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Etre sujet signifie-t-il pour l'homme être maître de soi ?

Publié le 10/09/2005

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Nietzsche, Le crépuscule des idoles Conclusion. Le sujet est le seul être conscient, c'est pour cela qu'il est le seul être libre car c'est en pouvant me soustraire à ma position de soumission aux pressions extérieures que je peux affirmer que je maîtrise mes actes. Le sujet est certes soumis à sa nature, mais il est également condamné à être libre   "Là où était ça je dois devenir" Freud Dans la trente et unième des « Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse » (1932), intitulé « La décomposition de la personnalité psychique », Freud décrit le but du traitement psychanalytique  par cette formule : « Là où « çà » était, « je » dois devenir », où le « ça » représente l'inconscient. Il est remarquable que la traduction de la phrase allemande ait prêté à controverses. Pour comprendre l'enjeu de cette phrase, il faut garder à l'esprit que la psychanalyse, avant d'être une discipline, voire une science, est avant tout une thérapie, une façon de guérir des patients. Dans notre texte, Freud affirme « C'est que l'être humain tombe malade en raison du conflit entre les revendications de la vie pulsionnelle et la résistance qui s'élève en lui contre elles ». La maladie provient d'un conflit entre les normes « éthiques, esthétiques et sociales » et des désirs qui « semblent remonter d'un véritable enfer ». Or ces désirs censurés ne sont pas plus conscients que la censure elle-même. Le malade subit donc un combat interne dont il n'a ni la maîtrise, ni la connaissance : « La psychanalyse entreprend d'élucider ces cas morbides inquiétants, elle organise de longues et minutieuses recherches, elle se forge des notions de secours et des constructions scientifiques et, finalement peut dire au moi : « il n'y a rien d'étranger qui se soit introduit en toi, c'est une part de ta propre vie psychique qui s'est soustraite à ta conscience et à la maîtrise de ton vouloir. » En quoi consiste alors le traitement ?

Le sujet possède un sens double. En effet, ce terme et utilisé couramment pour désigner l'individu qui possède la capacité d'agir, d'exercer sa volonté sur l'objet, ce qui ne doit pas être objectivé, celui qui est. Il suffit d'observer comment on utilise l'emploi du sujet en grammaire, il est toujours au centre, il est le dénominateur commun de l'action, celui qui maîtrise le verbe. Cependant une autre définition plus ancienne vient perturber la suprématie du sujet. Dans l'étymologie, le sujet vient du latin subjicere qui signifie être « soumis à «. Ainsi le sujet est celui qui est soumis à son rôle, soumis à sa nature, le sujet est celui qui est l'individu conscient et complexe. Le sujet est il son maître en sa demeure? La question paraît bien moins évidente maintenant. Si le sujet est l'homme, en tant que psyché, connaît il tous les motivations de ses actes, que maîtrise t il exactement? L'être humain est déjà soumis à sa corporéité, il est mortel, faillible et psychologiquement n'est il pas guidé malgré lui à son inconscient? Quoi qu'il en soit l'action part du sujet, mais cela signifie t il pour autant que le sujet est libre d'agir? Il s'agira donc ici de s'interroger sur l'origine des actions que l'homme fait, les choisit il ou est il soumis à une autre cause? Suis je la cause première de mes actes? Ou est ce ma nature qui me les soumet? Mon inconscient me prive t il de ma liberté?

« Être sujet –et non objet – peut être perçu, au –delà de la pensée , de la conscience de soi - comme êtreresponsable de ses paroles, de ses actes, responsable devant soi et surtout devant les autres.

Il faut donc avoirconscience de ce que l'on dit, de ce que l'on fait et par conséquent, ...se maîtriser.

Est-ce aussi simple ? Sommes-nous toujours conscients ? Peut-on toujours mesurer la portée de ses mots, l'effet de ses actes ? Qu'en est-il del'erreur et de la spontanéité ? Doit-on renoncer à « être sujet » ? Ou ne serait-ce pas un objectif, un idéal ? Nous tenterons de définir ce qu'est le sujet avant de déduire en quoi le sujet est maître ou n'est pas maître de lui et de préciser la relation entre sujet et maîtrise de soi. 1) Le terme sujet connaît plusieurs définitions.

