposer à ses sentiments parce que cela signifierait devenir inhumain au sens d'insensible. B.

Critique du libre arbitre. Pour devenir libre il faut supposer que nous avons le pouvoir et la sagesse de l'être.

Or, comment pouvons-nous savoir que nous possédons un libre arbitre ? Le libre arbitre est le pouvoir dechoisir et de décider quelque chose comme si nous étions le premier commencement de quelque chose.

Or commentsi tout est déterminé dans la nature l'homme peut-il être la cause première de quelque chose ? Spinoza dansl'Ethique affirmait que le libre arbitre est « un empire dans un empire », mais un empire inexplicable.

Comme il l'écrit dans La lettre à Schueller , le libre arbitre est la conséquence de notre ignorance.

C'est parce que nous ignorons la cause à l'origine de notre action que nous croyons que c'est la volonté qui décide.

Seulement croire que noussommes libres est identique à l'affirmation d'une pierre qui prétendrait choisir de tomber ! Il n'y a pas de libre arbitrehumain car il existe une nécessité dans la nature qui gouverne toutes les actions.

La liberté est-elle contredite parla nécessité naturelle ? C. La liberté et la nécessité. Faut-il renoncer à la liberté si le désir est un tyran et si le libre arbitre est une illusion ? Renoncer à la liberté n'est pas réaliste car cela implique renoncer à la pensée, au désir et en définitive à lavie.

La condition de la liberté néanmoins réside dans la connaissance de la nature et non dans son ignorance :connaître la nécessité naturelle est la condition de la liberté ! Un acte libre est un acte réussi.

Or comme tout acteobéit à une loi, il faut connaître la loi pour bien décider et éviter d'être insatisfait ou contrarié.

Avec les idéesadéquates, écrit Spinoza dans l' Ethique , nous possédons le moyen de connaître exactement l'effet de notre action. A l'inverse si nous ne sommes pas sûrs de notre action nous agissons avec une idée inadéquate c'est-à-dire uneidée où la connaissance de l'effet n'est pas certaine.

La nécessité naturelle est le seul moyen de se satisfaire. Que cherche le désir ? La joie ! Or, comment atteindre la joie ? En connaissant à chaque fois ce qui ne contrarie pasle désir.

Ce qui s'oppose au désir et donc à la liberté c'est la peur.

La peur, pense Spinoza, est une tristesse dudésir qui a pour conséquence de ne plus oser agir.

La peur des autres nous en éloigne, la peur de l'échec nous rend. »

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