Devoir de Philosophie

Etre sage est-ce être un homme parfait ?

Publié le 27/02/2004

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Loin d'accomplir son humanité, la quête de la perfection peut le pousser à des excès de sévérité envers les autres et envers lui-même. La vraie sagesse consiste à s'accepter tel que l'on est, avec ses faiblesses. C'est ainsi que Socrate dira que l'homme doit se connaître lui-même. Il ne s'agit pas pour Socrate de se livrer à une investigation psychologique, mais d'acquérir la science des valeurs que l'homme porte en lui. Cette science importe essentiellement - bien avant de connaître la nature ou les dieux. Comment conduire sa vie pour être heureux ; voilà la question qui hante tous les hommes. L'opinion, confortée en cela par les sophistes, identifie le bonheur à la jouissance, au pouvoir, à la fortune, à la beauté. Sans doute tout cela n'est-il pas négligeable, mais ce sont là des biens équivoques qui peuvent nous être utiles, ou nous nuire selon les circonstances, l'usage qui en est fait. Pour qu'ils deviennent utiles, il faut que nous sachions nous en servir et si l'homme agit toujours en vue de son bien propre, il peut se tromper sur sa définition. Si nul n'est méchant volontairement, c'est d'abord parce que nul ne veut consciemment se nuire à lui-même et donc ce n'est que par accident que la conduite qu'il adopte peut éventuellement s'avérer mauvaise.

« juste et heureux ne l'est vraiment que dans la cité elle-même juste et heureuse (par exemple, la « cité belle »[callipolis] que décrit Platon dans sa République) .Mais la décadence progressive des cités, à la fin du w siècle avant J.-C., conduira plutôt les philosophes àchercher ailleurs que dans la cité le lieu de réalisation du bonheur : soit dans une communauté plus réduite, legroupe d'amis (épicurisme) ; soit au contraire dans un accord avec l'ordre de l'univers, faisant du sage lecitoyen du monde (stoïcisme). La sagesse comme souci • La réconciliation du bonheur et du devoir est donc possible.

Spinoza se demande en quoi l'éthique nuirait- elle au bonheur, à la joie qui, lorsqu'elle « s'accompagne de l'idée d'unecause extérieure », se nomme « amour » ? L'une comme l'autreparticipent d'une attention prêtée à autrui et à soi.

Devoir et bonheurne sont pas à l'origine d'une existence humaine à jamais déchirée entredeux finalités contradictoires. • Cette réconciliation relève de ce que nous appelons la sagesse.

Maiscomme elle reste perpétuellement à refaire en fonction des situationsdifférentes que nous rencontrons dans notre existence, elle nousconduit à redéfinir l'homme comme l'être pour lequel la sagesseconstitue moins un état qu'un souci. Expérience et sagesse • Dans l'existence, les impasses pratiques abondent et l'homme, qui adésormais la puissance technique de se détruire et d'entraîner touteautre vie dans sa destruction, se trouve confronté à de nouveauxproblèmes éthiques.

On peut se demander, par exemple, si la notion derespect, traditionnellement réservée aux êtres dotés d'une consciencelibre — c'est-à-dire à la personne humaine — doit être élargie à tout cequi participe de la vie. • La sagesse ne peut donc pas être comprise comme une attitude pratique qui découlerait d'une connaissancethéorique de la loi morale établie en dehors de toute expérience.

Elle se forge à partir de l'expérience et pourévaluer ce que nous devons faire dans telle ou telle situation.

C'est donc tout au long de notre existence quel'homme doit discerner un plaisir né d'une satisfaction immédiate — une forme de puissance — du véritablebonheur — la joie et l'amour — et qu'il doit faire aller de pair ce bonheur avec ce qui relève de saresponsabilité. [Le sagesse n'est qu'un idéal inatteignable pour l'homme. Nul sage n'est à l'abri des faiblesses humaines. Son intelligence étant limitée, l'homme ne peut atteindre la perfection divine.] En tout homme sommeille un fouLe sage dont les classiques nous parle n'existe sans doute que dans ses rêves.

Qui peut se targuer de sesoumettre «en toutes choses à la discipline de la raison»? Freud nous a au contraire appris que lafrontière entre le normal et le pathologique est mince, et que la sagesse est toute proche de la folie.

Lesage, comme tout homme, n'est pas à l'abri des refoulements et de la névrose.

Freud montrera quel'artiste lui aussi est un névrosé.. »

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