Ainsi .....

Parmi les différentes acceptions du terme, nous retiendrons celle qui définit le SUJET par opposition à l'OBJET, comme un être qui connaît les objets et agit sur eux.Le sujet est celui qui parle , celui qui se raconte, celui qui agit. Il est indissociable de la CONSCIENCE (sans conscience, pas de sujet) qui bien qu'indivisible, comporte plusieurs niveaux.

La conscience du moi : JE pense, JE suis, J'existe, mais aussi JE sais que je sais, JE sens que jesens (c'est MOI et non un autre) .

La conscience réfléchie et morale , conscience du monde (espace-temps) etd'autrui qui va me rendre acteur de mes représentations et de mes actions.

J'ai conscience de vivre en France, enEurope, où je travaillerai , dans un système d'économie libérale et sous un régime démocratique qui m'octroie desdroits ( expression, action, ..) et des devoirs (respect d'autrui, ..).

Je dis OUI ou NON en connaissance de cause. Êtres de conscience, nous engageons notre liberté en étant responsables, moralement et juridiquement, de notre conduite .

Nous avons à répondre des délits que nous avons commis.

C'est en ce sens , me semble -t-il,qu'être sujet , conscient et responsable, suppose la maîtrise de soi.

Être maître de soi semble impliquer la connaissance de soi, des autres et relève d'un acte volontaire.

Est- ce aussi simple ? Le sujet est-il transparent àlui-même ? N'est –il pas sous influence ? 2) Certes je peux, intuitivement ou par introspection, prendre progressivement conscience de certaines de mes réactions.

Je peux par exemple savoir ce qui me rend joyeuse, triste , ce qui m'irrite , m'attire.

Cetteconnaissance de soi peut en principe ..

contribuer à canaliser mes réactions , à maîtriser mes pulsions, si je leveux, pense - t- on .. Mais nous savons que la personnalité de tout sujet est complexe, multiple et changeante.

Si j'ai subi une injustice, je peux développer un esprit de révolte qui jusqu'alors m'était étranger.

Au contraire, unedéfaillance de ma part peut engendrer une plus grande clémence vis-à-vis d'autrui.

Tout en étant la mêmepersonne , je suis différente d'hier et serai sans doute différente demain. Nous connaissons par ailleurs depuis Freud l'importance, sinon le rôle fondamental de l'inconscient qui par essence échappe à la raison et au contrôle.

La conscience n'est alors que la partie visible l'icebergpsychique et l'inconscient fonctionne comme un pouvoir en moi sans moi.

Ainsi mes lapsus, mes rêves seraientla manifestation de désirs inconscients. Pour Nietzsche, être sujet (« surhomme »), relève davantage de la réalisation de sa volonté de puissance, inconsciente maisfondamentale pour le développement de l'homme.

La figure exemplairen'est pas le sage, contemplateur distancié et « maître de lui », maisplutôt l'artiste, créateur, toujours à la recherche du dépassement de soi. Qu'est-ce que le Surhomme ? Le Surhomme est une forme d'humanité supérieure qui laisse parler en luila totalité des instincts, et précisément ceux-là mêmes que la Culturechristianisée a étouffés parce qu'ils étaient des formes de la volonté depuissance, « ce qu'il y a de pire » en l'homme : égoïsme, instinct dedomination, sexualité.

Mais il convient ici de souligner un pointimportant.

L'homme est de toute façon un être de culture.

Il n'est doncen aucun cas possible de retourner au moment où les Barbares étaientencore indemnes des effets de la volonté de puissance de leursesclaves, moment fondateur de la culture.

Les instincts doivent êtrelibérés pour être spiritualisés : « L'homme supérieur serait celui qui auraitla plus grande multiplicité d'instincts, aussi intenses qu'on peut lestolérer.

En effet, où la plante humaine se montre vigoureuse, on trouveles instincts puissamment en lutte les uns contre les autres...

maisdominés.

» Ce surhomme parvient à la connaissance véridique de l'humanité, qui est la connaissance « tragique » qui a été décrite précédemment.

Il se réalise dans les seulesissues que Nietzsche a réservées : celle de l'art, qui est une fiction connue comme telle, ou celle de la. »

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