Devoir de Philosophie

Existe-t-il des actes inhumains ?

Publié le 01/01/2005

Extrait du document

La plus nue, bien que d'une nudité décente. La plus dénuée aussi: il y a dans le visage une pauvreté essentielle. La preuve en est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant des poses, une contenance. Le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence. En même temps le visage est ce qui nous interdit de tuer. »Lévinas, « Ethique et infini ».Lévinas commence par opposer perception d'un objet et rencontre authentique d'autrui. Quand je pose l'autre comme objet, je le projette sur une surface d'objectivité : il m'apparaît comme un tableau à décrire, une surface à observer et détailler, son unité éclate en autant de petits objets à commenter (les éléments du visage sont eux-mêmes réductibles à des unités plus petites. Ce rapport est un rapport théorique qui ne me donne pas véritablement autrui : dans un processus de connaissance, ma conscience s'assimile l'objet plutôt qu'elle ne s'ouvre à l'altérité du donné. En posant autrui comme objet, je reste seul.

« observer et détailler, son unité éclate en autant de petits objets à commenter (les éléments du visage sont eux-mêmes réductibles à des unités plus petites.

Ce rapport est un rapport théorique qui ne me donne pas véritablementautrui : dans un processus de connaissance, ma conscience s'assimile l'objet plutôt qu'elle ne s'ouvre à l'altérité dudonné.

En posant autrui comme objet, je reste seul.La saisie véritable d'autrui (celle qui me fait vraiment sortir de moi et rencontrer une dimension irréductible auxsimples données de l'expérience) ne donne pas une richesse d ‘éléments à décrire mais présente une pauvreté.L'autre se présente simultanément comme sans défense et invitation au respect : en effet, la possibilité physique detuer autrui se donne en même temps que l'impossibilité morale d'accomplir cet acte.

Autrui nous est livré dans unedimension éthique comme celui que je n'ai pas le droit de tuer. L'homme peut être dénué de conscience moraleAmoral est le criminel qui viole, torture, puis tue ses victimes.

Ses actes sont totalement inhumains.

On ne peutmême pas dire qu'il obéit à un instinct animal.

L'animal tue par nécessité et n'en tire aucune jouissance «sadique».L'intérêt, l'ivresse du pouvoir, le fanatisme peuvent également conduire les hommes à commettre des crimesinnommables.

Il n'est que de penser aux atrocités commises dans les camps de concentration allemands. Celui qui ne domine plus ses instincts est inhumainAl'origine des règles sociales, morales, des lois, il y a la nécessité de contrôler les instincts.

Ce contrôle a pour butde favoriser la vie collective et la collaboration entre les êtres.

L'homme a besoin de son semblable.

Ne plus dominerses instincts revient à nier autrui.

Une telle attitude est parfaitement inhumaine.

[Si l'homme est un être humain, tous les actes qu'il accomplit sont humains.

Même lorsqu'il torture sonprochain, il n'agit pas à la manière d'une bête.

Seul l'être humain connaît le bien et le mal.] La notion d'humanité n'est pas seulement synonyme de grandeurC'est le XVIIIe siècle qui a attribué à l'humanité toutes les vertus.

L'homme est bon par nature, dit Rousseau. Cette idée maîtresse recouvre bien des ambiguïtés.

On peut l'interprétercomme une condamnation radicale de toute société qui dépravant l'homme lerendrait malheureux.

Et ce sera la postérité romantique de Rousseau quiexaltera l'individu incompris.

Le Werther de Goethe appartient à cette lignée.Mais pour Rousseau, il ne faut pas l'entendre dans un sens aussi radical.

LaSociété n'est pas corruptrice par essence, mais seulement un certain type desociété.

A vrai dire, toutes celles qui reposent sur l'affirmation de l'inégaliténaturelle des hommes, oppriment l'immense majorité au profit d'une minoritéde privilégiés de la naissance et de la fortune.

Si en effet, on examineattentivement les inégalités entre les hommes, seules celles de leurspossessions matérielles qui, par des mécanismes comme l'héritage, sontprovoquées par le type d'organisation de la société, sont indéniables.

Maisc'est un sophisme, ou à tout le moins un jugement précipité de conclure quede telles inégalités ont pour origine des différences de nature.

Si l'on dépouillepar la pensée l'homme de tout ce qui chez lui relève du social, et donc duhasard, c'est bien l'égalité qui nous frappera : l'habileté de l'un peutcompenser la force de l'autre.

Rousseau reprend ici l'affirmation de l'égaliténaturelle proclamée par les penseurs de l'école du droit naturel.

L'homme de lanature, c'est donc la nature de l'homme.• L'homme diffère essentiellement des autres êtres naturels et en particulierde l'animal par sa perfectibilité.

Ce qu'il est naturellement en puissance nepeut s'actualiser que dans la vie en commun.

Ce n'est que parce qu'il vit en société que l'homme peut devenir moral, substituer dans sa conduite la justice à l'instinct.

Il est donc le produit del'homme, aussi bien par son éducation que par le système de législation.

Et le problème fondamental sera dès lors detrouver une forme de société dans laquelle l'homme puisse préserver sa liberté naturelle et assurer sa sécurité. Il ne peut que progresser, dit Condorcet dans son Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain.Sade, toutefois, supposant aux idées de son temps, rappelle que l'être humain est un être fasciné par le vice, lecrime, les excès de la passion. Seuls les hommes connaissent la violenceSi l'on veut définir les traits communs à toutes les cultures humaines, il ne suffit pas d'évoquer la religion, l'habitat,l'hygiène, les interdits portant sur la sexualité...

La guerre, les sacrifices humains, les tortures sont également des. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles