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Etude d'un personnage: Renée (La Curée)

Publié le 19/09/2010

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Renée est le personnage principal du roman La Curée de Emile Zola. Dans ce roman du XIXème qui est le deuxième volume de la série des Rougon-Macquart, l’auteur critique le 2nd Empire et la bourgeoisie Parisienne, au travers de l’histoire de Renée il a souhaité montrer le « détraquement d’une femme « par la richesse et l’ivresse qui recouvre cette société mondaine. Ainsi nous verrons l’évolution du personnage au travers du roman, d’abord par sa jeunesse et sa rencontre avec Aristide Saccard, puis sa vie bourgeoise à Paris et enfin, son « détraquement «.

 

Renée a grandie dans un couvent et elle eut une enfance difficile, notamment marquée par un « drame secret «. Bien que ce drame familial ne soit pas révélé dans le roman, la pièce de La Curée permet d’apprendre que cette histoire qui a touchée la famille de la jeune fille serait la « dépravation « de sa mère partie avec un autre homme.

Alors que Renée a dix neuf ans, elle est rencontre Aristide Saccard (ancien Rougon). Sa femme Angèle vient de décéder et il en profite pour conclure un mariage d’intérêt avec la jeune aristocrate Renée Béraud du Châtel, un mariage qui lui permet de lancer ses affaires à Paris grâce à la dot de la jeune fille. La jeune Renée s’est vue obligée d’épouser Aristide dans un mariage arrangé par Mme Sidonie et sa tante Elisabeth car elle était enceinte, suite à un viol dont elle a été victime. Ce mariage est organisé de façon à ce que Renée n’aie pas de problèmes avec son père, et Aristide se fera passer pour le père de l’enfant.

Le mariage aura lieu à l’Eglise puis à l’Hôtel Béraud, c’est la veille que les deux époux se sont rencontrés. Renée est alors amenée à quitter sa campagne pour rejoindre son nouveau mari à Paris dans l’appartement de la rue de Rivoli.

 

Renée a donc eue une jeunesse tourmentée dans sa campagne ; l’absence de sa mère, le couvent, le viol puis le mariage. Son arrivée à Paris la fait « revivre « et dès lors elle « [s’essaiera] à sa vie de grande mondaine «.

 

Sa vie à Paris commence dans l’ennui ; elle découvre que la vie de bourgeoise Parisienne est en réalité d’un ennui terrible, c’est cet ennui qui la pousse à accepter l’arrivée du jeune Maxime (fils d’Aristide) à Paris. Lorsque Saccard lui parle de l’enfant, elle répond indifférente « C’est cela, faites venir le gamin… il nous amusera un peu. Le matin, on s’ennuie à mourir «. Renée s’en sert comme d’une « poupée « et le considère comme une fille, celui chez qui « le sexe avait dû hésiter «. Sa vie mondaine passera aussi par les balades au Bois-de-Boulogne ; en « bons camarades « comme dit Renée à Maxime, ils allaient se balader à bord d’une calèche pour commenter les promenades des bourgeois de l’ouest Parisien.

Peu après leur installation près du parc Monceau, Renée sera enfin invitée au bal des Tuileries, une façon pour elle d’afficher son excentrisme au travers de tenues improbables créées par le couturier Worms chez qui elle dépensait de fortes sommes. Puis, elle demandera à Maxime de l’amener aux bals de Blanche Müller, aux soirées des « filles «, au Café Riche...

 

Renée bien que perdue au tout début s’est bien adaptée à sa vie Parisienne, et en profite énormément en dépensant de fortes sommes pour attirer l’attention. Mais cette vie de fête provoquera son « détraquement « dont parlais Zola dans la Préface.

 

Tombant dans la « dépravation « de sa mère (en lien avec la théorie d’hérédité que Zola voulait exploiter dans son projet des Rougon-Macquart), elle accumulera les amants et plus particulièrement, une relation incestueuse avec son beau-fils Maxime. Leur relation commencera au retour du bal de Blanche Müller, au début elle exprimera de la honte et du dégout pour leur acte. Mais elle se fera à leur liaison et consommera sans remord ses relations avec Maxime dans la Serre. Par la suite Maxime l’emmène voir une représentation de Phèdre au Théâtre-Italien, elle s’y reconnaitra (la pièce Phèdre met en scène une femme aimant son beau-fils au temps de la Grèce Antique) et ses premiers remords referont surface ; « tout se détraqua dans sa tête. « C’est le début du détraquage d’une femme dont parlais Zola, et ce sentiment de mal-être chez Renée sera amplifié lorsque Saccard surprendra les deux amants alors que Renée venait de signer la vente des terrains de Charonne dont elle était propriétaire. Cette vente qui allait rapporter beaucoup d’argent à Aristide le poussera à fermer les yeux et ce sentiment d’indifférence d’Aristide tourmentera encore plus Renée. Elle était désespérée et « ses journées semblaient s’étendre devant-elle «. Elle retournera à l’Hôtel Béraud une dernière fois, il était abandonné et vide, à l’image de Renée. Puis l’hiver suivant, elle mourra d’une méningite aiguë dans sa folie, seule.

 

D’abord une jeune fille aristocrate sur l'Île Saint-Louis, puis bourgeoise mondaine à Paris et enfin femme « dépravée « et « détraquée «, Renée a  fortement évoluée au fil du roman, de sa jeunesse jusqu’à sa mort, sa vie fut tourmentée et rappelle l’influence de l’hérédité et du milieu sur une personne qui passionne tant Zola. L’hérédité par sa mère qui (d’après la pièce La Curée) aurait eu un amant, et le milieu par la vie malsaine des bourgeois Parisiens, Renée finit détraquée et meurt.

 

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